Wingspan : notre fascinante découverte d’un oiseau rare

Wingspan, le tout dernier jeu de Stonemaier Games, surtout connu pour Scythe (notre critique), enflamme les réseaux sociaux depuis quelques semaines. Pourquoi donc ? Certes, il a un design flamboyant et une impressionnante qualité de matériel, mais est-ce amusant ?

Ma réponse est que, derrière les apparences se cache une profondeur et une immense recherche. On dit qu’il est un mélange de Terraforming Mars et de Gizmos, mais il a sa personnalité propre à lui !

J’ai eu l’incroyable opportunité d’y jouer en version française lors de la soirée privée de Montréal joue le 7 mars dernier. Afin de vous offrir une critique plus constructive, je suis retournée y jouer chez Imaginius (notre article) une semaine plus tard, en version originale anglaise.

Voici ma vision personnelle.

Wingspan : construisez la meilleure volière

But du jeu

Wingspan est un jeu de dés, de gestion de main, de collection de cartes, mais d’abord et avant tout avec une mécanique de construction de séquence (traduction libre de « engine building« ).

Chaque ornithologue doit construire la meilleure volière en attirant les bons oiseaux aux bons endroits aux bons moments.

Puisque c’est plutôt simple de trouver les règles et le fonctionnement d’un jeu, je serai brève pour m’attarder plutôt à mes impressions. Le livre de règles est bien fait, c’est simple à comprendre. Je dois avouer que la lecture n’est pas ma plus grande force et je laisse le privilège aux autres de découvrir, mais je peux reconnaître la qualité du papier utilisé et les explications imagées. Il y a même un livre à part expliquant chacune des 170 cartes oiseaux originales.

Comment jouer

Une partie se déroule en quatre manches. Au début, nous recevons huit cubes d’action et nous en perdrons un par manche en marquant les points bonus de celle-ci.

À notre tour, nous avons le choix entre quatre actions :

  1. Jouer un oiseau
    Placer une carte oiseau de notre main en payant les ressources (et les oeufs) nécessaires dans un des trois habitats ;
  2. Gagner de la nourriture
    Choisir le type de nourriture parmi les dés de la mangeoire. S’ils sont tous identiques ou s’il n’en reste qu’un seul, il faut tous les brasser à nouveau ;
  3. Pondre des oeufs
  4. Piocher des cartes d’oiseaux
    Choisir parmi les trois cartes visibles ou prendre la première de la pioche.

Wingspan

La même action peut être répétée d’un tour à l’autre. Par exemple, lors de la manche finale de ma dernière partie, je n’ai que pondu des oeufs pour mes cinq actions.

Lorsque nous choisissons notre action, nous plaçons notre cube à la droite de sa ligne, puis nous le déplaçons vers la gauche en activant tous les effets sur son passage.

C’est là où s’opère toute la magie de Wingspan, optimisation de son système économique pour effectuer un maximum de combos !

Comment marquer des points

Les points sont comptabilisés à la fin de la partie comme suit :

  • La somme de nos points marqués par objectif de manche
  • Chaque oeuf sur notre plateau donne un point
  • La somme des points sur chacun des oiseaux joués plus les cartes sous les oiseaux et les jetons de nourriture dessus
  • Cartes de nos objectifs personnels

Wingspan

Mes premières impressions

Habituellement, les jeux du niveau de Wingspan ne font pas partie de ma ludothèque. Personnellement, je préfère les intermédiaires, ceux auxquels je peux jouer avec mes deux enfants. J’apprécie les plus gros jeux quand même ! J’ai joué à beaucoup plus compliqué.

Je dirais qu’il se situe à la croisée des collections de mon copain et moi. Il ne possède pratiquement que des jeux lourds et avec une durée de jeu plus élevée que la moyenne.

Dès le moment où j’ai vu le matériel, je me suis dit : « Wow ! des cocos de Pâques ! ».  J’ai été charmée par les couleurs, les pièces.

Lors de ma première partie, nous étions cinq joueurs. Il nous a brièvement été expliqué et nous nous passions le livret de règles. Nous n’avons pas eu le temps de le terminer puisque le local fermait. J’ai trouvé ma première expérience longue et pénible. Normal, tout le monde apprenait en même temps ! Tout de même, j’ai vu le potentiel et je me suis dit qu’il méritait d’être rejoué bientôt. Je ne pouvais pas en faire une critique constructive.

Vu l’extrême rareté du jeu, j’ai été chanceuse de pouvoir me réessayer une semaine plus tard. Cette fois-ci, nous étions seulement trois : l’animateur de la boutique, mon copain et moi. À ce nombre et à tête reposée, j’ai pu vraiment l’apprécier ! Il est énormément plus fluide ! Dès la première manche, j’ai saisi les combos et j’ai adoré mon expérience. À ma grande surprise, j’ai remporté la partie ! C’est à souligner parce que je gagne rarement hors de ma zone de confort. Je joue pour m’amuser et expérimenter. Pour moi gagner, c’est m’être amusée en ayant compris ce que j’ai fait.

Je pense que ce jeu mérite d’être rejoué à plusieurs reprises pour bien l’apprécier. Une fois compris, il n’est pas si long.

Comparaison avec Terraforming Mars et Gizmos

Il est complexe, mais moins lourd que Terraforming Mars. Visuellement, je l’ai préféré puisqu’il est beaucoup plus coloré et je préfère le matériel. J’apprécie bien les deux.

Je l’ai trouvé plus intéressant que Gizmos. En effet, Gizmos est plus rapide et dans ma palette. Par contre, les parties peuvent se ressembler. Quand un joueur a beaucoup plus d’expérience que les autres, il domine totalement et je perds tout plaisir. Vu la grande variété du matériel, chaque partie de Wingspan sera unique. Chacun des jetons objectif de manche est recto-verso. Le plateau de manche est aussi recto-verso pour offrir deux modes de compétition.

Toutefois, Imaginarium demeure mon jeu à mécanique de construction de séquence favori par son thème et son interaction entre les joueurs.

Et le mode solo ?

Je ne suis vraiment pas adepte des jeux de société en solo, je n’ai pas essayé personnellement, mais j’ai regardé les cartes de l’automate. Les commentaires lus sur les réseaux sociaux sont très positifs.

En résumé

J’aime

  • Le respect du thème du début à la fin de la partie
    Chaque élément du jeu tourne autour de l’ornithologie.
  • La qualité du matériel
    Le livret de règles est imprimé sur du papier spécial.
    Chacune des 170 cartes d’oiseau est unique ! Il y a même une brève explication de l’oiseau et un dessin des endroits où l’on peut le retrouver dans le monde !
    Est-ce que c’était vraiment nécessaire d’avoir une tour en forme de mangeoire pour les dés ? Non, mais c’est agréable pour l’expérience de jeu.
  • La mécanique de jeu, toutes les étapes sont interdépendantes les unes des autres
    Pour jouer un oiseau, nous avons besoin de nourriture et d’oeufs.
    Pour pondre des oeufs, il faut des oiseaux et de la place dans le nid.
    Pour pondre plus d’oeufs, il faut de la nourriture.
    Pour jouer un oiseau, il faut piocher la carte.
    Pour piocher davantage de cartes, il faut des oeufs.
    Et ainsi de suite.
  • L’originalité du thème
    Nous voyons régulièrement les thèmes de guerre, époque médiévale ou steam punk, mais je ne connais aucun autre jeu sur les oiseaux, sauf des très enfantins.

J’aime moins

  • Le peu d’interaction entre les joueurs
    Nous construisons chacun notre volière. Oui, certaines activations ont un effet sur les autres joueurs et nous devons y prêter attention. Il y a une certaine compétition pour les objectifs de manches. J’aurais préféré davantage de compétition.
  • Le thème peu accrocheur
    Oui, il y a une immense recherche, mais le thème de l’ornithologie ne m’intéresse pas du tout. Je ne connais aucun passionné d’oiseaux qui apprécie les jeux aussi complexes et vice versa.
  • La longueur des tours à cinq joueurs
    Je n’ai pas aimé mon expérience à cinq joueurs, notre tour est long avant de revenir. Prévoir nos coups à l’avance est plus compliqué puisque l’offre d’oiseaux et de nourriture a de très fortes probabilités de changer deux fois.

Le jeu a été prêté par la boutique Imaginius

Donc, cet engouement est-il justifié ?

Je pense que, d’abord et avant tout, Wingspan crée un engouement pour sa rareté et sa nouveauté. Le graphisme et la qualité du matériel sont impressionnants. En plus, nous avons de grandes attentes de la part de l’éditeur de Scythe ! Je ne le qualifierai pas d’unique, mais original et intéressant. Derrière l’apparence se cache une belle profondeur de jeu.

À propos de Catherine Watts Cowan

Je suis une vraie geek de jeux de société. Mon premier amour dans le monde moderne a été Carcassonne. J'adore jouer en famille (maman de deux ados-geeks de 14 et 16 ans), entre amis ou avec des étrangers. J'aime découvrir les nouveautés et les endroits ludiques. Je suis une grande passionnée qui ne manque pas de sujets à partager!

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