Pathfinder : Kingmaker – À la conquête d’un royaume

Il y a quelques semaines, je terminais enfin ma partie de Pathfinder : Kingmaker. Si vous n’êtes pas familier avec le jeu, il s’agit d’un jeu de rôle en vue isométrique reprenant les règles du jeu Pathfinder, un clone de Donjons et Dragons 3.5. D’ailleurs, pour les joueurs de cette version de D&D, on s’y repère assez facilement, même si les dons et les sorts changent parfois de noms… Les amateurs de jeux comme Baldur’s Gate y retrouveront également un plaisir similaire à ce qu’ils ont pu vivre auparavant. J’ai été particulièrement séduit par le concept, mais je dois admettre que les 170 heures que le jeu m’a prises ont grugé beaucoup de mon énergie… !

Pathfinder : Kingmaker – De mercenaire à roi

  • Studio de développement : Owlcat Games
  • Éditeur : Prime Matter
  • Plateformes disponibles : PC, PlayStation 4, Xbox One
  • Plateforme de test : PC
  • Classement : Adolescent
  • Prix : 22,79 $
  • Site officiel du jeu
  • Page Steam du jeu

Libérateur, protecteur et pourvoyeur

Malgré ses 170 heures de jeu (en utilisant une option qui met fin à notre aventure avant le dernier chapitre), l’histoire est particulièrement intéressante. En fait, vous débutez comme un vulgaire mercenaire (ou un aventurier) et vous êtes convié à un banquet où l’on explique que la personne qui abattra le roi bandit deviendra le nouveau baron du territoire. Si le premier chapitre est entièrement sur votre mission afin d’obtenir vos terres, ceux qui suivront seront bien différents.

Une fois que vous aurez un territoire à gérer, vous aurez à prendre les meilleures décisions afin que votre baronnie soit prospère. Vous aurez de longues (parfois trop !) périodes entre chacun des chapitres, vous permettant ainsi d’explorer votre territoire ou bien de simplement gérer celui-ci. Les différents chapitres mettront de l’avant une menace envers votre territoire convoité par vos voisins. Bien que j’aie aimé avoir l’impression que mon personnage prenait de l’âge, de l’expérience et atteignait son dernier niveau avec le temps, le lien entre les différents problèmes n’est pas révélé avant la fin, ce qui m’a fait croire que j’avais terminé à plusieurs reprises. Vous aurez à choisir si vos alliés méritent de vous faire perdre des ressources (parfois rares), défendre votre royaume durant une guerre ou encore affronter une vague de démons tentant de tout détruire sur leur chemin.

J’aurais aimé que l’on me dise que je me lançais dans un jeu qui pouvait durer entre 170 et 190 heures puisque je me suis malheureusement mis à ne plus lire les textes, voulant simplement terminer le jeu, croyant avoir terminé au bout d’environ 70 heures…

Votre fiche de personnage.

Un personnage à votre image

Les amateurs de jeux de rôle seront heureux d’apprendre qu’ils peuvent créer un ou des personnages de A à Z, suivant les règles du jeu de rôle papier Pathfinder. Pour ceux qui connaissent Donjons et Dragons, les règles s’apparentent beaucoup à celles de la troisième édition. En fait, je n’étais absolument pas perdu lorsque j’ai décidé de créer mon personnage. Ceux qui n’ont aucune connaissance pourront également bénéficier d’un lexique visible lorsqu’on laisse notre souris sur l’un des termes soulignés.

Vous pourrez donc choisir sa race, sa classe de combattant, ses capacités spéciales, son histoire, mais aussi son apparence. Évidemment, comme il s’agit d’un jeu en vue isométrique, les paramètres représentant votre avatar sont assez limités. Vous pouvez choisir le portrait de celui-ci, la couleur de ses cheveux, de ses vêtements, son sexe et sa voix. Au niveau des classes, c’est environ 64 choix que vous pouvez faire. Il y a 16 classes de base, mais vous pouvez choisir trois spécialisations pour chacune d’entre elles. Par exemple, vous pouvez choisir d’être un guerrier, un défenseur de l’Aldori, un spécialiste des pavois ou un guerrier spécialisé aux armes à deux mains. Le premier choix est plus généraliste, alors que les trois autres classes vous permettent de faire un personnage axé sur un style de combat précis.

Vous avez également le choix entre 9 races qui sont très similaires à celles disponibles dans Donjons et Dragons. Chacune de ces races vous permettra d’avoir des bonus de départ, des habiletés spéciales, mais également des faiblesses. Ainsi, un magicien elfe sera sans doute plus fort en magie qu’un magicien humain, mais l’humain sera davantage touche-à-tout afin de progresser dans son aventure.

Finalement, vous aurez également à choisir si votre personnage sera plutôt neutre, mauvais ou bon, en choisissant son alignement. Si certains jeux mettent de côté cet élément, Pathfinder : Kingmaker l’utilise afin de pouvoir donner des choix de réponses ou des actions différentes. Ainsi, si vous êtes mauvais, vous aurez souvent l’option de torturer vos ennemis ou encore d’avoir des esclaves, alors qu’un personnage bon n’aura pas accès à ces choix. Faites cependant attention, il pourrait arriver que vos actions modifient le comportement des gens autour de vous.

Vous avez quelques options qui vous permettent de modifier votre personnage.

Tactiques et réflexions

S’il est possible d’avoir des combats en temps réels où vous n’avez qu’à cliquer sur les ennemis à abattre et que l’intelligence artificielle se charge globalement du reste, l’intérêt de ce genre de jeu est sans doute d’avoir l’impression d’être dans un jeu de rôle, même dans les combats. C’est pourquoi l’option “tour par tour” est intéressante. Si elle allonge sans doute le temps de jeu de beaucoup, vous aurez la chance d’avoir un portrait plus général et de mener des tactiques afin de combattre vos ennemis.

Pour ceux qui ont joué à Baldur’s Gate, il s’agit un peu de l’équivalent d’accepter les pauses automatiques entre chacun des tours de vos personnages. Vous aurez donc tout le temps du monde pour pouvoir jouer les “six secondes” de votre tour. Certaines des batailles sont d’ailleurs particulièrement coriaces : vous aurez à utiliser beaucoup de jus de cerveau afin de pouvoir avancer votre quête. Il n’est pas rare que vous alliez être en nombre inférieur ou que les créatures devant vous soient particulièrement puissantes. Pour l’une des premières fois (depuis longtemps), j’ai eu l’impression que mes potions, mes parchemins et mes sorts de soutien étaient nécessaires afin de pouvoir gagner. J’ai dû recommencer certains des combats à de nombreuses reprises.

Vous aurez donc à gérer vos ressources, comme les habiletés de vos personnages, de façon intelligente puisque la plupart sont limitées à un nombre de fois par jour, dépendant de la puissance de vos personnages. Par exemple, un magicien de niveau 1 ne pourra utiliser qu’une poignée de sortilèges dans sa journée, le rendant par la suite assez inutile. Il vous faudra donc mesurer l’importance des combats se déroulant devant vous. N’oubliez jamais que la mort vous guette constamment.

Chaque combat vous donnera des points d’expériences afin d’augmenter votre niveau, et donc la puissance de votre personnage. Heureusement, le jeu est fait afin que la quantité de points donnés après un combat ne soit pas significative. Il est donc plus important de réussir des quêtes afin de devenir plus fort.

Vous aurez à combattre à plusieurs reprises durant votre partie.

Un monde à découvrir

Pour qu’un jeu dure aussi longtemps, il faut évidemment développer un univers gigantesque. De ce côté, Owlcat Games a bien rempli sa mission. Plus l’histoire avance, plus on a l’impression que le monde est immense. Presque chacun des chapitres est relié à un territoire sur la carte qui est débloqué afin de continuer l’histoire. Je me suis rendu compte très tardivement que les zones étaient “verrouillées” car je n’ai pas eu intérêt à explorer la plupart avant que l’histoire m’y amène. Il y a tellement d’endroits à explorer que nous sommes généralement portés à nous concentrer sur les zones autour de notre capital, puis éventuellement, autour de nos villages. Certaines zones nous permettent d’entrer dans une nouvelle carte afin d’y rencontrer des personnages, combattre des ennemis ou trouver de puissants artéfacts. Cependant, ce ne sont pas tous les points qui ont des zones “classiques” à explorer.

Certains points sur la carte donnent plutôt un long texte descriptif dans lequel vous devrez faire des choix. À la manière d’un livre dont vous êtes le héros, vos décisions nécessiteront un jet de compétences afin de spécifier si l’action est réussie ou non. Il s’agit surtout d’événements comme des poursuites ou bien des endroits difficilement accessibles. Puisque les textes sont extrêmement bien écrits, ce n’est pas une tare de procéder de cette façon. Je n’ai pas eu l’impression que cela enlevait quelque chose au jeu, bien au contraire.

Vous souvenez-vous de la quantité de livres disponibles dans Skyrim ? Malgré l’immensité du monde, c’est ce niveau de détail que j’ai eu la chance de découvrir en traversant les landes du jeu. Comme dans une partie de jeu de rôle, nous avons également la chance de pouvoir faire des jets de connaissance afin de lire de vieux langages ou bien encore de comprendre un phénomène extraordinaire se déroulant devant nos yeux.

La carte de l’univers est immense et prendra énormément d’heures à explorer.

Un royaume difficile à gérer

Peut-être suis-je simplement simplet, mais j’ai trouvé particulièrement complexe la gestion de mon royaume. En fait, j’ai trouvé qu’il y avait très peu d’explications pour celui-ci. Notre royaume a plusieurs caractéristiques (militaire, espionnage, culture, foi, etc.) et on doit augmenter leur valeur afin d’augmenter celles-ci de rang. Plus vous avez un rang élevé, plus vos sources de revenus augmenteront. Ces revenus pourront être utilisés afin de bâtir de nouveaux bâtiments ou bien de donner certains bonus à vos personnages lorsqu’ils se trouvent dans votre territoire.

Tout au long de l’aventure, vous aurez également à gérer des événements aléatoires. Par exemple, des bandits attaquent vos routes commerciales. Si vous ne réglez pas le problème, des conséquences néfastes pourraient survenir à votre royaume, vous faisant perdre des points dans vos caractéristiques. Si une caractéristique tombe à 0, votre royaume s’effondrera…

Sur papier, ça semble simple, mais je dois admettre que je ne savais pas trop quoi faire avec ça. À la fin de l’histoire, tout déboule. L’événement final, si on ne fait pas attention, fera forcément tomber l’une de vos caractéristiques à 0. En fait, c’est au point où j’étais à un repos de perdre ma partie. Alors que j’ai décidé de reposer mes personnages avant d’entrer dans le donjon final, j’ai reçu un panneau qui me disait que mon royaume était détruit. Ne pouvant pas me risquer d’entrer sans soigner mes personnages, j’ai dû manuellement retirer l’option de gestion du royaume.

Oui, vous avez bien lu, vous pouvez “perdre” à 170 heures de jeu parce qu’une mécanique que vous ne comprenez pas gâche votre partie. Heureusement que la mécanique est facultative !

Chacun des compagnons que vous trouverez sur votre route aura son lot de quêtes secondaires.

Un très bon jeu !

Les deux plus grosses lacunes du jeu sont sans doute sa durée et son système de gestion du royaume. Par contre, je crois que je n’aurais eu aucun problème à y jouer en sachant dès le départ la longueur du projet dans lequel j’allais m’investir pendant des mois ! Pathfinder : Kingmaker est loin d’être un mauvais jeu, bien au contraire, et les extensions auxquelles j’ai pu jouer étaient également bien intéressantes.

Que ce soit de nous faire vivre certaines des histoires du point de vue de notre voisin, ou encore simplement d’ajouter un donjon “sans fin” où l’on ne fait que combattre notre chemin jusqu’à la fin du donjon, j’ai été ravi d’avoir ce petit changement d’air.

Le jeu est bourré de bogues, mais rien qui n’était trop gros afin de gâcher l’expérience et mon plaisir personnel. Je le recommande chaudement aux amateurs de jeux de rôle qui ont environ 25$ à mettre sur un jeu.

Dans l’une des extensions, on peut jouer l’un des voisins de notre royaume.

J’aime

  • L’histoire
  • La gestion du royaume
  • L’immense royaume

J’aime moins

  • La faible quantité de portrait
  • Le système de gestion du royaume
  • La longueur (interminable)
  • La difficulté

La copie de Pathfinder : Kingmaker a été achetée par l’auteur de cet article.

Pathfinder : Kingmaker

Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie

Pour ceux qui ont 190 heures devant eux !

Une superbe histoire, des aventures épiques, mais beaucoup trop d'heures à y mettre... !

À propos de David Charbonneau

Geek à temps plein, je suis passionné de jeux vidéo, de cinéma et de culture populaire. Ce que je préfère par-dessus tout est généralement un bon scénario, car l'histoire est pour moi plus importante que tout. Je DM beaucoup trop de parties de D&D pour ma propre santé mentale.

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