J’étais prêt à ne pas aimer Far Cry 3.  Vous m’aurez demandé mon opinion de FC3 au moment de l’annonce au E3 et je vous aurait répondu qu’il avait l’air beau.  Rien de plus.

Ce que je ne m’attendais pas : c’était d’avoir du plaisir avec ce jeu.

Voir le monde brûler

J’avoue que j’avais un doute au moment de commencer le jeu.

On a droit à un joli vidéo qui nous montre des scènes nous montrant des jeunes entrain de s’amuser en faisant toutes sortes d’activités de jeunes en vacances dans le sud comme aller aux danseuses ou prendre des shots de tequila. Bref : des gens avec qui je partage peu de familiarité.

Si j’étais pour me fier qu’aux bandes annonce du jeu, ces jeunes se font enlever par le vilain et sont demandés en rançon ; et je m’attendais à être détaché du sort qui les attendait, tel le sort d’adolescents au jugement discutable qui décident d’investiguer la maison où s’est passé un meurtre violent dans un film d’horreur.

Du moins, jusqu’à ce que Vaas fasse son apparition à l’écran. À ce moment même, vous comprendrez : Vous tuer, c’est quelque chose qu’il ferait juste «parce que».

C’est ce que Far Cry 3 fait de mieux : Établir une ambiance, une tension, et la maintenir aussi longtemps que possible. C’était tout un sentiment que de fuir Vaas et sa horde quand il nous donne quelques secondes d’avance, pour rendre ça «plus amusant» ; et j’ai eu droit à d’autres moments comme celui-ci.

Ceci est accompli par le fait même que les îles que l’on visite sont bel et bien «vivantes». Il y a la végétation glorieuse que l’on a eu droit dès le premier Far Cry (de Crytek), oui, mais il y a aussi les animaux que l’on peut chasser qui rôdent les jungles Sud-Américaines, autant sur terre, dans la mer, et même dans les air.

Me faire attaquer par un crocodile pendant que je cherchais des algues : Vraiment surprenant et cool.

Nous pouvons chasser les animaux des îles et, contrairement à un autre jeu récent incluant des éléments de chasse, leurs dépouilles peuvent être utilisées pour fabriquer des sacs pour transporter plus d’équipement (armes, munitions, sérums).

On peut aussi cueillir des plantes. Même si on nous donne le type de plante que l’on vient de ramasser, elles se retrouvent catégorisées entre cinq types : Vertes, Rouges, Ambre, Bleues et Blanches. Ces plantes qu’on ramasse peuvent être combinées pour fabriquer des sérums qui peuvent temporairement augmenter nos capacités, que ce soit à la chasse, au combat, la natation ou tout simplement nous guérir.

Cette même approche relativement élégante est apportée quant au système d’améliorations de personnage, représenté sous la forme de tatous sur l’avant bras. L’interface en tant que tel est un peu plus complexe : séparée en trois catégories représentées par des animaux totems.

L’effet final demeure qu’il y a une approche singulièrement tribale à tout le jeu, et on voit progressivement Jason, le personnage principal, progressivement se faire «avaler» par la folie de la jungle. Et de la folie, il y en a à la pelleté.

Je ne vous en dit pas plus parce que, honnêtement, je préférerais vous laisser découvrir chaque moment d’insanité propulsée par l’effet d’hallucinogènes absorbés (autant volontairement que non) durant la progression du jeu. Mais je peux vous dire ceci :

Au fur et à mesure que Jason prend goût à cette folie qui l’entoure, vous aussi verrez votre plaisir s’augmenter.

Quant aux mécaniques du jeu : C’est un FPS solide, très bien balancé qui prend même le temps de nous donner un aperçu de la personnalité de Jason (il a peur des hauteurs)

Au moment de la rédaction de cette critique, les serveurs de Far Cry 3 n’étaient toujours pas en ligne, ce qui fait que je ne pouvais pas essayer le mode multijoueur.

À demi cuit ?

Même si le jeu en soi est extrêmement solide, je n’arrive pas à sentir que c’est du déjà vu. En fait, je peux dire qu’entre Far Cry et Far Cry 3, les différences réelles se font sous la forme d’ajouts au noyau du jeu. Les fusils se tirent aussi bien, si c’est pas mieux ; l’environnement est spectaculaire à voir ; les véhicules sont aussi difficiles à manier (ce qui est tout à fait compréhensible en jungle) ; et chasser pour s’équiper est naturel et fluide.

Mais je n’arrive pas à échapper l’idée que Far Cry 3 est, à la base, le même que Far Cry, ou même (si on étire la logique un peu) Crysis.

Sauf que, bon, faut se l’admettre : Ubisoft raconte des meilleures histoires.

Quoique, je dois mentionner que Jason ne commence pas comme le personnage le plus intéressant qu’il puisse exister. Oui, il progresse au travers du jeu, mais disons que c’est difficile d’accepter certains éléments du jeu (comme sa facilité à manier un AK-47) au début du jeu.

Faut ajouter que j’ai eu eu droit de vivre un peu le côté sombre de UPlay : quand le service était incapable de se connecter aux serveurs d’Ubisoft.

Par exemple : J’ai pausé le jeu pour changer les options, le jeu a tenté de se connecter aux serveurs Ubisoft. Il a échoué de le faire. En guise de pénitence, le jeu m’a fait échouer la mission. Alternativement, je devais aller dans la carte pour utiliser le voyage rapide. J’ai accidentellement appuyé sur R1 (ce qui nous permet de voir les classements) et le jeu a planté quand je suis retourné à la carte pour effectuer le voyage rapide.

Peut-être que c’est pour éviter le piratage d’un jeu qui (au moment de la rédaction) n’est pas encore sorti au grand publique, mais ça endommage gravement mon expérience pendant que je tente une critique du jeu.

Merci, UPlay.

Fort heureusement, ces problèmes devraient être réglés à présent, puisque le jeu a sûrement droit à une correction à sortie, en plus que les serveurs sont maintenant actifs.