CinéBazar 2016
CinéBazar 2016

Retour sur la 9ème édition du CinéBazar

Si vous avez lu mon premier article sur le CinéBazar, vous êtes sûrement au courant que celui-ci a eu lieu samedi 2 avril pour une 9ème édition. Non seulement j’ai eu la chance de m’y rendre, mais j’ai également eu l’opportunité de m’entretenir avec des personnes incroyables, qui ont su m’éclairer de manière plus personnelle sur les dessous ce beau rendez-vous.

Retour sur une après-midi qui sent bon le cinéma.

Il y avait du monde, pour cette neuvième édition, et pas qu’un peu ! Je n’ai pas encore passé la porte d’entrée que j’entends un enfant dire à sa mère : “C’était trop bien, on pourra y retourner ?”. Je ne peux qu’approuver ses propos, en effet, c’était vraiment trop bien.

Des enfants, il y en avait plein, mais aussi beaucoup d’étudiants, et des gens de tout âge en général. Au CinéBazar, “tout le monde peut venir, du collectionneur fou au plus sain d’esprit” m’affirme Martin Bilodeau, rédacteur en chef de MediaFilm et l’un des pionniers de ce rencard annuel entre adeptes du 7ème art. C’est vrai qu’il y en a pour tous les goûts, on y trouve aussi bien des DVD et des VHS que des affiches de films et d’authentiques bobines ! Mes yeux d’apprentie cinéphile brille devant tant de merveilles, car pour l’une des rares fois dans ma vie, j’ai l’occasion unique de ne pas simplement voir du cinéma : je peux le toucher, je peux le sentir, je découvre un monde qui ne s’arrête pas derrière l’écran mais qui regorge de richesses dont on soupçonne trop peu l’existence. Martin Bilodeau résume d’ailleurs très bien ce sentiment lorsqu’il me dit : “Le cinéma, c’est quelque chose qui nous touche et qu’on peut toucher, il y a pleins d’opportunités de l’emporter avec soi. On vit avec le cinéma, c’est la forme d’art la plus fédératrice, tout le monde ne va pas au théâtre mais tout le monde voit des films, et c’est en ça que ça concerne tout le monde.” Et c’est bien vrai, je mets au défi quiconque de venir au prochain Cinébazar et de ne pas trouver y son bonheur !

Les origines du CinéBazar

Devant les quelques 60 exposants présents, je m’interroge, cela a-t-il toujours été comme ça ? Martin Bilodeau m’explique que le CinéBazar est né d’un désir de faire de l’espace dans leurs locaux. “Au fil des années, on avait accumulé énormément de matériaux, et on s’en allait dans des locaux plus petits, alors on s’est dit qu’on allait faire une vente de garage pour vendre tout ça, puis quelques personnes se sont greffés au projet. Le premier CinéBazar comptait une trentaine de table, aujourd’hui on est presque rendu à 110 tables.” Une belle évolution, quand on sait que l’évènement rassemble également près de 2000 visiteurs depuis ses cinq dernières éditions.

Derrière cette belle initiative, se trouve aussi des exposants, présents chaque année depuis le premier rendez-vous en 2008. Des collectionneurs passionnés, et passionnants, qui accumulent et réunissent pour notre plus grand plaisir tout un tas de matériaux en lien avec le cinéma. Sylvain Cormier, critique musical pour Le Devoir, fait partie de ces collectionneurs à l’origine du CinéBazar. Il me dit avoir vu en ce projet “la possibilité de créer un évènement qui soit dans l’esprit de notre collectionnisme aigu”. Sur son stand, vous trouverez toute une foule d’objets hétéroclites, ainsi que de nombreux DVD, mais très peu qui datent d’après 1970 : Sylvain Cormier m’avoue souhaiter se spécialiser dans le “patrimoine cinématographique”, et on ne peut l’en blâmer ! Les nombreux produits dérivés du film E.T m’ont particulièrement fait sourire.

Le stand (et la bonne humeur) de Xavier Martel, professeur de littérature au cégep, également l’un des premiers exposants du CinéBazar, ne sont pas en reste. Des projecteurs 8mm, 16mm, des caméras, même des films en 16mm qui permettent “d’assister à des vraies projections, et de redonner ce côté magique qui est introuvable avec la télévision ; la pellicule c’est un monde merveilleux, avec la poussière qui fait que tu vois le faisceau de lumière, tu es dans le noir, c’est autre chose”. Pour avoir déjà expérimenté la chose, c’est en effet une expérience assez unique ! Je souligne également la générosité de l’équipe, qui vend à des prix absolument dérisoire d’anciennes caméras kodac pour les étudiants. Comme le dit joliment Xavier Martel, “l’idée c’est aussi d’aller chercher des objets qui sont dans des sous-sols depuis des années et de leur donner une seconde vie, en les distribuant à des gens que ça intéressent”. Si vous étudiez le cinéma, où par simple curiosité, je vous encourage vivement à aller voir son stand l’année prochaine, vous y trouverez des perles et y ferez les meilleures affaires ! Je vous encourage également à lui poser des questions sur ses débuts en tant que collectionneur, il vous racontera sûrement ce temps où lui et ses amis achetaient des pellicules russes sans aucune idée d’avec quoi ils allaient se retrouver, de ce milieu alors très underground voire illégal des collectionneurs, qui s’apparentait à une véritable chasse au trésor. C’est passionnant !

Un objectif : faire vivre le projet CinÉcole

Encore une fois, j’en avais déjà parlé dans mon précédent article sur le CinéBazar, mais c’est un projet tellement louable qu’il mérite d’être à nouveau mentionné. CinÉcole, “c’est un programme pour sensibiliser les jeunes du secondaire au cinéma québécois de qualité, sur grand écran”, m’explique Martin Bilodeau. Pourquoi sur grand écran ? “Parce que c’est très facile d’emmener un DVD dans une classe, mais c’est beaucoup plus difficile d’emmener les jeunes par 500 à la fois dans des salles de cinéma.” Soit. Puis ça permet aussi de montrer aux élèves “un cinéma qu’ils n’iraient pas voir d’eux-mêmes” souligne Martin Bilodeau. D’ailleurs, c’est grâce au succès du premier CinéBazar que le projet CinÉcole a pu voir le jour ! Se rendant compte de l’intérêt qu’a suscité le premier évènement, Martin Bilodeau et ses collèges ont souhaité renouveler le rendez-vous, mais cette fois, “le refaire pour quelque chose, un objectif”, d’où CinÉcole, auquel tous les frais d’entrée sont reversés. Pour Sylvain Cormier, cette initiative permet de “transmettre à la fois la connaissance et le désir, le savoir et la passion”, et ainsi de former les cinéastes de demain. Xavier Martel rajoute que “ça invite par la suite à débattre sur le film, soit la fonction première du cinéma, qui redevient alors quelque chose de collectif, on en discute, on ne consomme pas juste un film pour l’oublier par la suite”. C’est donc un projet magnifique, qu’il faut soutenir !

J’ai demandé à ces trois personnes de me donner un argument pour vous donner envie de venir l’année prochaine. Pour Sylvain Cormier, c’est surtout parce que “le cinéma est l’art le plus rassembleur, et qu’on va donc toujours trouver quelque chose qu’on aime”. Martin Bilodeau rajoute qu’ici “ça sent le cinéma, le papier, les bobines et le mécanique”, une odeur qui je vous l’assure, est très enivrante ! Quant à Xavier Martel, il m’a répondu que le CinéBazar, “c’est l’opposé de tous les endroits où l’on peut aller acheter des films. Ici il y a des choses introuvables ailleurs, le vendeur t’ouvre littéralement sa collection puis quand ça t’est présenté visuellement, tu te mets à trouver des choses auxquelles tu n’aurais jamais pensé”. En autre, venez pour découvrir des choses, venez pour la bonne humeur ambiante, pour les trouvailles sans pareille que vous y ferez, puis aussi et surtout pour faire une bonne action, soutenir le projet CinÉcole !

On se donne rendez-vous l’année prochaine pour les 10 ans de l’évènement !

 

À propos de Jeanne Saint-Réquier

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