Lost Cities : Le duel – Une expédition sans pitié

Lost Cities : Le duel est un jeu de société de l’auteur à succès Reiner Knizia (Tigris & Euphrate, The Quest for El Dorado). Réédité en 2018 par IELLO, il fait partie d’une gamme de trois jeux de la série Lost Cities. Je vous présente plus en détails cette version duel dans cette critique.

  • Auteur : Reiner Knizia
  • Éditeur : Vincent Dutrait
  • Nombre de joueurs : 2
  • Durée : 30 minutes
  • Année : 2018 (français), 1999 (édition originale)
  • Prix : 35$
  • Page officielle du jeu
  • Page BoardGameGeek

Comment jouer à Lost Cities : Le duel ?

Le but du jeu est de rendre vos expéditions les plus lucratives possibles. À votre tour, vous jouez obligatoirement une carte de votre main de huit cartes, soit en la posant de votre côté du plateau ou en la défaussant sur le plateau. Celui-ci contient cinq espaces prévus pour les défausses (six à l’endos pour une partie plus longue). Les cartes posées de notre côté du plateau doivent être placées en suite en commençant par la plus basse (exemple : 2-5-8-10). Chaque suite représente une Expédition. Une fois votre carte jouée, vous pigez une carte, soit de la pioche, soit du dessus d’une défausse.

Jusque là, ça semble facile. Toutefois, les Expéditions ont un coût. En effet, à chaque fin de manche, on devra déduire 20 du total de chacune des Expéditions. Dans mon exemple, on aurait donc 2+5+8+10 = 25, moins 20, un total de 5. En plus de cela, si on a posé des cartes Pari (jusqu’à 3) avant de débuter notre expédition, le total est multiplié par 2, 3 ou 4. Voici un exemple de calcul des points tiré du livret de règles. Comme vous le verrez, le calcul est sans pitié et vous pourrez vous retrouver avec un solde de points négatif si vous avez débuté une Expédition sans pouvoir poser assez de cartes pour arriver à un total d’au moins 20.

Lost Cities Le duel

À tout moment, on doit surveiller la pioche car la fin de celle-ci coïncide également avec la fin de la manche. On doit toujours s’assurer qu’il reste assez de cartes à piger pour le nombre de cartes en main que l’on souhaite jouer. Ainsi, on pourra au besoin ralentir le processus en pigeant une carte d’une défausse plutôt que de la pioche.

Matériel

Lost Cities : Le duel se compose d’un plateau et de 72 cartes. Oui, c’est tout ! De ce nombre, 54 cartes Expédition de 6 couleurs différentes numérotées de 2 à 10, et 18 cartes Pari de 3 couleurs différentes. Pour une partie standard, on jouera avec 60 cartes (sans les cartes Expédition pourpres).

Les règles du jeu s’apprennent vite, il n’y a pas vraiment de zone grise ou de cas de figure qui nous amènerait sur Google ou sur BoardGameGeek. Le livret de règles contient malheureusement une faute en page 3 (comencer). Ceci sera corrigé dans une prochaine version.

Les icônes sur les cartes sont bien choisis et représentent bien les différentes couleurs en fonction d’un environnement d’expédition.

L’espace dans la boîte permettrait de protéger les cartes et ensuite les ranger sans souci. Un avantage notable au fait d’avoir une boîte qui n’est pas remplie complètement. Également, j’apprécie le format de boîte carré que l’on reconnait facilement dans les jeux pour deux (Patchwork, Targui, 7 Wonders Duel, Paris : Ville Lumière, Imhotep : Le Duel, pour ne citer que ceux-là).

Mécaniques et thématique

Il y a de ces jeux dont la profondeur semble limitée à prime abord. Lost Cities : Le duel peut donner cette impression, vu son matériel simple. Toutefois, il en est tout autrement. En effet, les dilemmes qu’il nous impose nous font réfléchir à fond. On se surprend souvent à faire un choix qui nous fait hésiter mais qui ne peut être laissé de côté. En fait, nous nous sommes dit que le jeu pourrait être renommé Pas le choix ! En effet, dans Lost Cities : Le duel, on doit faire les bons choix au bon moment et toujours réfléchir à ce qu’on laisse à l’adversaire. Cela amène une façon intéressante de réfléchir et travaille la capacité à ne pas s’acharner. Il est difficile d’expliquer à quel point le jeu nous étonne par sa profondeur. Ses mécaniques sont : gestion de main, collection d’ensembles, pousse ta chance, ainsi que scorer et réinitialiser. Il y a donc une part de chance, mais il faudra quand même une bonne part d’intelligence pour battre un adversaire coriace !

Même si la thématique aurait pu être remplacée par une autre, celle-ci est bien choisie. Lorsqu’on s’arrête à regarder les illustrations, qui ne sont pas les plus tape-à-l’œil, on ressent l’atmosphère dangereuse des expéditions. Si en plus on se met une musique avec Melodice, là on se sent vraiment dans l’ambiance un peu lugubre. Au son des trames sonores d’Uncharted et de Tomb Raider, on part à l’aventure.

Lost Cities Le duel

Durée et difficulté

Un point plus négatif pour moi est que la durée du jeu soit plus longue que ce que la boîte indique, soit 30 minutes. En effet, nous avons n’avons jamais joué en moins d’une heure.

  • 1re partie : 1h52
  • 2e partie : 1h44
  • 3e partie : 1h21
  • 4e partie : 1h22

J’ai donc trouvé la durée quand même longue pour le niveau de réflexion et le choix d’actions. Les règles offrent d’ajouter les cartes pourpres pour une partie longue, mais cette variante ne nous a pas semblé nécessaire.

Comme un bon brassage de cartes s’impose entre chaque manche, cela ajoute également à la durée d’une partie.

Plaisir

Lost Cities : Le duel peut être très crève-coeur. Étrangement, cela est un de ses points forts. Comme je le disais plus tôt, il nous fera vivre des dilemmes déchirants et dans certaines parties, les choix paraîtront plus ardus. En effet, dès que l’on reçoit notre main de départ, on peut savoir si ça part mal.

Un point faible majeur pour moi est qu’après deux manches, l’issue de la partie peut être prévisible. Même si tout n’est pas perdu, on a souvent l’impression que la pente sera trop difficile à remonter après une ou deux manches désastreuses. On jouera donc la troisième manche avec un peu moins d’entrain lorsqu’on tire de l’arrière au pointage.

Lost Cities : Le duel nous fait vivre toutes sortes d’émotions. On a parfois presque envie de pleurer en défaussant une carte. Voir l’adversaire ramasser la carte que l’on vient de défausser nous fait regretter notre décision et grogner un peu. On veut tout garder. Lorsqu’on voit un adversaire jouer une carte Pari d’une couleur, on déduit qu’il a dans sa main au moins une carte au nombre élevé de la même couleur.

L’essentiel du jeu se résume à cette image : poursuivre son expédition pour amasser plus de trésors ou sortir avant que la porte du tombeau se referme (que la pioche ne s’épuise) ? Il est en effet difficile de renoncer à piger plus de cartes d’une même couleur. On se dit toujours avant de piger dans la pioche : « Une dernière ! »

En conclusion

Lost Cities : Le duel est un jeu surprenant auquel on doit absolument accorder un peu de temps, c’est-à-dire quelques parties avant de se faire une idée. En effet, on jouera de façon plus fluide après deux ou trois parties et on comprendra mieux les stratégies à adopter. Bien que les parties soient un peu plus longues que je le souhaiterais, je ne m’ennuie jamais avec Lost Cities : Le duel. Si vous n’avez pas peur des dilemmes, je vous le recommande sans aucun doute !

J’aime

  • Les dilemmes déchirants
  • Le matériel simple
  • La profondeur de réflexion

J’aime moins

  • Que la victoire soit souvent prévisible après deux manches
  • La durée plus longue que la boîte l’indique

La copie de Lost Cities : Le duel a été fournie par IELLO.

Consultez aussi ma critique de Visite Royale, un autre jeu pour deux de l’auteur Reiner Knizia.

Lost Cities : Le duel

Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir

Surprenant !

Lost Cities : Le duel a beaucoup plus à offrir que ce qu'il en a l'air ! Il vous fera réfléchir et faire des choix déchirants, malgré son matériel simple.

À propos de Geneviève Corriveau

Adepte de jeux de société, j’adore apprendre. Mordue d'informatique, de technologie et de gadgets, je suis une geek intense et passionnée qui aime s'informer et s'amuser.

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