Glass Road, une réimpression attendue

J’avais joué à très peu de jeux d’Uwe Rosenberg avant le début de la pandémie. Mes amis, des crinqués des jeux compliqués, m’avaient fait jouer à l’excellent À la Gloire d’Odin que j’avais bien aimé et à Agricola qui m’avait laissé de glace. Mais comme tous les jeux de Rosenberg ont des modes solo, je me suis laissé tenter. J’ai découvert Terres d’Arle, Nusfjord et Caverna, mais je n’avais jamais testé Glass Road. La description, les critiques de l’époque et les commentaires généraux des gens me disaient que je passais à côté de quelque chose. J’ai acheté le jeu, j’y ai joué et je l’analyse ici pour vous afin de voir s’il passe le test du temps. Regardons ça ensemble !

  • Auteur : Uwe Rosenberg
  • Illustrateur : Dennis Lohausen
  • Éditeur : Capstone Games, Feuerland Spiele
  • Nombre de joueurs : 1 à 4
  • Âge : 13 ans et plus
  • Durée : 20 à 80 minutes
  • Année : 2013, 2021 (troisième édition)
  • Page officielle du jeu
  • Page BoardGameGeek

La thématique

Il y a 700 ans, dans la forêt bavaroise, en Allemagne, il existait une route du verre, c’est-à-dire une région où l’on fabriquait du verre comme spécialité locale. Dans Glass Road, vous allez revivre cette époque et tenter de gérer votre propre patelin. Vous y construirez différents bâtiments afin de lancer une production de verre et de briques et vous devrez vous organiser pour gérer les multiples ressources dont vous aurez besoin pour y arriver. C’est un jeu euro, il n’y a rien de narratif et vous n’allez pas vous noyer dans le thème. C’est pourtant bien sympathique comme thème pour un euro et ça fonctionne assez bien.

Mécaniques de jeu

Essentiellement, vous allez choisir cinq de vos 15 cartes d’actions, pour en jouer trois à chacun des quatre (parfois cinq) tours de jeu. Vous allez espérer que quelqu’un va jouer les deux autres puisque cela vous permettra de les jouer également. Les cartes seront révélées une à une et vous allez faire l’action sélectionnée. Les actions vous feront gagner des ressources, modifier votre plateau personnel de jeu et construire les fameux bâtiments. Vous aurez donc 12 actions pour maximiser le tout et le potentiel d’ajouter 8 autres actions si vous avez fait les mêmes choix que vos compagnons de jeu.

La rejouabilité

Que dire, c’est un Uwe Rosenberg, évidemment que la rejouabilité est grande. Avec un designer d’expérience comme lui, il est difficile de se tromper. Vous avez 15 cartes actions assez différentes les unes des autres et vous devrez les choisir en fonction du marché de tuiles (les bâtiments). Celles-ci sont très nombreuses ; vous ne les reverrez pas toutes dans une partie, elles seront bien mélangées pour la partie suivante. Cela permet donc beaucoup de possibilités. Il vous faudra, par conséquent, choisir vos actions (cartes personnages) en fonction des différentes tuiles présentes dans cette partie. Ainsi, vos stratégies ne seront jamais les mêmes.

Originalité

La première particularité de Glass Road est ses deux roulettes de gestion des ressources : la première, produit du verre, la seconde, de la brique. Ce qui est original, c’est qu’aussitôt que vous avez certains ingrédients en quantité suffisante, les roulettes tournent automatiquement et vos ressources sont automatiquement dépensées pour produire soit du verre, soit de la brique. C’est ingénieux comme système, mais vous devrez surveiller la production de vos ressources pour ne pas produire, avant le bon moment, briques ou verre, et ainsi perdre des ressources que vous destiniez à autre chose.

L’autre aspect intéressant de ce jeu est son interaction. Prenons un exemple. Si un joueur veut mettre en jeu le cultivateur, il le place face cachée devant lui. À son tour, il le dévoile. Si un autre joueur a le cultivateur dans sa main, il doit obligatoirement le jouer immédiatement. Sur vos cinq cartes de départ, il y en a donc deux que vous pourrez jouer comme ça, comme une action secondaire. Le hic, c’est que vous et l’autre joueur ne pourrez faire qu’une seule des deux actions de la carte personnage. Au contraire, si personne n’a cette carte dans sa main, vous pourrez faire les deux actions. Pour bien planifier vos tours, vous devrez donc vous intéresser aux besoins des autres joueurs. C’est très bien pensé, tellement que ce stratagème sera repris dans d’autres jeux (lire l’article sur Coloma de Jonny Pac Cantin).

La qualité de la production

Dans cette nouvelle édition de Glass Road, on retrouve les standards de production des jeux de monsieur Rosenberg. Les tuiles et plateaux sont de bonne qualité, rigides même s’ils ne sont pas super épais. Les roulettes sont faites du même carton, mais les marqueurs de ressources ne sont que des disques de couleurs avec des collants. Si vous jouez très souvent, vous voudrez peut-être mettre des protecteurs sur vos cartes, mais là, vraiment, il faut y jouer compulsivement pour ça.

En guise de conclusion

Encore une fois, je vous dirais que je n’ai pas joué 20 parties, mais que le jeu laisse présager plusieurs parties intéressantes et différentes. Que voulez-vous, c’est difficile par ces temps de confinement d’avoir un groupe de jeu régulier. Cependant, on peut facilement voir tout le génie d’Uwe Rosenberg dans Glass Road. Si le jeu a un mode solo où il faut battre son propre score, il rete très intéressant. Il arrive aussi avec une mini-extension qui ajoute quelques tuiles et un mode solo différent. Dans ce format et cette complexité de jeu (qui est moyenne), il va probablement détrôner Nusfjord et Loyang pour moi. J’adore les jeux de tuiles et leur puzzle, et j’aime beaucoup les jeux de Rosenberg. Celui-là restera dans ma collection très longtemps.

J’aime

  • Les roulettes de production des ressources
  • La pose de tuiles assez libre
  • Les interactions entre les joueurs

J’aime moins

  • Les marqueurs de ressources en disques de couleurs avec des collants
  • L’iconographie (pour les premières parties)

La copie du jeu utilisée pour cette critique a été achetée par le rédacteur.

Glass Road

Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir

Un incontournable si vous êtes amateur de Rosenberg

Une thématique différente de ses jeux habituels sur l'agriculture et des mécanismes innovants de gestion des ressources.

À propos de Martin Lauzon

Amateur de jeux de société, de comic books américains, de BD québécoises et européennes, YouTuber amateur, artiste visuel et musicien. J'ai trop de passe-temps alors j'ai décidé d'ajouter Geekbecois à la liste.

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