Holmes : un jeu rapide de placement d’ouvriers pour deux joueurs

Lorsque j’ai vu dans les nouveautés IELLO un jeu du nom de Holmes, j’ai eu la réaction que tous les détectives en herbe auraient eue : je m’y suis intéressée. D’un coup d’oeil, la mécanique de placement d’ouvriers, plus rare dans les jeux à deux joueurs, m’a attirée. Jetons un coup d’oeil à ce jeu.

Sherlock Holmes, le célèbre détective, doit enquêter sur l’infâme Moriarty qui a attaqué le Parlement de Londres. Les deux hommes iront visiter de nombreuses personnes et tenteront de les rallier à leur cause à l’aide de leur influence, en plus de récolter des indices.

Déroulement d’une partie

Chaque joueur incarne un enquêteur, qui se retrouve sur une carte, Sherlock ou Moriarty. On a chacun trois marqueurs d’action (meeples), et on les place à tour de rôle sur une carte personnage (un seul de nos trois meeples peut se trouver à la fois sur une carte). Si deux meeples se trouvent sur la même carte à la fin d’un tour, celle-ci est indisponible au tour suivant. On effectue la capacité spéciale du personnage, puis c’est au tour de notre adversaire de jouer. Les capacités spéciales permettent de piocher des cartes Indice en échange d’un nombre de jetons Influence (loupes), ou de prendre un nombre de jetons Influence donné. Une partie dure sept tours (sept jours d’enquête), il y a trois personnages de départ, qui ne sont jamais indisponibles, ainsi qu’un nouveau personnage par tour (jour d’enquête).

Ce faisant, on devra accumuler des cartes Indice de différents nombres (il y a 9 cartes avec le chiffre 9, 8 avec le chiffre 8, etc.). À la fin de la partie, on regarde qui a le plus de cartes de chaque type. Ce joueur fera la différence de points entre ses cartes et celles de son adversaire pour ce type. Également, les fragments de la carte du Parlement rapportent des points, jusqu’à un maximum de dix pour cinq fragments (une seule donne une pénalité d’un point).

Là où on peut être surpris, c’est qu’il est possible avec certains personnages de piocher des indices face cachée, et ne les révéler qu’en fin de partie. Impossible donc de savoir avec certitude qui détient les majorités avant la fin de la partie.

Dans le paquet de cartes Indice, il y a des jokers, que l’on peut associer à une couleur d’Indice immédiatement, ou les placer seuls sur la table et y associer de nouveaux Indices plus tard.

Nous avons habituellement joué en plus de 30 minutes, mais je dirais qu’il serait possible d’y jouer à l’intérieur de cette durée de temps après quelques parties.

Deux variantes, Sherlock & Moriarty ainsi que Mycroft sont expliquées à la fin du livret de règles. Celles-ci ajouterons une petite variété au jeu, qui ne sera pas plus long.

Matériel et règles

D’entrée de jeu, j’ai trouvé une petite faute en page 5 : « puis c’est au tour Moriarty ». Un petit oubli lors de la traduction.

On aime bien les jetons Influence, en forme de loupes. Ils sont en carton de bonne qualité. On ne peut pas en dire autant des cartes, qui sont correctes, mais limite fragiles.

Dans le livret de règles, on dit de placer les cartes en rangées au cours de la partie, mais on a trouvé plus facile et plus pratique de les placer en colonnes.

Il serait bien avisé également de préciser dans les règles le nombre de jokers présents dans le paquet de cartes. C’est une information que les joueurs aguerris demanderont. Il y a cinq fragments de cartes et cinq jokers dans le paquet de 52 cartes.

J’aime beaucoup le plateau de jeu, c’est pratique pour placer les cartes. Fait cocasse, les meeples, ressemblent aux icônes sur les portes des toilettes pour hommes. J’aurais préféré de petits détectives, mais je comprends le choix plus standard.

Des aides de jeu sont aussi fournies et détaillent les capacités spéciales des personnages, ce qui est très pratique pour ne pas avoir à se référer au livret de règles en cours de partie.

Mon avis sur la thématique de Holmes

La thématique Sherlock Holmes est très invitante, toutefois je suis restée sur mon appétit par rapport à celle-ci. Il y a beaucoup de texte dans les règles pour nous vendre le thème, mais celui-ci n’est pas nécessaire pour y jouer. Les capacités spéciales ont des noms en lien avec la thématique, par exemple, mais la lecture de la capacité en tant que tel nous suffit. Toutefois, ces capacités sont faciles à comprendre même avec les pictogrammes seuls.

Les mécaniques sont intéressantes, mais je ne vois pas énormément le thème dans mes actions au cours de la partie. Les illustrations des indices (bouton, balle de fusil, mégot de cigarette, etc.) ne sont pas vraiment utiles, car on a des couleurs et des chiffres pour les identifier.

Mon avis sur les mécaniques de Holmes

Le placement d’ouvriers à deux joueurs est intéressant, mais on ne peut pas bloquer l’autre. Cela aurait pu être vraiment intéressant. Également, il n’y a pas de premier joueur à aller chercher, cela aurait pu être un choix d’action, même combiné avec de la pige de cartes ou des jetons Influence.

En lien avec la gamme de capacités spéciales, j’aurais aimé autre chose, une sorte de pouvoir permettant de faire autre chose que piocher des cartes ou aller chercher des jetons d’Influence.

Certaines capacités spéciales, selon le moment où la carte est révélée durant la partie, deviennent plutôt inintéressantes. Par exemple, Irène au 5e tour. Celle-ci permet de voler une carte indice ou un fragment de carte parmi les cartes visible de l’adversaire, pour un coût de jetons d’Influence égal au tour en cours. À la fin de la partie, donc, c’est un peu cher. Nous avons également eu Violet au sixième tour, et nous n’avions toujours pas de défausse. Violet permet de prendre le premier indice de la défausse pour deux jetons Influence. Quand même,

Dans le jeu, on peut utiliser un peu notre sens de la déduction, mais je n’ai véritablement pas eu l’impression de mener l’enquête, comme dans d’autres jeux à thématique Sherlock Holmes. Oui, un petit mystère est là à cause des indices cachés, mais on n’a pas un sentiment de dénouement à la fin de la partie.

Dans ce jeu, on ne fait pas ce qu’on veut, on fait ce qu’on peut. Le sentiment de dilemme constant est appréciable, mais peut être frustrant également. Pour ma part, ça manque de coup d’éclat, de combos impressionnants. Mais c’est ma personnalité de joueuse. Les actions sont tout de même satisfaisantes à jouer. Il est intéressant de devoir planifier nos coups pour libérer certaines actions pour pouvoir les refaire.

Je dirais que c’est le genre de jeu où on peut avoir de bonnes et de mauvaises parties. Parfois, la combinaison et l’ordre des cartes sera très intéressante et on aura des tonnes de choix et parfois, ce sera plus limité. C’est donc à prendre en considération par rapport à mon avis. Quoi qu’il en soit, le jeu a une très grande jouabilité, ce qui est très positif.

En conclusion

Malgré plusieurs petits détails négatifs que j’ai soulevés, le jeu n’est pas mauvais. On a eu du plaisir, les points positifs le sont assez pour nous donner envie d’y rejouer. Toutefois, ne vous procurez pas le jeu pour la thématique Sherlock Holmes. Certes, c’est un bel ajout, mais il faut que les mécaniques vous intéressent. Ce n’est pas un jeu flamboyant, mais l’ensemble des mécaniques utilisées est intéressant. Je verrais toutefois plusieurs améliorations qui pourraient y être apportées pour le rendre plus tendu avec un peu plus de rebondissements. Quoi qu’il en soit, pour les adeptes de jeu à deux, je ne vois pas de raison de ne pas l’essayer. Peut-être sera-t-il un coup de coeur pour vous ou pour votre partenaire. Il est assurément un jeu à découvrir pour lequel les parties sont toutes très différentes.

J’aime

  • La mécanique de placement d’ouvriers
  • La rejouabilité
  • La durée déterminée de la partie

J’aime moins

  • La thématique peu utile au jeu
  • Le manque de dénouement

La copie de Holmes été fournie par IELLO France.

Holmes

Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir

À découvrir

À essayer pour ses mécaniques et non pour sa thématique. Beaucoup de rejouabilité et des variantes pour faire encore plus différent d'une partie à l'autre.

À propos de Geneviève Corriveau

Adepte de jeux de société, j’adore apprendre. Mordue d'informatique, de technologie et de gadgets, je suis une geek intense et passionnée qui aime s'informer et s'amuser.

Aussi à voir...

Rats of Wistar, le nouveau jeu de Sabia et Luciani

Je me répète probablement, mais ma mécanique de jeu préférée est le placement d’ouvriers. Un …

2 commentaires

  1. Bonjour. Si je peux me permettre une petite correction, il est écrit en page 2 du livret de règle : «Vous démarrez en outre avec : 3 pions Action (gris pour Sherlock, noirs pour Moriarty), 6 jetons Influence pris dans la réserve, 1 carte de rappel des atouts.». On débute donc bien la partie avec 6 jetons d’Influence, ce qui donne la possibilité d’en dépenser dès la première action… Pour le reste, article très complet et je pense bien que «Holmes» sera mon prochain achat. Bonne continuation

    • Geneviève Corriveau

      En effet, vous avez raison. Merci pour la correction, je crois que nous avions passé par-dessus ce détail dans notre hâte de jouer!

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

For security, use of Google's reCAPTCHA service is required which is subject to the Google Privacy Policy and Terms of Use.

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.