C’est aujourd’hui que Google annonce sa vision des plateformes de jeux vidéo : Google Stadia. Dans une présentation d’environ 50 minutes, la cohorte d’employés et partenaires de la firme de technologie enchainait les innovations permettant de réaliser le projet. Plusieurs compagnies ont essayé avant Google (Onlive, Gaikai), mais on connu un succès minimal. Décortiquons le tout, car il y a de grandes promesses qui ont été faites aujourd’hui.
Est-ce que Stadia est le futur des jeux vidéo ?
Jeux AAA sur Google Chrome
En septembre dernier, Google avait lancé le projet pilote de Stadia, nommé Projet Stream. Pour une brève période de temps, nous avions accès à jouer au plus récent jeu de la série Assassin’s Creed, Odyssey, dans le navigateur web Google Chrome. Avec une résolution de 1080p, 60 images par seconde et un son stéréo, la version pilote avait fortement impressionné.
Google nous promet que les jeux offerts sur sa plateforme seront disponibles jusqu’à une résolution 4K, 60 images par seconde, compatible HDR et son ambiophonique à son lancement. Une conversion et disponibilité en résolution 8K est déjà planifiée à mesure que les technologies d’affichage seront disponibles.
Centre de données et AMD
Un des points les plus difficiles technologiquement est de livrer une expérience avec une latence assez basse pour être comparable, voire mieux, que l’expérience offerte sur console ou PC à la maison. Jusqu’à maintenant, les plateformes de jeu en infonuagique ont toutes souffert d’un problème de latence élevé. Le temps de réponse lent rend les jeux plus difficiles à jouer, et n’offrait pas une expérience de jeu similaire à ce que l’ont connait. Google Stadia s’appuiera sur les centres de données de Google situés partout sur la planète afin d’assurer une plus grande proximité à ses utilisateurs, réduisant ainsi le problème de latence décrit ci-haut.
Stadia s’appuiera sur un nouveau jeu de puces développé en collaboration avec la firme technologique AMD afin de fournir la puissance requise pour le côté graphique du projet. Plus puissant qu’une Xbox One X et une PlayStation Pro mises ensemble, ce jeu de puces promet une performance graphique de haut niveau.
Agnosticisme technologique
La plus grande promesse faite par Google Stadia est sa capacité sur n’importe quel appareil supportant le navigateur Google Chrome. Votre téléphone intelligent, Chromebook, Google Chromecast, un PC, ou même votre réfrigérateur intelligent ! L’objectif est de tout simplement enlever le besoin de matériel spécifique tel qu’une console de jeu ou un PC afin de pouvoir jouer aux jeux les plus récents, à un haut niveau de performance graphique.
Les utilisateurs de la plateforme pourront utiliser le contrôleur de jeux créé par Google pour Stadia, ou n’importe quel périphérique leur appartenant déjà afin de contrôler le jeu. Là aussi, Google Stadia se démarque de ses prédécesseurs en offrant un large éventail d’appareils compatibles dès le lancement.
Jeux annoncés
Dans le moment, seulement quatre jeux ont été annoncés. Assassin’s Creed Odyssey d’Ubisoft , Doom Eternal des studios Bethesda, Shadow of the Tomb Raider de Square Enix et NBA 2K19 de Visual Concepts. Google travaille déjà avec les développeurs de jeux afin d’apporter plusieurs autres titres sur la nouvelle plateforme. D’autres titres seront annoncés dans les mois à venir.
Les moteurs d’animation Unreal et Unity ont déjà été annoncés comme étant compatibles avec le service. Étant deux des moteurs les plus répandus pour des jeux de tout genre, il est logique de penser que de futurs grands titres seront annoncés au E3 en juin comme étant compatibles avec Stadia.
Un studio de développement
Une autre importante annonce aujourd’hui a été la création de Stadia Games and Entertainement. Ce studio aura à sa tête la Montréalaise Jade Raymond (anciennement d’Ubisoft et Electronic Arts). Le studio a deux missions principales dès le départ :
- Travailler en concert avec les studios de développement existants afin de rendre leurs jeux accessibles sur la plateforme Stadia.
- Créer des jeux de qualité AAA exclusifs à la plateforme.
Lancement en 2019
Toutes ces promesses et ces technologies seront lancées d’ici la fin de l’année 2019. Aucune structure de prix n’a été annoncée pour le moment. Verrons-nous un modèle traditionnel payable par jeux, ou un abonnement mensuel offrant une librairie de titres offerts ? Seul le temps nous le dira. Chose sûre, Google frappe un grand coup en annonçant sa vision. Offrir des jeux vidéo de première qualité sans l’investissement initial ne peut qu’agrandir la disponibilité et surtout l’accessibilité à ces derniers. Il ne reste qu’à voir quel coût en découlera, ainsi que la livraison sur de grandes promesses technologiques.