Fujifilm XF1 : La belle et la bête (essai express)

La série X de Fujifilm est un réel succès commercial. Lancée en 2010 avec le fameux et toujours aussi délicieux X100 (voir ma critique de ce dernier ici), la famille s’est agrandie pour accueillir une grande variété d’appareils. Du boîtier à objectifs interchangeables jusqu’au compact expert, pratiquement tous les segments photographiques étaient couverts dans la gamme. Il semble que Fujifilm sentait qu’une couche démographique n’avait pas été adéquatement servie avec leur offre de produits car, l’automne dernier, la firme japonaise a lancé le XF1, un compact expert fashion, pour les photographes amateurs soucieux de leur image. J’ai passé trois semaines glamour avec le Fujifilm XF1 et, aujourd’hui, il est temps que je vide mon sac (ou ma sacoche-monsieur). Révélations choc, secrets exclusifs et autres confessions de gens riches et célèbres sont à prévoir. Ça ou un essai matériel, c’est comme vous voulez.

Fiche technique

Ma tante part en voyage et elle apporte avec elle les composantes suivantes :

Fujifilm XF1

  • Capteur CMOS EXR de 2/3 pouces à résolution de 12 mégapixels avec filtre pour couleurs primaires
  • Objectif Fujinon 4X (25 – 100mm en équivalence 35mm) avec ouverture maximale variable (F1.8 en grand-angle, F4 en téléphoto) avec barillet de zoom manuel
  • Écran LCD de 3.0 pouces à 460 000 points
  • Enregistrement JPEG et RAW
  • Enregistrement vidéo H.264 (MOV) en 1920×1080, 1280×720 ou 640×480. 
  • Sensibilité ISO allant de 100 à 3200 (4000 à 12800 disponibles en réduisant la résolution d’image)

Si ces caractéristiques vous semblent familières, c’est qu’elles le sont. La fiche technique du Fujifilm X10 (voir ma critique ici) se lit de façon quasi-identique. Et dans le fond, pourquoi pas ? Le X10 était un superbe appareil avec beaucoup dans le ventre. Rien ne sert de jeter ce qui n’est pas brisé. Les différences principales entre le X10 et le XF1 sont au niveau du boîtier et de l’objectif. Pour le reste, on a le même capteur, les mêmes modes d’enregistrement, les mêmes menus. On navigue donc en terrain connu.

Tour matériel

Comme sur la passerelle d’un défilé de mode, regardons ensemble le XF1 nous montrer fièrement son boîtier dans les images ci-dessous.

Le Fujifilm XF1 possède un objectif rétractable qui lui permet d'être aisément transporté dans un poche ou un sac. L'habillage en faux-cuir existe en trois couleurs: noir, brun et rouge.
Le Fujifilm XF1 possède un objectif rétractable qui lui permet d’être aisément transporté dans un poche ou un sac. L’habillage en faux-cuir existe en trois couleurs : noir, brun et rouge.
Le XF1, avec son objectif en mode veille, ressemble beaucoup aux appareils d'antan. Ce look de solidité est renforcé par la construction métallique du boîtier. Sur le côté de l'appareil, on aperçoit la porte cachant les ports miniUSB et HDMI.
Le XF1, avec son objectif en mode veille, ressemble beaucoup aux appareils d’antan. Ce look de solidité est renforcé par la construction métallique du boîtier. Sur le côté de l’appareil, on aperçoit la porte cachant les ports miniUSB et HDMI.
De l'autre côté du boîtier du XF1, on ne retrouve rien du tout. Et c'est parfait comme ça!
De l’autre côté du boîtier du XF1, on ne retrouve rien du tout. Et c’est parfait comme ça !

 

Sur le dessus de l'appareil, il y a un collant expliquant comment ouvrir l'objectif (ce collant est amovible, évidemment). On trouve également la cachette du flash, la molette de sélection de mode, le bouton Fn ainsi que le déclencheur.
Sur le dessus de l’appareil, il y a un collant expliquant comment ouvrir l’objectif (ce collant est amovible, évidemment). On trouve également la cachette du flash, la molette de sélection de mode, le bouton Fn ainsi que le déclencheur.

 

Les contrôles à l'arrière de l'appareil sont parfaitement tactiles et bien disposés.
Les contrôles à l’arrière de l’appareil sont parfaitement tactiles et bien disposés.
L'écran est, évidemment, la tête d'affiche de l'arrière du boîtier. Point intéressant, Fujifilm a ajouté un mode permettant d'afficher les fonctions pouvant être actionnées par les touches du boîtier. Brillante idée, Fujifilm!
L’écran est, évidemment, la tête d’affiche de l’arrière du boîtier. Point intéressant, Fujifilm a ajouté un mode permettant d’afficher les fonctions pouvant être actionnées par les touches du boîtier. Brillante idée, Fujifilm !

Dans toute sa beauté, le XF1 peut être un peu confondant au premier contact. Mettre l’appareil sous tension n’est pas une opération des plus évidentes : il faut tourner l’objectif un peu, puis le tirer hors du boîtier, pour ensuite le tourner dans l’autre sens. Un collant expliquant le mécanisme est d’ailleurs apposé sur le dessus de l’appareil, pour aider le novice à réveiller sa nouvelle acquisition. Une fois le principe acquis, ce geste devient seconde nature et on n’y pense plus.

À l’exception de l’objectif, tous les autres contrôles de l’appareil sont situés sur le dessus ou à l’arrière de l’appareil. Ceux-ci sont bien tactiles et facile à distinguer. D’ailleurs, je suis particulièrement amoureux du déclencheur. Il offre juste assez de résistance pour éviter de prendre des photos par mégarde, la séparation entre le demi-clic et le clic complet est bien définie. C’est, je crois, le déclencheur le plus agréable que j’ai eu la chance de presser depuis bien longtemps.

Faux cuir, métal et plastique, voilà le boîtier du XF1 en trois mots. Mais ceci ne rend aucunement justice à la beauté de cet amalgame. Le XF1 paraît précieux, dispendieux. Je n’ai vraiment zéro critique à apporter au design extérieur de cet appareil.

L’expérience de prise de vue

Les images font souvent montre de bruit numérique dans les zones d'ombres. (Cliquez sur l'image pour la voir en taille réelle)
Les images font souvent montre de bruit numérique dans les zones d’ombres. (Cliquez sur l’image pour la voir en taille réelle)

J’ai passé la majeure partie des dernières 3 heures à réécrire ce paragraphe. J’ai tenté, en vain, de trouver une phrase pour exprimer de façon plus poétique et ludique ce que je pense de l’expérience de prise de vue avec le XF1. Je n’ai rien trouvé. Alors j’irai directement à l’essentiel : le XF1 est bien. Les images en résultant sont très bien. Voilà.

Mon manque d’éloquence vient probablement du fait que je m’attendais à être complètement renversé par le XF1. Je m’attendais à une expérience transcendante, une expérience qui me ferait dire : « Mais que diantre, plus aucun appareil ne me satisfera désormais. Le XF1 m’a souillé à tout jamais. » J’ai le malheur d’annoncer que ce n’aura pas été le cas.

Je ne veux pas dire ici que le XF1 est un mauvais appareil, loin de là. Je crois que mes attentes étaient déraisonnablement hautes. Le XF1 hérite autant des points positifs que des points négatifs de la qualité d’image de son grand-frère, le X10. Les images sont détaillées, mais du bruit numérique apparaît très très rapidement. Même à ISO 200 il est possible de voir du bruit dans les zones d’ombres. L’autre petit pépin est la fâcheuse tendance du XF1 à grandement sous-exposer les situations présentant beaucoup de blanc.

Le XF1 a la fâcheuse tendance à sous-exposer les images présentant une forte quantité de blanc (Cliquez sur l'image pour la voir en taille réelle).
Le XF1 a la fâcheuse tendance à sous-exposer les images présentant une forte quantité de blanc

Outre ces deux points, le XF1 est un appareil aux performances robustes et prévisibles, permettant à son utilisateur de bien contrôler les résultats. La multitude de modes de prise de vue aide à être en pleine possession des capacités de l’appareil. En plus des usuels modes manuels et semi-manuels, le XF1 offre 3 modes EXR, un mode entièrement automatique et plusieurs modes scène, pour des types précis de prise de vue. Pour suivre la tendance, le XF1 présente également des filtres. Un de ceux-ci simule un appareil photo jouet, un autre simule un objectif à décentrement. D’autres filtres permettent de faire une désaturation sélective (comme mettre tout en noir et blanc sauf les éléments rouge, ou jaune, ou vert, ou bleu). L’utilisateur moyen passera la majorité de son temps en mode semi-manuel ou en mode EXR.

Cliquez ici pour voir la galerie d’images prises avec le Fujifilm XF1.

Côté expérience d’utilisation, l’appareil est typiquement Fujifilm : les menus sont faciles à comprendre, la navigation est efficace mais un peu lente. La mise au point est généralement rapide et précise, sauf lorsque les scènes photographiées manquent de contraste ou lorsque le sujet photographié est trop près de l’appareil. L’autonomie sur pile est très respectable pour un compact de cette allure, offrant plus de 300 images sur une charge.

Conclusion

Le Fujifilm XF1 est un compact expert directement dirigé au photographe amateur conscient de son style et mangeux de tendances. Orientation marketing mise de côté, le XF1 est essentiellement le Fujifilm X10 dans un boîtier plus petit, plus joli et avec un objectif rétractable.

Le positif

  • Boîtier bien conçu, agréable en main et comportant le MEILLEUR DÉCLENCHEUR JAMAIS RENCONTRÉ
  • Écran vif, saturé et parfaitement visible même en plein soleil
  • Bonne autonomie sur pile pour un compact de cette taille

Le négatif

  • Les images du XF1 deviennent bruyantes rapidement
  • La tendance de l’appareil à sous-exposer les scènes présentant une grande quantité de blanc
  • Le prix un peu élevé

Le dernier mot

Offrant un look épatant dans un tout petit boîtier, le Fujifilm XF1 est un compact expert ayant beaucoup à offrir. Mais à 500$CDN, l’acheteur potentiel devra bien évaluer ses besoins afin de déterminer si un appareil hybride ne serait pas plus approprié.

Le Fujifilm XF1 est disponible en noir, brun et rouge et se détaille à 500$CDN. Il est disponible en magasins et en ligne.

Voir également : Fujifilm XF1 – Galerie d’images | Fujifilm X10 – Essai matériel express

À propos de Olivier Deveault

Étudiant d'informatique, photographe réformé et amateur de design, Olivier aime beaucoup le sushi de qualité. Il parle bilingue et demi, mesure 6 pieds 4 pouces et possède un compte twitter (@odeevee).

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