Les policiers-robots - les "EOK Bots" - détectent la moindre inquiétude en vous et interviennent au même moment. Image: Shark Party Media

Everything’s OK, une aventure satirique post-apocalyptique en carton

La nouvelle série web Everything’s OK a lancé son quatrième épisode sur huit ce mercredi. À l’occasion du mi-parcours de la saison, voici un regard sur celle-ci.

Everything’s OK est probablement la série la plus inhabituelle à vous être tombée sous les yeux récemment. On ne compte plus les récits contre-utopiques apparus au cinéma ces dernières années. À la différence des autres, Everything’s OK est très satirique, punk, et… en carton, un peu. Voyez par vous-mêmes la bande-annonce ci-bas :

 

Bande-annonce de la saison 1 de «Everything’s OK» de Ace Salisbury Productions sur Vimeo.

Dans un New York totalitaire, asséché et soustrait de 90 % de sa population, Artemis est une jeune femme vivant au fond des égouts avec nul autre qu’Orson Welles lui-même, mais amputé de tout son corps. Suite à l’arrestation puis la disparition de son père Philharmon, elle et la tête d’Orson se mettent à sa recherche. Une entreprise énergétique (ayant, malgré l’apocalypse, accès à du bourbon) a toutefois d’autres plans pour lui. Parallèlement, une colonie de rats tient une conférence (peu) scientifique afin de diversifier leur source d’abreuvement.

Artemis (Patricia Zeccola). Image: Shark Party Media | Everthing's OK
Artemis (Patricia Zeccola). Image : Shark Party Media | Everthing’s OK

Parce que les films et séries contre-utopiques ont la cote ces temps-ci (voir ici et ici), ce qui fascine dans Everything’s OK est moins ce qui a mené à cette situation post-apocalyptique que tout le reste : les gags, la direction artistique, la qualité des acteurs et l’imagination des auteurs. Ces derniers ont une belle habileté à intégrer des gadgets et technologies d’aujourd’hui pour leur prêter une utilité plus ou moins souhaitable. Les Google Glass sont de la partie, de même que les imprimantes 3D.

La trame sonore et le thème musical sont aussi une force de la série. L’excellente pièce originale, à laquelle nous aurons droit en intégralité lors de la finale de la série, est une composition de Rob Crow (Pinback).

Orson Welles (oui oui), réanimé et interprété par Michael Brown, recruté sur YouTube pour son talent d'imitation de Welles.
Orson Welles (oui oui), compagnon d’Artemis, réanimé et interprété par Michael Brown, recruté sur YouTube pour son talent d’imitation de Welles. Image : Shark Party Media

 

Une production rapide, très Do It Yourself

Malgré que Everything’s OK soit une satire et une production très Do It Yourself, le tout est très crédible cinématographiquement. Les acteurs sont très bons, les décors, bien faits, et les costumes et accessoires se fondent habilement dans le reste. On a conçu plusieurs décors et quelques personnages avec du carton, et malgré cela, on ne le remarque pas toujours et ce n’est jamais affreux. Tout est bien exécuté et/ou drôle à regarder, pour les bonnes raisons.

Le tout a été tourné en l’espace de deux semaines. L’idée du récit est venue au réalisateur Ace Salisbury, qui a reporté plusieurs de ses engagements pour se lancer dans ce projet plus éclaté. Refusant d’attendre qu’on l’engage pour ce genre de truc, il s’est engagé lui-même. Après des économies, un sociofinancement, quelques coups de mains d’amis, l’achat d’un écran vert et l’apprentissage d’Adobe After Effects, le projet se concrétise. Dans une seule petite pièce et à l’aide de deux lampes.

Le ravin de la East River à New York. Un barrage construit désespérément pour protéger la ville de l'eau devenue trop toxique en raison des fracturations hydrauliques explique la sécheresse de la ville.
Le ravin de la East River à New York. Un barrage construit désespérément pour protéger la ville de l’eau devenue trop toxique en raison des fracturations hydrauliques explique la sécheresse de la ville. Image : Shark Party Media

 

La source exacte du malheur dans Everything’s OK

L’auteur affirme n’avoir jamais été très politique dans son art. L’idée de Everything’s OK lui est venue en s’imaginant la East River de New York complètement à sec. Il a ensuite songé à ce qui pourrait mener à ce genre de situation. Parce que l’actualité nous affecte toujours, il s’est arrêté sur la dérégulation totale de la fracturation hydraulique. Cette opération visant à libérer des ressources fossiles gazeuses comporte son risque de contamination pour l’eau environnante. Ainsi, l’auteur a imaginé une contamination irréparable des eaux, qui doivent être déviées. Pour remédier à cela, la ville de New York érige un barrage qui l’assèche complètement. Bien sûr, ils auront encore besoin d’eau et de nourriture.

Salisbury explique ouvertement le but de cette idée et de son approche. « Ultimement, Everything’s OK est à propos de l’avidité et le manque de considérations à plus long terme sur le plan sociétal. Aussi obscure que puisse être notre proposition ici, nous présentons notre monde au travers de la comédie. En abordant des tendances troublantes avec un œil plus satirique, nous avons pour but de créer une conscience sur cet enjeu important sans être moralisateur. Nous devons raconter des histoires comme celle-ci avant qu’elles ne deviennent réelles. »

Les quatre épisodes restants seront débarrés au cours des prochaines semaines.

Lien : Site de la série

À propos de Steve Carufel

À la recherche d'un terme désignant à la fois le geek, le hipster, le vieux jeu et l'intello (suggestions acceptées), je peux entre-temps vous confier que vous m'aurez plus souvent qu'autrement avec le jeu en multi, les événements geeks, la science-fiction et le récit historique, l'art graphique et les pièces musicales de jeux vidéo remixées.

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