Animaux à corps ouvert débarque à Montréal
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L’exposition Animaux à corps ouvert débarque à Montréal

Depuis le 14 avril, le Centre des sciences de Montréal accueille une exposition ayant déjà convaincu le monde entier : Animaux à corps ouvert. Son prédécesseur, Body Worlds, avait également fait le tour du monde avec le même principe mais en exposant des êtres humains. Cette fois-ci, même concept mais avec une centaine de spécimens à la fois sauvages et domestiques. J’ai eu la chance de visiter cette exposition oscillant entre le côté éducatif et surtout la fascination.


Le procédé de plastination

Les deux expositions, Body Worlds et Animaux à corps ouvert, ont recours à la même technique pour conserver les corps, la plastination. Développé en 1977 par l’allemand Gunther von Hagens, elle se fait en 5 longues étapes qui peuvent durer plusieurs mois pour certaines. Ce travail minutieux consiste à injecter de la formaline rapidement afin d’interrompre la décomposition et de retirer par la suite peau et autres couches de tissus. On retire après l’eau ou encore le gras tout ça pour immerger le corps dans du caoutchouc de silicone et enfin pour le positionner. Cette étape fait d’ailleurs de l’exposition un savant mélange entre la science et l’art car les corps sont toujours mis en scène de façon recherché. L’autruche ou encore le taureau sont ainsi magnifiques à observer, la première semblant être en pleine course et le bovidé présenté dans toute sa puissance.

Une dernière étape consiste à sécher le spécimen avec un gaz. Le procédé pour un homme représente déjà 250 heures de travail. La girafe a quant à elle demandé 14000 heures de travail réparties sur une année. Rien que la déshydratation et le positionnement ont duré 7 et 6 mois respectivement. Un travail titanesque qui nous offre finalement un résultat bluffant, où les moindres vaisseaux sanguins, tendons ou os sont apparents. 

Il faut aussi préciser que chaque animal est mort de façon naturelle. Tous les spécimens sont ainsi donnés grâce à de nombreuses ententes, notamment avec les parcs animaliers.  La plastination est une technique développée à des fins scientifiques et éducatives, et l’exposition connait la provenance de tous les animaux présents.

Animaux à corps ouvert débarque à Montréal
Animaux à corps ouvert débarque à Montréal

Une exposition en deux parties

Animaux à corps ouvert expose 50 animaux, deux hommes et de multiples organes. La première partie est dédiée au monde sous-marin. Un calamar géant ouvre d’ailleurs la galerie, divisé en deux parties observables de chaque côté. On y apprend de nombreuses informations étonnantes à propos des mollusques et leur composition corporelle s’opposant à la nôtre. Ou encore que le calamar, à l’instar de l’humain, a une préférence pour un de ses 8 bras. Seiches et autres mollusques comme le homard sont présents mais le requin vient voler la vedette. Il se superpose dans son élément naturel grâce à des images en arrière-plan. Cette mise en scène, reprise également pour la girafe, rend un tableau vivant, voire émouvant. 

Dans une deuxième partie sont présentés les squelettes où se côtoient animaux de la savane, de la ferme ou encore du grand nord canadien. Un duo de caribous et leurs sabots s’adaptant aux saisons émerveillera les enfants tout comme le taureau massif. La présence de trois autruches montrera aussi les différentes possibilités de plastination, se concentrant sur les vaisseaux sanguins ou les muscles. La girafe, mascotte de Body Worlds, a également sa mise en scène très impressionnante que je vous laisse le plaisir de découvrir tout comme la chamelle et son petit clôturant l’exposition.

Animaux à corps ouvert débarque à Montréal


Animaux à corps ouvert, une volonté de sensibiliser

La plastination s’est donc développée pour éduquer et Body Worlds conserve cette idée. Il y a une réelle volonté de sensibiliser la famille, pour qui s’adresse la représentation. Le monde animalier est d’ailleurs de nombreuses fois comparé aux spécimens humains. On est ainsi souvent ramenés à cette conformité entre tous les êtres vivants. Par exemple, malgré son physique très éloigné du notre, la girafe est composée de 7 vertèbres tout comme nous.

Par ailleurs, un atelier pour les enfants a également été mise en place avec un animateur prêt à répondre aux nombreuses questions des plus petits. Un coeur plastiné et un bras humain sont aussi mis à disposition des visiteurs pour en constater l’aspect.

J’ai ainsi appris pleins de faits étonnants sur les animaux et je suis surtout restée fascinée par les détails soignés de chaque corps et organe. L’exposition pousse les visiteurs à se questionner sur les enjeux du monde animal, semblant désormais fondamentaux avec de nombreuses espèces en voie de disparition aujourd’hui. 

Animaux à corps ouvert est donc à découvrir dès maintenant jusqu’au 11 septembre au Centre des sciences de Montréal.

Site web de l’exposition

À propos de Janis Koparanian

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