Autant les jeux coopératifs grimpent en popularité, autant plusieurs les détestent plus que tout. Pourtant, d’autres, ne demande que cela. Alors, comment en profiter au maximum ? Moi-même, regardant cette catégorie de jeux de façon mitigée, j’ai réussi à les accepter, les apprécier et maintenant, même les rechercher.
Vous vous demandez si vous passez à côté de quelque chose ? N’arrivez pas à comprendre l’engouement pour ce type de jeu ? Avez vécu de mauvaises expériences ? Laissez-moi vous partager, comment en ajustant ma façon de jouer aux jeux coopératifs, j’ai changé même ma façon de jouer aux jeux de société en général.
Il est vrai que la situation actuelle limite les gens avec qui on peut vivre une telle aventure, mais les jeux coopératifs permettent généralement aussi le jeu solo. Et même si vous tentez l’expérience, avec les membres de votre maisonnée, gardez en tête ces petits conseil. Des sessions de jeux plus agréables seront votre récompense !
2005 – La première vague coopérative
Sans faire l’historique des jeux coopératifs, la vague actuelle a débuté au milieu des années 2000. Cette naissance ou renaissance a débuté en 2005 avec l’arrivée de 2 jeux coopératifs qui ont eu une énorme influence sur le monde du jeu.
Les Chevaliers de la Table Ronde, qui cause tout un émoi avec sa possibilité d’avoir un traitre parmi les joueurs.
Et Horreur à Arkham 2e édition. Ce dernier étant reconnu comme un jeu coopératif très difficile, et même, où le jeu gagne plus souvent que les joueurs.
Suivi en 2008 par l’énorme succès planétaire de Pandémie.
Il fut concrétisé à tout jamais par la version « Legacy », qui consiste à jouer une série de missions de 12 à 24, qui altère le plateau et son contenu et qui a fait le bonheur de milliers de joueurs autour de la planète.
Le jeu coopératif gagne en popularité !
Joueurs alpha et réputation négative
Pandémie (maintenant Pandemic), adulé par plusieurs, dénigré par autant, se hissent parmi les jeux de société les plus populaires au monde et génère une pléthore d’extensions et de versions subséquentes.
Ce jeu met de l’avant la présence du joueur alpha, ce qui est une épine dans le pied pour Pandémie. Le joueur alpha, est ce joueur qui dit à tout le monde quoi faire et que si tout le monde écoute, la partie sera gagné… la plupart du temps. Mais souvent, avec un plaisir diminué, voire aucun.
Les jeux coopératifs ont longtemps eu la réputation d’être trop facile. Et ce, à cause d’une règle non écrite, partagée par plusieurs jeux coopératifs : « Les jeux coopératifs sont fait pour que tout le monde gagne ou perde en équipe. Alors, le joueur qui ne gagne jamais ou rarement sera content de gagner, et pas trop déçu de perdre, si tout le monde perd avec lui. Donnons-leur donc la chance de gagner plus souvent ! »
Mais n’oublions jamais l’adage : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».
Comment j’ai trouvé la recette
J’ai personnellement passé par les étapes relatées brièvement plus haut. Mais aujourd’hui, j’aime l’aventure coopérative.
Et selon les statistiques retrouvées sur BGG, on apprend qu’entre 2018 et 2020, plus de 2800 jeux coopératifs ont été publiés, sur un grand total de près de 8000 recensés sur le site. Et plus de 250 sont déjà inclus dans leur liste de jeux à paraître en 2021 et 2022. Quelle sera la quantité réelle à la fin de 2022 ?
Tout mon cercle d’amis savait que « Miguel n’aime pas les jeux coopératifs ». Plusieurs ont été surpris d’apprendre cette année que j’avais un intérêt renouvelé pour ceux-ci depuis deux ans. En discutant et me questionnant, j’ai réussi à faire une liste des éléments qui m’ont aidé à apprécier les jeux coopératifs. Après avoir converti deux autres joueurs, au bonheur de jouer « coop », j’ai réalisé que notre recette avait aussi influencé notre façon de jouer aux jeux de société en général.
Notre recette
Le cœur de mes soirées de jeux de société est basé sur le bonheur, avoir du plaisir. Je joue toujours pour gagner, mais jamais au détriment du plaisir de jouer. Et de maximiser l’expérience du jeu pour tous les participants.
Astuce 1 : permettre aux joueurs de jouer
Chacun prend ses décisions : lorsque c’est le tour d’un joueur, il choisit lui seul ses actions. S’il demande de l’aide, on répond à ses questions, mais on ne le dirige pas. S’il se trompe, tant pis, il va apprendre. Il y a une exception : si le joueur dit pendant un tour précédent : « À mon tour, je vais faire l’action x », lorsque vient son tour de jouer, un autre joueur peut lui rappeler ce qu’il avait nommé précédemment pour s’assurer qu’il le considère encore dans sa décision. L’important c’est que le joueur prenne sa propre décision.
Ajuster l’interaction : plus souvent dans un jeu d’aventure où un jet de dé ou une carte peut tout faire basculer, nous utilisons la technique ou chaque joueur dit, avant d’exécuter son tour, ce qu’il veut faire. Ensuite, les autres joueurs peuvent l’aviser des chances de succès ou d’autres options. Mais c’est toujours le joueur qui joue qui prend la décision. Et on vit avec les conséquences. Parfois, il est chanceux et d’autre fois non…
S’assurer qu’en cas d’échec, le joueur comprend les probabilités : lorsqu’un joueur prend une action et qu’il manque son coup, il a souvent tendance à croire que c’est une erreur de sa part, qu’il aurait dû faire autre chose à la place. Il a parfois raison, et dans ce cas, on confirme et on explique comment on en arrive à cette conclusion. Il est important aussi d’expliquer ce que l’on peut faire pour mitiger l’erreur et l’échec. Et confirmer les avantages s’il avait réussi.
Astuce 2 : encadrer l’expérience de jeu
Vivre l’expérience : la plupart des jeux coopératifs offrent des thématiques intéressantes et si les joueurs embarquent dans l’aventure, le degré d’intérêt augmente. Alors, nous devons éviter les commentaires qui ne sont pas dans la thématique : « J’ai déjà joué au jeu, suivez-moi on va gagner ». Ou « fait cela, l’autre fois j’ai fait cela et ça a fonctionné ». Si on tente d’influencer un joueur, il faut y aller dans la thématique : « Si tu ne réussis pas à arrêter cette fournaise, Jason va mourir brûlé. Je sais que les chances ne sont pas grandes, mais si tu n’essaies pas, il est foutu. »
Augmenter nos connaissances : le but dans nos parties de jeux coopératifs, est que les joueurs apprennent et deviennent meilleurs. Que notre groupe s’améliore. Alors il faut laisser les joueurs faire leurs erreurs, mais prendre le temps de leur expliquer les possibilités, une fois l’action posée, pour que le joueur ait, la prochaine fois, un autre point de vue. Et plus d’expérience.
Gagner n’est pas le but ultime : lorsque l’on joue pour gagner, on joue à des jeux compétitifs. Lorsque l’on joue à un jeu coopératif, on joue pour vivre une expérience de groupe. Voyez-le comme une simulation d’une situation. Et le but, est que le groupe devienne meilleur, par lui-même. Si la mission est perdue, on la recommencera et on essaiera d’aller plus loin. La victoire ou la défaite ne doit pas dicter notre plaisir de jouer à un jeu.
Remémorez-vous l’aventure : surtout si vous animez une partie, ou si vous connaissez bien un jeu, essayer de vous rappeler des bons coups de la partie. Même si un joueur a été moins actif, il a sûrement accompli quelque chose d’important. Des actions risquées ont peut-être fait basculer la balance en votre faveur. Prenez une pause pour vous rappeler ce que vous venez de vivre avant de sauter dans la prochaine partie. Certains souvenirs vont rester dans la mémoire des autres joueurs et pourraient sauver une partie future.
En conclusion
A bien y penser, je me rends compte que cette façon de jouer fait partie de moi. Que je l’utilise surtout avec des joueurs moins expérimentés, et que ça facilite l’intégration de nouveaux joueurs. Avec des groupes plus expérimentés, je m’adapte à leur façon de jouer. Et surtout, si j’avais commencé de cette façon, j’aurais définitivement joué à beaucoup plus de jeux coopératifs.
En espérant vous avoir donné le goût de tenter (ou retenter) l’expérience coopérative.
Laissez-moi savoir si mon partage d’expérience a fonctionné pour vous. Car je me suis rendu à l’évidence, maintenant, je joue toujours dans le but que l’expérience de tous les joueurs présents soient plaisante. Je vous laisse avec nos cinq derniers articles de jeux coopératifs.