[Critique] Army of Two : The Devil’s Cartel

Un seul coup d’œil sur la boîte de Army of Two : The Devil’s Cartel, et vous devriez déjà avoir une idée de ce qui vous attend en partant le jeu. Un logo en tête de mort, deux mercenaires masqués avec des fusils et des explosions… on croirait entendre Electronic Arts crier : « Jeu de tir à la troisième personne avec multijoueur coopératif ! » Préparez-vous donc à vivre un autre festival de fusils et grenades, de tirs à la tête, de méchants gangsters et de votre doigt qui mitraille la gachette de votre manette ad nauseam. La question se pose : est-ce que Army of Two : The Devil’s Cartel en vaut la peine ?

Faible en gras

0912_cover_curtis.inddCe qui frappe le plus, après avoir seulement démarré le jeu, c’est le peu de contenu que nous offre ce nouveau titre de Visceral Games. Le menu lui-même est sans saveur. Des fusils défilent à l’arrière-plan, et si on regarde un peu plus bas, c’est du texte : passent en boucle des conseils de jeu, des « à propos » concernant le cartel de drogue au Mexique. C’est de mauvaise augure, et après avoir parti la campagne solo (ou coop, c’est la même) on se rend compte bien vite que nos doutes sont justifiés. Army of Two : The Devil’s Cartel est un drôle de bordel. L’histoire met en vedette deux agents TWO (Tactical Worldwide Operations), Alpha et Bravo, qui ont pour tâche de démanteler un cartel de drogue au Mexique. Ce qu’il faut savoir, c’est que l’histoire est sans intérêt, et que par ses multiples maladresses, on se rend vite à l’évidence qu’elle n’est qu’une excuse pour tirer sur des gangsters tatoués. À part quelques blagues et références qu’un habitué des jeux de tir pourra reconnaître, les personnages n’ont rien à raconter, n’évoluent pas. On nous sert des clichés flagrants qui sont mal exécutés, comme celui du soldat jeune et naïf à la petite voix qui meurt au début, mais qui fait partie d’une organisation qui entraîne et engage des agents qui se démarquent par leur talent – vous voyez ce qui cloche ? Faut-il mentionner l’antagoniste qui tue ses sbires sans la moindre seconde pensée, parce qu’il est tout simplement ultra-méchant ? Difficile de se motiver à jouer quand tout ce qui peut rendre l’expérience agréable est quelques blagues médiocres.

Overkill, c’est un grand mot

army_of_two_the_devils_cartel_21Plusieurs diront que « L’histoire n’est pas importante ; tout ce qui importe, c’est la jouabilité. » J’argumenterais alors qu’un jeu doit savoir marier l’aspect narratif et interactif pour être réussi, mais supposons pour un instant que le jeu ne pourrait être jugé que par sa jouabilité. Là encore, Army of Two : The Devil’s Cartel est toute une déception. Vous avez accès à toutes sortes de fusils qui se comparent par leurs statistiques différentes, comme les dégâts, le temps de recharge, la précision, etc. Sinon, tous fonctionnent de la même façon : appuyez sur la détente, et vous éclaterez la gueule de celui qui se trouve dans votre mire. Finissez une mission, et vous gagnerez de l’argent, votre salaire si on veut, qui permettra de débloquer d’autres armes dans votre arsenal. Ce qui se démarque vraiment dans les mécaniques du jeu, c’est sans doute votre habileté de transporter trois armes à la fois au lieu de deux comme c’est généralement coutume, et de facilement échanger entre l’une ou l’autre pour vous adapter aux différentes situations. On peut aussi mentionner l’habileté Overkill, que vous pouvez déclencher une fois que la barre est pleine – on la remplit en tuant des ennemis – et qui, durant un temps limité, ralentit l’action, augmente vos dégâts, et vous donnent des munitions infinies, y compris les grenades. Oui, oui ! On peut spammer les grenades !
Bien entendu, il y a aussi le mode coopératif, qui permet de jouer avec un copain sur un écran divisé, ou via Xbox LIVE. À noter que le jeu se vante d’être la meilleure expérience multijoueur, mais détrompez-vous, il n’en est rien. À deux, vous couvrez deux flancs, et vous pouvez distraire un ennemi alors que votre coéquipier le coince par en arrière. Quelques fois aussi, les deux joueurs doivent chacun emprunter une voie différente de l’autre… Ouf ! Quelle expérience multijoueur ! C’est du déjà vu, et il est presque dommage de remarquer que Dead Space 3 a fait un meilleur travail à cet égard. Aussi, il faut le dire, EA n’aime pas trop le marché des jeux usagés, ce qui veut dire que votre seule manière d’accéder au multijoueur par Xbox LIVE est de saisir votre code qui vient avec une copie neuve du jeu. Il faut aussi mentionner que le mode coopératif est le seul mode multijoueur du jeu. Vous pouvez donc rejouer les missions de l’histoire ou les niveaux bonis débloqués au fil du jeu, mais c’est tout.

Une déception

Army-of-Two-The-Devils-Cartel-Splash-Image-22Sommes toute, Army of Two : The Devil’s Cartel déçoit sur toute la ligne. C’est un jeu de tir générique avec du déjà vu, comme le pouvoir du slow-motion, qui se vante d’offrir la meilleure expérience coopérative, même si tout ce qu’il offre sont des mécaniques vieilles comme le monde. L’histoire est maladroite, et il est n’est pas facile de s’intéresser aux personnages, ni même au but du jeu. C’est une excuse pour tirer dans le vide et voir des points s’accumuler dans le Classement. Il y a trop peu de contenu, trop peu de raison d’y rejouer, ou même d’y jouer une première fois. Il y a beaucoup mieux sur le marché pour le même prix. Au mieux, c’est un jeu bon à louer pour une soirée avec un copain !

À propos de Gildo Conte

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