Jeu de rôle fantaisiste

Trucs de MdJ : penser en dehors du jeu

Être maître de jeu, mais quelle tâche ardue ! S’investir autant dans un jeu méconnu et mal compris demande de la persévérance. De la conception à l’exécution, organiser ne serait-ce qu’une seule partie de jeu de rôle est un défi de taille. Plusieurs MdJ se découragent rapidement ; d’autres persistent sans arriver à satisfaction. Une question s’impose : comment bâtir des sessions solides qui laissent au MdJ un sentiment d’aise tout en accrochant les joueurs ?

J’entame une série d’articles qui vise à fournir des outils aux maîtres du jeu qui veulent perfectionner leur art.  Évidemment, il n’y a pas de recette miracle et je n’ai pas le monopole de la bonne méthode. Malgré tout, je me permets de partager mon expertise et je vous invite à complémenter, critiquer et débattre sur mes méthodes dans la section commentaires de l’article.

Partie première : penser en dehors du jeu

Avant de s’attaquer aux concepts touchant directement à la session de jeu de rôle, je tiens à vous proposer une manière de vivre la vie de MdJ. Un MdJ qui souhaite s’améliorer doit consacrer du temps au jeu de rôle en dehors de la préparation ou de l’exécution. Il doit s’inspirer et se questionner.

S’inspirer

Pour arriver à maîtriser un art, il est essentiel d’aller chercher de l’inspiration ailleurs. On ne devient pas peintre en regardant un mur blanc. Cela va aussi pour le maître de jeu. Je vous suggère quelques bonnes sources d’inspiration qui ont eu un impact certain sur ma façon d’être MdJ :

  • Les sessions enregistrées, qu’elles soient en balado ou en vidéo. Souvent créées par des professionnels qui leur dédient beaucoup de travail, ces parties « en direct » sont non seulement divertissantes, mais aussi très inspirantes. Quelques suggestions ;
    • Donjons et Dragons avec Les Appendices , de loin mes sessions favorites, car elles sont très créatives et intègrent beaucoup d’humour. Si les premières vidéos vous paraissent longues, dirigez-vous vers la saison 3 qui adopte un format plus compact.
    • Aventures, un collectif de YouTuber français, donne une bonne idée de ce qu’est une partie de jeu de rôle via le web. Cette session intègre des joueurs aux personnalités fortes ainsi que des joueurs inexpérimentés, offrant ainsi une projection très humble et honnête d’une session de jeu de rôle.
    • How Friends Roll (Disponible entre autres sur iTunes et Spotify ), balado anglophone qui met en scène des joueurs issus du milieu de l’improvisation, exposant ainsi un roleplay exemplaire et intelligent.
  • Les publications méta, c’est-à-dire qui s’intéressent au jeu de rôle dans son ensemble et sur divers sujets. Celles que je consulte sont majoritairement en anglais. Malgré cela, voici les principales :
    • D&D Beyond, source infinie d’articles et d’outils conquérant Donjons et Dragons. De l’analyse des règles à la création de cartes, ce site web est une véritable mine d’or pour tous ceux qui s’intéressent à D&D. Il peut aussi constituer un véritable outil pour les MDJ, mais j’y reviendrai dans un prochain article.
    • Mike Shae est un auteur prolifique qui m’a énormément influencé. Il publie régulièrement sur son blogue, Sly Flourish, en plus d’être l’hôte du balado DM’s Deep Dive (iTunes, Google Play et YouTube) et d’écrire occasionnellement pour D&D Beyond. Il est aussi l’auteur de la méthode du Lazy Dungeon Master, livre qu’il vend à un prix dérisoire.
    • Guy Scandlers, MDJ depuis son tout jeune âge, nourrit une chaîne YouTube de sa sagesse. Il aborde divers sujet et soumet une opinion parfois opiniâtre, mais toujours pertinente.

La série web Aventures

Se questionner

Avant de devenir des experts du jeu de rôle, il est impératif de comprendre sa teneur et ses buts. C’est une tâche très ardue et personne ne peut prétendre détenir une connaissance absolue du sujet. Néanmoins, un MdJ devrait se soucier d’en posséder un portrait assez éclairé. Cela demande un travail de réflexion constant et une rétroaction sincère sur ses méthodes. Plus concrètement, il ne suffit pas de bâtir une partie et de la faire jouer par ses amis ; il faut aussi se questionner et être curieux. Quelques pistes de questionnement :

  • Pourquoi est-ce que je suis MdJ ? Pour passer du bon temps ? Pour mettre en scène mes scénarios élaborés ?
  • Pourquoi mes joueurs sont-ils joueurs ? Qu’est-ce qui les accroche au jeu de rôle ?
  • Comment puis-je satisfaire chacun de mes joueurs ?
  • Quel genre de MdJ suis-je ? Contraignant, généreux ?
  • Est-ce que ma méthode de travail est efficace ? Sinon, comment l’améliorer ?
  • Qu’est-ce que j’ai fait de bien/mauvais lors de la dernière session ? Comment puis-je reproduire/éviter cela dans les sessions à venir ?

Ce travail de questionnement permet d’arriver à une compréhension du jeu de rôle comme phénomène social. Ainsi, il devient plus facile de rendre ses sessions agréables en considérant ses propres intentions ainsi que celles de ses joueurs et en analysant ses méthodes en vue de les améliorer.

En conclusion

S’inspirer et se questionner constitue une base qui propulse le perfectionnement d’un art. De toute évidence, la préparation et la pratique sont aussi des éléments indispensables à l’amélioration ; je traiterai de ces sujets dans mes prochains articles, à paraître bientôt !

À propos de Jonathan Paradis

Futur enseignant, passionné de jeux vidéos, de jeux de rôles sur table et autres geekeries. J'espère pouvoir vous transmettre ces passions ou, au moins, vous offrir une bonne lecture.

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