Mes problèmes avec Avengers : Endgame

C’est connu, les gens aiment les franchises. Il suffit de jeter un œil à la liste des plus gros succès du box-office mondial pour en avoir le cœur net. Ce constat rend donc difficile de passer sous silence Avengers : Endgame qui s’est classé en deuxième position en moins de deux semaines. Si la tendance se maintient, il est fort probable que le film Avatar de James Cameron perde sa place sur le trône après une décennie de règne absolu. Ceci étant dit, un succès commercial n’est pas gage de qualité cinématographique. Ou pour être plus précis, gage de qualité scénaristique, car bien souvent visuellement il est époustouflant. Si vous n’avez pas encore vu le film, arrêtez de lire immédiatement ! L’article contient des divulgâcheurs. Par contre, si vous lisez ces lignes vous l’avez sûrement déjà vu ou vous vous en fichez royalement.

Des attentes face à Endgame

«Don’t get me wrong«, comme disent les anglophones, j’ai apprécié mon expérience avec Endgame. Quelques scènes de combat sont très satisfaisantes à regarder. Il est effectivement beaucoup plus émotionnel que certains de ses prédécesseurs et Robert Downey Jr. livre selon moi une performance exceptionnelle à tous les niveaux. Le but de cet article n’est pas d’attirer l’attention en étant extrêmement négatif ni de me lancer dans un trouble d’opposition. Je suis simplement incapable de balayer certains détails du revers de la main. Mon parrain dit souvent qu’il ne faut pas avoir d’attentes envers le cinéma. Je suis généralement d’accord avec lui, mais il est difficile, voire absurde, de ne pas en avoir face à un film qui a mijoté pendant plus de 10 ans dans la sauce du MCU. Un projet se voulant la conclusion épique d’un univers cinématographique comme jamais auparavant ! Si vous avez en plus le malheur de lire des comic books, il est mathématiquement impossible de ne s’attendre à rien.

La première incohérence

Il m’est égal que le matériel source soit adapté. Il est même primordial qu’il le soit, car sinon il serait possible de connaître la fin de tous les films avant qu’ils ne prennent l’affiche simplement en lisant les BD les ayant inspirés. Ce qui me laisse moins indifférent cependant, c’est le manque de cohérence entre deux œuvres d’un même univers (le chapeau te fait The Last Jedi, tu peux le mettre) ! C’est le cas de mon premier problème avec le dernier Avengers. La scène où Captain America réussit à prendre Mjolnir pour la première fois est un beau clin d’œil au fameux moment dans Age of Ultron où il réussit à le faire bouger brièvement. C’est aussi un beau rappel du numéro 390 de Thor publié en 1988. Mon problème est le suivant : Dans Thor : Ragnarok, Odin précise au dieu de la foudre qu’il n’est pas le dieu du marteau et que son arme lui servait simplement à bien canaliser son pouvoir. Sachant maintenant cela, je n’arrive toujours pas à expliquer comment, aussi jouissif que ce fut à regarder, Steve Rogers a pu lancer des éclairs sur Thanos. Ce n’est qu’un détail, me direz-vous. Passe à autre chose et apprécie le film ! Le marteau était peut-être déjà chargé ! Parfait. Allons au prochain point alors.

Tony Stark est meilleur que Thanos

Dans Infinity War, on apprend que Thanos a dû attendre la chute d’Asgard avant d’aller sur Nidavellir. Il devait s’y rendre pour construire un gant dans une forge tirant sa puissance du cœur d’une étoile mourante. C’était sa seule façon d’avoir un artefact assez puissant pour contrôler l’énergie des six Pierres d’Infinité. Dans Endgame, Stark réussit à les faire fonctionner sur sa propre technologie en très peu de temps. Je suis conscient qu’on parle de l’homme qui a littéralement créé un nouvel élément dans Iron Man 2 et qui a découvert le voyage dans le temps, mais j’aurais aimé comme explication autre chose qu’un simple montage de 6 secondes le voyant faire des tests sur son gant. Il aurait pu facilement aller lui aussi dans la forge en se téléportant avec Thor grâce à la hache de ce dernier, Stormbreaker. Ou encore, aller au Wakanda et utiliser du vibranium pour créer ses nouvelles armures. Ce ne sont que deux exemples simples qui auraient ajouté un peu de logique dans la continuité des films.

Le gant m’amène d’ailleurs au prochain point. Hulk, bête féroce extrêmement puissante, gère clairement difficilement la douleur occasionnée par la présence des Stones sur son bras. Son corps prend des dommages considérables et il doit utiliser une force surhumaine pour parvenir à claquer des doigts. Stark ? Il enfile la pièce d’armure sans sourciller et fait le même geste avec toute la facilité du monde. Il est vrai que les conséquences définitives sont beaucoup plus graves sur lui que sur Banner, n’empêche que le processus a été anormalement inégal. J’apprécie la fin glorieuse du premier héros du MCU, mais les frères Russo auraient aisément pu lui rendre la tâche un peu plus laborieuse.

Adieu Hulk !

Mon dernier point tourne justement autour de Hulk. Ce qui me fait décrocher autant qu’un manque de cohérence est un arc narratif sans réelle conclusion. Au fil des films, le personnage passe d’une brute pleine de rage, à son inclusion dans une équipe, à une prise de conscience intellectuelle, puis à un refus de participer au combat. Tout dans Infinity War semblait mettre la table pour un retour qui serait fulgurant dans le prochain opus. Son absence dans la première partie ne m’importunait pas, car le résultat final serait impressionnant. C’est là que les amateurs du monstre vert ont été abandonnés. Certes, c’est en partie grâce à lui que la moitié de l’univers est revenu à la vie, mais c’est à peu près tout ce qu’il fait. Le problème c’est qu’ils ont tout simplement tué Hulk alors qu’il commençait à devenir intéressant. Ils nous ont donné envie de voir la suite de l’argument entre Banner et lui. De comprendre exactement pourquoi il refusait de se manifester suite à son échec contre Thanos. Tout ce qu’ils nous ont donné comme dessert c’est une version CGI de Mark Ruffalo. Adieu «Hulk», l’être vivant derrière la bête. Une évolution psychologique qui termine en cul-de-sac. Sans parler du fait qu’il porte une attelle au bras. Hulk, qui a un pouvoir de guérison dépassant celui de Wolverine. Hulk, qui reprend vie après avoir été découpé en morceaux dans le comic book actuel The Immortal Hulk. Ma plus grosse déception de cette épopée de 10 ans.

Un bon film qui aurait pu être excellent

Je suis d’accord que certains points peuvent paraître n’être que des détails. Il est concevable de fermer les yeux, ne leur porter aucune attention et se concentrer sur le plaisir du divertissement. C’est lorsqu’ils s’accumulent, les uns après les autres, qu’il devient difficile d’agir comme s’ils n’existaient pas. Ils ne gâchent en rien le plaisir que j’ai eu à découvrir ce film au cinéma. Je compte l’ajouter à ma collection et il fera partie de l’histoire à tout jamais. Je ne le regarderai toutefois jamais aussi souvent qu’Infinity War !

Êtes-vous d’accord avec mes réflexions ? Y a-t-il des éléments qui m’ont selon vous échappé ?

À propos de Cédric Vigneau

Tel Tony Stark à la sortie d'une caverne lui tenant lieu de prison, mes yeux se sont ouverts sur la science-fiction et le cinéma en général alors que j'étais très jeune. Dans les années 90, je consommais du Power Rangers à profusion, je me trempais les orteils dans le bassin galactique de l'Empire, je faisais jouer en boucle mes VHS des Sentinelles de l'air et je me formais sur le continuum espace temps avec Doc Brown. Ma maladie? Je suis collectionneur. C'est dispendieux.

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