Poster du film Dune
Crédit : Warner Bros. Pictures

Critique du film Dune : une adaptation qui ravira les admirateurs du livre !

Dire que la sortie du film Dune était attendue est un euphémisme. Longtemps réclamée par les admirateurs déçus des précédentes adaptations du livre culte de Frank Herbert, puis repoussée par la COVID-19 à plusieurs reprises, on a eu peur de ne jamais pouvoir apprécier le film sur grand écran. On vous en parlait déjà dans un article en 2017 ! Ce jour est enfin arrivé : courez dans la plus grande des salles noires près de chez vous ! Critique de ce film d’exception réalisé par Denis Villeneuve dont vous vous régalerez certainement !

  • Studio de production : Warner Bros. Pictures
  • Réalisateur : Denis Villeneuve
  • Distribution : Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac, Zendaya, Jason Momoa, Javier Bardem, Josh Brolin
  • Date de sortie : 22 octobre 2021
  • Durée : 2h35
  • Site officiel
Poster du film Dune
Crédit : Warner Bros. Pictures

Une histoire riche et complexe

Arrakis. Dune. La planète dont vient d’hériter la famille Atréides est au coeur de toutes les guerres depuis des générations. En effet, il s’agit du seul endroit dans l’univers où l’on retrouve l’épice, une ressource essentielle qui prolonge la vie et permet les voyages interstellaires. Paul, fils surdoué du Duc Leto Atréides et de la mystérieuse Bene Gesserit Jessica, découvrira sur cette planète aride et dangereuse, qu’il est promis à une grande destinée. Après une amère trahison, il se réfugiera auprès des Fremens, le peuple d’Arrakis qui, depuis des générations, attendent le Mahdi, figure sainte qui transformera leur planète en jardin du paradis.

Un scénario fidèle au livre Dune !

Je dois avouer avoir sourcillé la première fois que j’ai pris connaissance de la durée de Dune… 2h35 est une durée substantielle pour un film qui ne raconte que la moitié d’une histoire. Même si l’équipe du côté de Marvel a habitué le public, dans les dernières années, à se coltiner des superproductions-fleuves, j’ai eu peur pour l’attrait du film auprès des grandes foules. D’autant plus que celui-ci a été rendu disponible sur la plate-forme HBO Max en même temps que sa sortie en salle. Heureusement, le public a été au rendez-vous.

Quant à la durée du film, force est de constater au final qu’elle est amplement justifiée. Chaque moment est pertinent, chaque plan est rempli de détails minutieux qui nous permettent de totalement nous immerger dans l’univers riche de Dune. Lentement, l’histoire nous happe et nous ensorcelle. On ne peut qu’être déçu de quitter Arrakis quand le générique de fin se met à dérouler.

C’est une évidence de tous les instants que Villeneuve, qui signe aussi le scénario avec d’autres collaborateurs, est en parfaite maîtrise de son sujet. Il comprend réellement la mythologie de Dune ainsi que la place, plus ou moins fantasmée, que la planète Arrakis, son épice, ses vers de sable et ses héros occupent dans l’imaginaire collectif de tous les admirateurs de science-fiction. Ils sont nombreux à avoir dévoré les livres dès leur plus tendre enfance et à avoir été marqués par ses images. Le grand respect pour la création d’Herbert en réjouira plus d’un.

On retrouve aussi dans le scénario toutes sortes de détails provenant d’autres livres de la série, notamment la trilogie Avant Dune. Celle-ci fut écrite par Brian Herbert et Kevin J. Anderson à partir de notes laissées par Herbert avant sa mort. Ces références, par exemple aux taureaux combattus par le père du Duc Leto, amènent une texture riche au drame générationnel qui se joue devant nos yeux.

Finalement, le message écologiste de Dune, qui détonnait en 1965, résonne fort aujourd’hui. Comment ne pas faire le lien avec l’avenir de notre propre planète quand on découvre l’histoire d’Arrakis la désertique, qui pourrait devenir un paradis verdoyant si les riches et les puissants de l’Imperium cessaient de la ravager et d’exploiter ses ressources permettant (ça ne s’invente pas…) de transporter les hommes sur une espèce de grande autoroute galactique ?  

Image du film Dune 2
Crédit : Warner Bros. Picture

Une réalisation de haute volée

Visuellement, le film de Villeneuve réussit sans conteste à capturer le souffle grandiose de la série en nous offrant des paysages à la fois magnifiques et dépaysants. Le réel se mélange à la science-fiction grâce à des effets spéciaux subtils et, surtout, invisibles. L’épice scintille littéralement dans l’air ! De plus, les infinies dunes blanches d’Arrakis (Villeneuve et son directeur photo, Greig Fraser, souhaitaient que le désert ne soit pas jaune ou doré comme dans tant d’autres productions) et les grands intérieurs dénudés laissent toute la place au drame des personnages. La production a mis le paquet pour nous immerger dans cet univers mystérieux.

Finalement, on ne saurait parler des visuels du film Dune sans invoquer son iconique ver des sables. La représentation de ce mastodonte dans la version de David Lynch est l’une des premières images cinématographiques fortes de mon enfance. Si j’avais à l’époque été impressionnée et (totalement) terrifiée par la créature créée par le génial Carlo Rambaldi, père des effets du premier Alien, imaginez mon transport devant la création de Villeneuve ! En entrevue, il a indiqué que la réalisation de sa vision avait pris plus d’une année et cela paraît. Le rendu des dents du ver est particulièrement impressionnant, ainsi que la forme d’iris prise par la bouche de Shai-Hulud. Lors de sa première apparition complète, on dirait qu’il fixe le spectateur jusque dans la salle !

Une brillante distribution pour Dune

Aucune critique à faire du côté du jeu des acteurs : ils sont tous particulièrement bons. La production a fait des choix judicieux en internationalisant la distribution, et même en changeant de genre le personnage de Liet-Kynes. Du côté du héros de l’aventure, Timothée Chalamet est excellent en Paul. Les précédentes adaptations avaient de façon malheureuse choisi des acteurs plus vieux pour le rôle. Ceci détonait vraiment, Dune racontant littéralement la quête initiatique d’un héros qui passe de l’enfance (Paul a 15 ans au début de l’histoire) à l’âge adulte. Chalamet est intense et vulnérable, ce qui permet rapidement de s’attacher à Paul et à son épopée.

À travers une distribution très masculine, Jessica Ferguson émerge comme une figure essentielle. Sa froideur, qui craque parfois brièvement, et sa maîtrise de son corps, de ses émotions et même des intonations de sa voix, sont totalement en adéquation avec la manière d’aborder l’ordre des Bene Gesserit dans le livre. Elle offre une performance fantastique. Finalement, le personnage de Duncan, joué par Jason Momoa, apporte une lueur de familiarité et de chaleur à un ensemble de personnages somme toute assez froids.

Image du film Dune 3
Crédit : Warner Bros. Pictures

Et la suite ?

Heureusement, le film a bien performé au Box Office et la suite atterrira sur nos écrans en 2023. Villeneuve a même indiqué vouloir réaliser une trilogie en adaptant le livre suivant de la série, Le Messie de Dune. Il sera intéressant de voir si les producteurs prendront le risque d’adapter toute la série de Frank d’Herbert. En effet, le texte devient de plus en plus fantasmagorique avec chaque livre. On souhaite déjà bonne chance aux scénaristes qui devront aborder la métamorphose de l’héritier de Paul Atréides en grotesque créature mi-homme, mi-ver des sables, ou encore traiter avec doigté de sujets plus polémiques, comme la guerre sainte, le clonage, le phénomène de déification et même l’eugénisme.

Dune

Scénario
Réalisation
Bande sonore
Jeux des acteurs

À ne pas rater !

Une adaptation fidèle et somptueuse à ne pas manquer, autant pour les amateurs du livre que pour ceux qui découvrent l'univers de Dune pour la première fois.

À propos de Maude Bégin-Robitaille

Spécialiste en communication numérique de jour, auteure professionnelle les soirs et les weekends, maman à temps plein et warpriest les mardis soir. Surtout, geek depuis l'enfance !

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