Battle Hunters : une piètre expérience de chasse

Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais lorsque j’ai vu une annonce de Battle Hunters. En fait, on me vendait le jeu comme étant une reprise de vieux système, un jeu de rôle «old school«. Le jeu ne m’a pas particulièrement impressionné, puis j’ai décidé de lui laisser une seconde chance. La raison ? J’étais persuadé qu’il s’agissait d’un port de jeu de téléphone intelligent. Je me suis donc dit : «Ah ! Si c’est un jeu de cellulaire, ce n’est pas si mal que ça…» Sincèrement, je ne sais réellement pas où j’ai lu cette information, puisqu’elle était fausse.

Battle Hunters : on peux-tu laisser ça dans la cour ?

  • Studio de développement : Phase Two Games Pty. Ltd.
  • Éditeur : Phase Two Games Pty. Ltd.
  • Plateformes disponibles : PC, Nintendo Switch
  • Plateforme de test : Nintendo Switch
  • Classement : Enfants et adultes 10+
  • Prix : 17,49$
  • Date de sortie : 5 novembre 2020
  • Site officiel du jeu
  • Page Steam du jeu

Chasseurs de batailles, pas de scénario…

L’histoire du jeu est simple ; alors que le royaume est menacé, trois héros sont les seuls espoirs afin de protéger le monde.  Malheureusement, je m’attendais à plus. Hormis les quelques éléments qui seront glanés lorsque l’on rencontre l’un des 28 personnages jouables, il n’y a pas vraiment d’autres informations qui nous sont données. On passe notre temps à lire des informations qui nous représentent l’histoire que l’on connaît déjà. Nous devons sauver le royaume et nous sommes les seuls qui peuvent le faire.

En plus de ce manque d’information flagrant du côté de l’histoire, on nous fournit des éléments qui sont sans queue ni tête. Quelle ne fut pas ma surprise de voir un vaisseau spatial s’écraser et de voir un personnage tout droit sorti de Starcraft me parler. Je paraphrase le dialogue, mais celui-ci ressemblait à : «Ah. Vous me semblez être un guerrier. Mon vaisseau à dû changer de dimension. Trouvez mon arme et je rejoindrai peut-être vos rangs.» J’ai peu de mots pour exprimer la réaction qui a dû se dessiner sur mon visage à ce moment précis.

D’ailleurs, les divers personnages que l’on rencontre veulent tous nous aider une fois qu’ils ont été sauvés par les héros… Certains se trouvent d’ailleurs dans une situation absurde qui ne semble pas particulièrement dangereuse. En fait, on ne croit pas du tout que ces personnages pourraient nous aider. On tente donc de donner une personnalité à chacun des personnages en une phrase.

Cette tentative de scénariser un jeu m’aura donné de sérieux maux de tête. Pour moi, le scénario est ce qu’il y a de plus important dans ce type de jeu. Alors que l’on présence Battle Hunters comme étant un jeu de rôle classique, on est loin de la période de l’âge d’or des JDR.

Rencontre avec Jim Poyntblanque.
Ma rencontre avec le lieutenant Jim Poyntblanque de l’alliance galactique m’a fait grincher des dents.

Des combats automatisés

Les combats, point central du jeu, sont assez statiques. En fait, on sélectionne l’ennemi que l’on veut attaquer et le jeu s’occupe du reste. La seule raison que nous avons de rester devant l’écran est pour utiliser une technique ou soigner un personnage. Sinon, le personnage se déplacera seul afin de pouvoir toucher sa cible. Il attaquera sans cesse, comme si (et c’est le cas !) sa vie en dépendait. Notre équipe étant composée en tout temps de trois aventuriers, les combats ne sont pas particulièrement difficiles à gérer.

Du point de vue mécanique, on nous présente tout de même une façon d’évoluer intéressante. Après chaque combat, nos personnages ayant survécu gagnent des points d’expériences. Ces points d’expériences permettent de gagner des niveaux. À chaque niveau, on peut augmenter cinq caractéristiques de notre choix d’un point. Il s’agit ici de la seule chose que l’on peut modifier sur nos personnages. On peut donc, par exemple, décider que l’un des personnages sera meilleur afin de faire des coups critiques. Un autre pourrait être meilleur pour absorber les coups reçus. Ce système nous rappelle légèrement les mécaniques de progression offertes dans le premier volet de la série Diablo. Ce n’est malheureusement pas suffisant. Alors que j’ai fortement apprécié le système, j’aurais volontiers apprécié d’acquérir de nouveaux objets afin d’équiper mes aventuriers.

Après chacun des combats, on peut soigner les personnages blessés ou modifier notre équipe d’aventuriers. Car voyez-vous, les points de vie de nos aventuriers se régénèrent en marchant.

Le joueur doit passer au travers quelques donjons.
On peut également entrer dans des donjons qui modifient la caméra du jeu.

Où est passé le budget pour les artistes ?

Du côté artistique, il n’y a pas que le scénario qui fait défaut. Pour les amateurs de jeux récents, les graphismes feront très certainement saigner des yeux. En fait, on dirait un jeu tout droit sorti de la fin des années 90. Avec un visuel digne de Donkey Kong 64, la plupart des jeux indépendants qui sont sortis dernièrement n’ont rien à lui envier. D’ailleurs, certains concepteurs sont capables de rendre le design charmant en utilisant une méthode démodée. On ne peut pas vraiment dire que c’est le cas pour ce dernier.

Sans compter l’absence complète de la musique dans le jeu. On nous propose bien quelques effets sonores, je n’ai cependant rien entendu qui ait pu surprendre mon oreille. Peut-être est-ce cette absence qui rend les graphismes insupportables ? Il est fort probable qu’une musique de piètre qualité sonore aurait donné un aspect rétro intéressant au jeu. Cependant, l’oubli du côté musical donne surtout l’impression qu’il n’y a pas eu assez de budget afin de terminer le projet.

Alors que je joue généralement aux jeux que je critique en anglais, j’ai oublié de changer la langue dans mes paramètres… Quelle ne fut pas ma surprise de constater que même la traduction française n’était pas adéquate. Considérant que le scénario est quasiment absent, la moindre des choses aurait été de s’assurer que la traduction soit fidèle et compréhensible pour les joueurs francophones.

Il y a un problème de traduction dans Battle Hunters!
Des coquilles dès les premiers dialogues du jeu…

Ish

Si vous voulez laisser une chance à ce jeu qui aurait bien eu besoin d’une équipe artistique, je vous conseille fortement de l’acheter sur la Nintendo Switch. Ce jeu m’a fait énormément penser à un jeu mobile et c’est d’ailleurs assis en écoutant la télé que j’ai préféré y jouer. Bref, si vous vous cherchez un jeu pas trop compliqué, où vous ne vous casserez pas la tête pendant une quinzaine d’heures, il s’agit sans doute d’un jeu pour vous !

Malheureusement, le côté esthétique étant presque totalement absent, Battle Hunters me semble être une coquille vide. Rien dans ce jeu n’a su garder mes sens intéressés. Ce jeu m’aura fait vivre une première : jouer à un RPG d’une main en regardant la télé ou en parlant avec quelqu’un.

Rencontre avec la tireuse d'élite de l'Alliance Galactique.
Notre personnage avait vu juste ! Cette tireuse d’élite ne fait pas partie du royaume…

J’aime

  • Le système de progression

J’aime moins

  • L’absence de musique
  • Les graphismes
  • L’absence de scénario
  • Les mécaniques de combat

La copie de Battle Hunters  a été fournie par Phase Two Games Pty. Ltd.

Battle Hunters

Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie

Déprimant

C'est essentiellement un jeu pour cellulaire, avec des graphismes de Nintendo 64 pour PC et Nintendo Switch. Sans scénario et sans musique.

À propos de David Charbonneau

Geek à temps plein, je suis passionné de jeux vidéo, de cinéma et de culture populaire. Ce que je préfère par-dessus tout est généralement un bon scénario, car l'histoire est pour moi plus importante que tout. Je DM beaucoup trop de parties de D&D pour ma propre santé mentale.

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