Grandis, arrête de jouer ! Partie 2 : enseignement et pédagogie

Dans le cadre du festival Montréal joue (notre article), j’ai assisté à la Journée de réflexion sur les jeux et l’éducation qui avait pour thème : Le ludique dans les processus d’apprentissage formels et informels à la BAnQ (Bibliothèque et archives nationales du Québec).

Nous vous avons récemment fait part de nos observations du premier bloc thématique : Notions et enjeux (notre article). Voici maintenant la suite davantage concentrée sur la pédagogie par le jeu.

Deuxième bloc thématique : Enseignement et pédagogie

Gabrielle Trépanier-Jobin, Professeure en études du jeu vidéo à l’UQAM
Favoriser l’apprentissage par le jeu aux études supérieures

Cette conférence nous rappelait que jouer est une activité volontaire. L’attitude ludique est favorisée par le sentiment d’être LIBRE DE JOUER.

Un bon jeu doit être facile à apprendre, mais difficile à maîtriser.

Questions à se poser avant de créer un jeu

Voici une diapositive de Madame Trépanier-Jobin sur les théories du jeu.

Les fameux écrans !

Personne ne peut contredire le fait que les étudiants soient plus captivés par leur écran que la matière enseignée. Qu’est-ce qu’on peut faire ?

Premièrement, occupons les écrans avec des télévoteurs ! Madame Trépanier-Jobin nous conseille fortement d’utiliser CMAP Tools dans l’élaboration de cartes conceptuelles pour créer des jeux-questionnaires dans un télévoteur.

Deuxièmement, détournons leur attention avec des jeux !

En résumé

Les jeux éducatifs pour les classes d’université devraient être :

  • jeux papier-crayon que les professeurs peuvent IMPRIMER ;
  • des applications pouvant être utilisées sur TÉLÉPHONE INTELLIGENT et auxquelles les étudiants accèdent GRATUITEMENT.

Annie Lussier, orthopédagogue
École primaire où elle travaille
La technopédagogie sur tablette tactile

Pour cette conférence, elle représentait le Centre d’évaluation neuropsychologique et d’orientation pédagogique (CENOP), l’une des plus importantes cliniques privées de neuropsychologie infantile au Québec.

Les tablettes tactiles pour aider à l’apprentissage scolaire de nos enfants, oui, mais avec des limites !

  • sous la supervision d’un adulte
  • mobilisation cognitive brève
  • ne couvre pas toutes les notions

Comment les choisir ?

  • Elles doivent être personnalisables (cible + suivi)
  • Gros caractères
  • Facilement manipulables
  • Ludiques
  • Nous devons éliminer l’exposition à l’erreur (donne une mauvaise image au cerveau)
  • La rétroaction doit être immédiate (et non attendre la correction à la fin)

Puisque le sujet touche plusieurs parents de mini-geeks, j’ai dédié un article avec les suggestions d’applications pour tablette tactile majoritairement inspiré de cette conférence.

Également, son site Web nous recommande une liste de propositions de jeux de société.

Mes impressions

J’ai particulièrement été stimulée par cette section puisque mes deux “mini-geeks” ont des défis opposés dans leur cheminement scolaire. J’ai beau avoir une grande créativité et une facilité d’assimilation de la matière, mais, comme tout parent, je viens à bout de ressources.

La plus vieille a besoin de supervision constante, d’encouragements. Pour elle, il est essentiel de comprendre le comment du pourquoi. La lecture est sa grande difficulté. Elle saute des mots, en invente, déforme les phrases. Il faut demeurer attentif lorsqu’elle lit à voix haute et plusieurs erreurs passent inaperçu. En classe ou pendant les devoirs, elle peut faire semblant de lire au lieu de demander de l’aide. Elle est perfectionniste : toutes les lettres doivent être égales, comme si elles avaient été dactylographiées. Ses travaux sont impeccables, mais ce n’est pas sans larmes !

Au contraire, le plus jeune a une certaine douance. Il apprend pratiquement tout du premier coup. Il est autodidacte et comprend très bien les notions de l’année supérieure. Ses lectures ne sont pas appropriées à son âge. Il s’ennuie à l’école et fait ses devoirs à la “va-vite” en négligeant sa calligraphie et ne faisant pas attention au matériel. Avez-vous déjà dit en blague à votre enfant : “demande à Google ou à Wikipédia” quand votre “sac à réponses” de ses questions est vide ? Eh bien, il l’a pris au sens propre dès l’âge de 4 ans !


Olivier Hamel, bibliothécaire jeunesse à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB)
Le jeu oui ! mais que faire avec ?
Réflexion sur la place du jeu de société en milieu scolaire

Olivier Hamel s’est auto proclamé le Biblioboxeur et il est LE geek parfait comme on l’aime : il a une époustouflante façon de partager sa passion pour la lecture, la bande dessinée et le jeu. Il utilise même les cartes Pokémon !

Ses exploits m’ont profondément impressionnée et j’aimerais vous parler davantage de lui prochainement. Notons spécifiquement son concours de jeunes créateurs en 2015. Une expo-sciences de jeux de sociétés inventés par les étudiants ! WOW !

Pourquoi intégrer le jeu en classe ?

Le jeu permet de développer ses capacités d’interactions sociales ! Dans un jeu (de rôle), il est possible d’explorer des compétences du monde réel sans grave conséquence (éthique, triche, savoir).

Surtout, le jeu permet de renforcer :

  • la pensée stratégique
  • la résolution de problème
  • la pensée critique

Le Biblioboxeur se base sur la Taxonomie de Bloom – Taxonomie des objectifs :

  • évaluer
  • synthèse
  • analyse
  • application
  • compréhension
  • savoir

Son expérience avec les jeux de société en classe

Il souligne l’importance d’avoir plusieurs copies du même jeu pour simplifier les explications et minimiser les interventions. Laissons-les jouer !

Le potentiel d’apprentissage des jeux est impressionnant et son expérience fut authentique. Au niveau de l’engagement, 97 % des jeunes sont joueurs !

Les jeux coopératifs

Travailler ensemble en échangeant de l’information et des ressources : un effort collectif, observation des autres méthodes de réussite.

Dans le jeu coopératif, l’absence de collaboration et de communication mène inévitablement à l’échec !

Ses conclusions

  1. le jeu doit rester un jeu ;
  2. le jeu en complément de l’enseignement ;
  3. le but ultime… le jeu coopératif
  4. une voie à privilégier face aux technologies

Mes impressions

Monsieur Olivier Hamel m’a beaucoup impressionnée par la passion qui se dégageait de chacune de ses paroles. J’aimerais bien échanger davantage avec lui et suivre ses activités.

À propos de Catherine Watts Cowan

Je suis une vraie geek de jeux de société. Mon premier amour dans le monde moderne a été Carcassonne. J'adore jouer en famille (maman de deux ados-geeks de 13 et 14 ans), entre amis ou avec des étrangers. J'aime découvrir les nouveautés et les endroits ludiques. Je suis une grande passionnée qui ne manque pas de sujets à partager!

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