[Vendredi retro] Du 33 tours au 300 tounes.

Quand j’étais jeune, dans les années 90, il y a deux choses que je faisais beaucoup : jouer à des jeux vidéo et écouter de la musique. Ce qui n’est pas trop différent du présent. Cependant, ce qui a changé avec le temps, c’est la façon dont nous consommons notre musique. Vous souvenez-vous vos de vos premiers appareils audio ? Moi oui. C’est ce que j’aimerais partager avec vous aujourd’hui.

Mon amour pour la musique a commencé avec un vieux tourne-disque 33 tours et 45 tours que mon père avait trouvé dans les poubelles. Quelques marchands vendaient encore cet appareil, et c’est donc comme cela que j’ai découvert le plaisir des livres audio. Peu de temps après, je recevais mon premier lecteur de cassettes portables. J’avais des exemplaires de cassettes de groupes populaires du temps, tel que Offspring ou No doubt. C’est d’ailleurs à cette époque que j’ai commencé à apprendre l’art des cassettes mixées à la main, grâce aux consoles cassettes à deux baies de chargement. Mon petit Walkman me suivit jusqu’à l’arrivée des terribles lecteurs CD portables.

[Vendredi retro] Du 33 tours au 300 tounes.

 

Ces derniers eurent la vie courte à mes côtés ! Mon premier discman fut un Koss, première version portable sans antichoc, que je m’entêtais à traîner avec moi. Je me rappelle encore la façon dont je faisais semblant d’adorer mes morceaux de musique pris de soubresauts dès que je faisais un pas. Les versions remixées par un DJ pris de Parkinson ont occupé la vie de plus d’un jeune, croyez-moi ! Mon père m’en avait fait cadeau, accompagné de petits haut-parleurs portables assortis, alimentés par un adaptateur mural ou par des batteries C.  C’est grâce à ces appareils que j’ai, entre autres, découvert les Red hot Chili Peppers et Millencolin. Je dis « ces appareils », car dès l’âge de 11 ans, j’en détruisais au moins un par année. Suivirent ensuite les disques compacts gravés. J’ai découvert les premiers albums de Moby, Eminem, NOFX, Marilyn Manson et j’en passe. Étant un gars de poche, j’avais beaucoup de difficulté à traîner ces gros appareils dans mes jeans de tous les jours : cela devenait encombrant et coûteux, puisque je finissais toujours par tuer les pauvres gadgets à force de toujours les avoir sur moi.

Ensuite vint le jour où l’humanité décida d’évoluer et de passer des disques compacts aux fameux lecteurs MP3 et au iPod. Le iPod était révolutionnaire car la première génération était en fait un disque dur avec un logiciel de gestion installé et un port d’écouteur. Mais que c’était dispendieux ! J’étais déjà à ce moment un mordu de techno, mais un mordu de techno de 12-13 ans sans travail. Donc, après avoir assassiné mon dernier lecteur CD, j’entrepris de faire comprendre à mes parents que tout le monde en sortirait gagnant si je pouvais avoir une alternative plus petite qu’un lecteur CD pour me balader, soit un lecteur MP3. De toutes formes et de tous formats, ceux-ci attaquèrent le marché en nombre. J’optai personnellement pour un Sony Walkman à petites disquettes, l’ancêtre des UMD que nous connaissons aujourd’hui pour le PSP et quelques caméras vidéo de la même société. Ce dernier eut l’avantage de fonctionner longtemps sur une seule pile AA et de ne jamais sauter, grâce au mécanisme de retenue de la disquette. Mais alors vint l’inconvénient suprême : la méthode inefficace choisie pour ajouter de la musique. Chaque morceau provenant de l’ordinateur ou d’un CD devait être converti en format compatible pour le lecteur, en addition aux disquettes qui donnaient des contraintes de temps et de données incroyablement petites comparé à ce qu’il y avait d’offert à ce moment. [Vendredi retro] Du 33 tours au 300 tounes.

La majorité des lecteurs MP3 du temps ne venaient pas avec une interface et un logiciel propriétaire, mais plutôt avec les pilotes d’une clé USB standard. Les gens pouvaient donc directement ajouter leurs chansons sur le lecteur et puis si le format n’était pas bon, la chanson ne jouait pas, un point c’est tout. Ce fut d’ailleurs ma première expérience, très décevante avec un logiciel propriétaire.
Après avoir enduré ce dernier lecteur jusqu’à la fin de mon secondaire 5, je pris mes économies pour m’acheter un remplaçant pour le pauvre walkman maintenant décédé. J’optai pour le iPod nano, toujours pour la même raison. Je ne traîne aujourd’hui que deux choses dans mes poches en tout temps : mon portefeuille et mon lecteur mp3. Savez-vous combien ce petit bidule a coûté de mes poches d’étudiant ? 288 $ taxes incluses ! Avec une batterie interne et quelques produits ayant une technologie d’énergie similaire (un Gameboy Advance SP entre autres), je me suis dit que cela serait un bon investissement. Après avoir eu une expérience déplaisante avec Sony, j’espérais avoir une bonne expérience avec Apple. Et c’en fut toute une. Les chansons allaient rapidement sur le iPod, pas de longues conversions, pas de problème de chansons qui ne veulent pas jouer, rien. J’ai réussi à étirer la vie de ce bijou, et cela même en expérimentant avec Linux et Rockbox. Ensuite, lorsque la déception de la batterie me heurta de plein fouet, je dus me rabattre sur mon PSP pour la lecture de mes médias.

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Définitivement plus gros, mais plus confortable en main, j’endurai jusqu’à l’arrivée du petit frère iPod, le iPod touch.

Le iPod touch fut pour moi une révélation. Premièrement parce que c’est avec lui que je vécus mes premières frustrations avec Apple, et deuxièmement parce qu’une fois débarré, cet appareil fut une partie intégrale de ma vie pendant quatre ans. Je pouvais y intégrer mes calendriers pour l’université, mes bandes dessinées, ma musique, mes vidéos, profiter d’applications que je ne croyais jamais possibles, explorer le monde des jeux pour portable et j’en passe.

Frustrations ? Pourquoi ? Très simplement parce que plus Apple améliore son iTunes, moins il est stable (et ce n’est pas une question d’ordinateur !). Souvent le logiciel gèle, les processus ne répondent plus pendant un bref moment et j’en passe. Cela étant dit, j’étais capable de vivre avec et cela ne diminuait pas pour autant mon expérience extrêmement agréable avec les nouveaux appareils intelligents. Ensuite, ma douce moitié vint à bout de son lecteur MP3 (MON iPod nano première génération avec une batterie neuve !), donc je me suis dit que ce serait une bonne occasion pour changer mon appareil pour sa version téléphonique. C’est donc en avril dernier que j’acquis mon iPhone 3gs. Je n’ai pas de plan de données, pas besoin vu les utilisations que j’en fais. Je suis maintenant sur l’iOS5 et j’aime bien mon expérience. Est-ce que j’embarquerai dans le prochain bateau Apple ? Malheureusement non. Plus ça va, moins c’est facile d’avoir ce qu’on veut avec Apple. Dès que l’appareil est débarré, ça devient l’enfer pour conserver ses applications, ses contacts et sa musique en même temps. De plus, iTunes empire les choses avec sa stabilité médiocre et ses temps de réponse inacceptables.
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Voilà où le petit garçon de 5 ans que j’étais est rendu aujourd’hui. Avec sa musique et bien plus qu’un simple gadget en poche. Sauf qu’avec l’âge, les besoins changent et maintenant, j’ai besoin de l’appareil qui fait tout sur lequel j’ai entière liberté. Mon appareil débarré me satisfait, mais les temps que je passe en maintenance me font tomber du côté Android. L’interface est moins intuitive que l’iOS, mais il semble offrir beaucoup de liberté. Sans compter que cette plateforme offre plus qu’un logiciel gratuit pour lire la musique. Je me demande si je ne trouverai pas ma place parmi le club Android. Et encore une fois, adieu les logiciels obligatoires.

On est aujourd’hui à l’ère du digital, mais j’espère bien faire découvrir le monde incroyable de la musique à mes enfants un jour. Il y a quelque chose de magique à déposer une aiguille de lecture sur un disque vinyle et laisser le crépitement de l’appareil accompagner nos morceaux favoris.

Et vous, comment votre consommation de musique a-t-elle évoluée ?

À propos de Jonathan Lemonde

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