Technovation Montréal
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Technovation Montréal : familiariser les jeunes filles aux différentes technologies

J’ai eu l’occasion de rencontrer Stéphanie Jecrois, cofondatrice de Technovation Montréal. Cette organisation permet aux jeunes filles de découvrir l’univers des sciences, des technologies et de l’entrepreneuriat. Elle donne également l’opportunité aux jeunes filles de créer et de développer une application afin d’aider leur communauté. C’est avec plaisir que je vous partage notre rencontre, dans laquelle Stéphanie nous démontre l’importance de donner l’occasion aux jeunes filles de se familiariser avec les possibilités d’emploi dans le domaine des technologies.

Stephanie Jecrois (credit Matteo Zamaria)
Stéphanie Jecrois, cofondatrice de Technovision Montréal (crédit photo : Matteo Zamaria)

(Geekbecois) Bonjour Stéphanie, dans un premier temps, est-ce que tu peux nous parler de la mission de Technovation Montréal ?

(Stéphanie Jecrois) L’objectif est de permettre aux jeunes filles de pouvoir explorer plusieurs choix de carrière et sentir qu’elles sont dans un espace sécuritaire où elles peuvent s’exprimer et de ne pas avoir peur de faire des erreurs. De ne pas avoir peur de ne pas avoir toutes les réponses et d’être entourées non seulement par d’autres jeunes filles de leur âge, mais aussi de pouvoir être accompagnées par des professionnels qui partagent leur savoir et leurs connaissances.

Ceux-ci peuvent leur permettre de vraiment savoir ce que peut représenter des études ou une carrière dans le domaine de la technologie. Je dirais que c’est un des aspects qui est très porteur dans le cadre de notre organisme. C’est ce mariage qui se fait entre des professionnelles qui sont majoritairement des femmes. Nous avons également des hommes, mais ce sont majoritairement des femmes qui accompagnent les jeunes filles dans le développement de leur projet.

Comment fait-on pour participer au programme ?

Il y a plusieurs façons de joindre. Je dirais que la façon la plus simple est d’aller directement sur notre site internet. Il y a une section Inscrivez-vous et là, une participante peut s’inscrire. Elle doit remplir le formulaire et les informations de base que l’on demande. C’est le même processus pour un professionnel ou une professionnelle qui voudrait s’inscrire comme mentor ou encore pour donner du temps et faciliter les ateliers, etc.

On démarre aussi notre processus de recrutement avec l’année scolaire à la fin août, début septembre. Là, on va aussi solliciter dans les écoles. On va écrire aux écoles, soit à la direction ou aux professeurs avec qui on a des contacts et on va leur présenter le programme.

Le programme est offert gratuitement aux participantes. Il n’y a pas de critères de participation. Peu importe que les filles aient des connaissances ou non de la technologie, qu’elles aient déjà codé ou non, qu’elles aient des connaissances de l’entrepreneuriat ou non, il n’y a pas de barrière à l’entrée. On veut justement démocratiser l’accès à la technologie puis permettre au plus grand nombre de jeunes filles d’avoir accès à cette formule d’apprentissage.

Les jeunes filles peuvent donc s’inscrire de façon individuelle ou en équipe. Elles peuvent s’inscrire directement sur le site ou par leur école. Sinon, les parents peuvent avoir entendu parler de nous dans les réseaux sociaux et inscrire leur fille. Nous sommes très actifs sur les médias sociaux. On est sur Twitter, sur Instagram, sur Facebook, sur LinkedIn. Nous essayons d’être présents sur la plupart des plateformes. Parfois, les jeunes filles voient l’information passer sur les réseaux sociaux ou leurs amies leur en parlent. Les jeunes filles peuvent former des équipes de 2 à 5 participantes. Parfois, les équipes viennent et elles sont toutes formées, les filles vont s’inscrire ensemble. Cela peut être des filles d’une même classe, de la même école ou sinon, elles peuvent être des amies ou des membres de la famille.

Les inscriptions sont ouvertes tout au long de l’année, mais c’est sûr qu’il y a une campagne plus spécifique qui démarre au début de l’automne. On fait un premier évènement qui a lieu à la fin octobre ou début novembre et qui est une activité de démarrage. C’est une activité de lancement qui prend souvent la forme d’un hackathon. Avant la pandémie, elle durait 2 jours, donc une fin de semaine complète. Cela permettait aux participantes et aux mentors de voir les différents aspects du programme, de voir ce sont quoi les concepts généraux, surtout pour les participantes plus jeunes puisqu’on vise les 10 à 18 ans. On voit, par exemple, comment faire un modèle d’affaires et développer un plan d’affaires. Avec la pandémie, on a dû synthétiser et le faire sur une période de 3 heures en ligne.

Comment fonctionne le programme ?

Le programme fonctionne sous forme d’ateliers. Ce sont des ateliers pratiques où on a des experts qui viennent donner la formation. À l’interne, nous avons une équipe qui a bâti le curriculum, donc on a vraiment tout le contenu et le matériel didactique. On a des professionnels qui viennent d’entreprises avec qui on a établi des partenaires pour tout ce qui est le volet programmation (Zenika, Desjardins, IBM, etc.). On a ces experts qui viennent donner la formation à nos participantes. Les mentors assistent à ces formations et ils sont là pour appuyer les participantes. Ils sont là aussi pour guider et montrer comment construire une structure de travail, car on parle de gestion de projet. On part d’une idée, et cette idée-là, elles vont la concrétiser pour développer un projet d’affaires puis créer un projet d’application mobile.

Ce sont des projets qui durent 5 mois. On a une activité de lancement à la fin octobre ou début novembre, mais les équipes vont travailler sur leur projet de janvier à mai, à raison d’une fois par semaine. Elles auront également des rencontres avec leur mentor. On suggère qu’il y ait toujours au moins une rencontre par semaine pour pouvoir revenir sur les concepts qui ont été enseignés, pour voir si cela a bien été compris, si cela a bien été assimilé et également pour construire un calendrier. Comme c’est une compétition internationale, il faut dire qu’il y a une date limite pour soumettre leur projet, donc elles ont des livrables à faire. Si elles veulent faire partie de la compétition internationale, elles doivent s’assurer de livrer au moment où toutes les équipes à travers le monde le font.

Il y a l’aspect des compétences techniques qu’elles vont développer, mais aussi toutes les habiletés interpersonnelles, les habiletés sur le savoir-être et sur le savoir-faire qui vont leur servir tout au long de leurs études. Tout au long du parcours, on offre des outils. On a le guide de la participante et du mentor disponibles. On a enregistré nos sessions qui fait que les participantes peuvent y retourner après. Nous avons développé beaucoup d’outils pendant la pandémie pour que les filles puissent développer leurs apprentissages

Est-ce que tu pourrais nous parler de la compétition, de la structure de celle-ci ?

Oui, en fait, il y a plusieurs volets à cette compétition. Technovation est né aux États-Unis en 2008 et est présente dans plus d’une centaine de pays à travers le monde. Il y a plusieurs jeunes filles dans le monde qui font le même processus. Le curriculum à la base est le même, donc c’est un programme qui touche deux aspects à la fois, soit l’entrepreneuriat et la programmation. Il y a des livrables que les participantes doivent soumettre pour les besoins de la compétition internationale. Cette compétition a deux catégories, deux divisions. Il y a la catégorie junior, de 10 à 14 ans, et la catégorie senior, de 15 à 18 ans. Ce qui distingue les deux divisions, c’est qu’une équipe senior doit soumettre un plan d’affaires, ce qui n’est pas le cas des équipes juniors. Sinon, toutes les équipes doivent soumettre les livrables suivant :

  • Une vidéo résumé de 4 minutes (comme un entrepreneur qui cherche à avoir du financement auprès des investisseurs potentiels) qui explique le problème que tu veux résoudre, à qui ça s’adresse, comment tu vas t’y prendre, pourquoi tu penses que ton produit est le meilleur, etc.
  • Une vidéo de 2 minutes sur comment fonctionne le prototype de l’application mobile, montrer les principales fonctionnalités. Pour les besoins de la compétition, les équipes n’ont pas à fournir une application concrète, mais c’est bien d’avoir un prototype.
  • Fournir les codes sources parce que les juges veulent voir comment elles ont codé, si elles ont bien compris et intégré les notions de base.
  • Une description de ce qu’est le projet.
  • Un plan d’affaires (pour les équipes seniors).

Donc, le programme débute en janvier et toutes les équipes dans le monde démarrent approximativement à la même période. Il y a des dates butoirs et je dirais que la date butoir la plus importante est la date de tombée de la soumission des projets qui est toujours aux alentours de la mi-avril. Ensuite, il y a toujours une compétition à l’échelle régionale. À chaque année, on fait une compétition dans la grande région de Montréal et on a quelques équipes qui sont en dehors de cette grande région. Un de nos objectifs est d’accroître notre présence dans toute la province de Québec.

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Il y a des chapitres ailleurs au Canada, il y en a à Toronto, à Ottawa, en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick, à Edmonton et aussi à Niagara. On fait une compétition régionale et on fait des activités de célébration à l’échelle du pays. Nous n’avons pas encore développé la compétitivité à l’échelle nationale, mais c’est quelque chose qu’on aimerait mettre en place l’année prochaine.

Il y a la compétition à l’échelle régionale et sinon, l’autre volet, c’est à l’échelle internationale. Une fois que toutes les équipes ont soumis leurs projets, elles sont toutes admissibles pour être demi-finalistes. Il y a un jugement qui se fait à l’échelle internationale et ce sont les juges qui vont évaluer les projets en mode virtuel. Dans la compétition régionale, ce sont des juges locaux qui ont remis des prix, mais ce jugement ne vient pas interférer avec le jugement à l’échelle internationale. Ce sont deux évaluations distinctes. Cette année, sur les 1700 équipes, 4 de nos équipes se sont rendues en demi-finale !

Est-ce qu’on peut consulter les projets qui ont été présentés cette année pour la finale régionale ?

Oui, ils sont sur notre site internet. On peut voir les projets des années précédentes aussi. On peut voir les vidéos résumés et les vidéos démo.

Pour en apprendre plus sur les finales internationales et pour visionner les équipes québécoises pour les finales en août, visitez le site du World Technovation Summit.

Est-ce que tu aurais un message que tu aimerais transmettre aux jeunes filles ?

C’est important qu’elles aient l’opportunité de découvrir d’autres possibilités de carrière parce que souvent, les gens pensent que c’est un manque d’intérêt, mais en fait, c’est qu’elles ne sont pas exposées. C’est une communauté, une manière d’apprentissage qui permet d’explorer le marketing, l’illustration, le design.

Les filles vont apprendre à créer et à réaliser une vidéo, donc il y a vraiment plein d’aspects. Je pense que c’est ça aussi, se dire qu’il ne faut pas hésiter, qu’il y a différents aspects qui touchent la technologie, qu’elles vont sûrement trouver quelque chose qui les interpelle et qui les intéresse. Il y en a que c’est peut-être le côté entrepreneuriat qu’elles vont aimer. C’est de se dire que ce sont des idées qui vont venir d’elles-mêmes. Je veux les encourager à venir avec leurs amies, leurs sœurs, leurs cousines. C’est une belle activité qui va leur permettre de rencontrer des femmes qui sont dans le milieu. Elles vont pouvoir échanger et poser des questions.

N’hésitez pas à aller visiter le site officiel de Technovation Montréal et de partager cette initiative aux jeunes filles de votre entourage !

À propos de Véronique Leclerc

Je suis passionnée par les jeux vidéo, D&D, les technologies de la réalité virtuelle/augmentée/mixte et de l'intelligence artificielle. J'aime mettre en lumière les différents enjeux culturels geeks et discuter des nouvelles tendances technologiques.

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