Contrairement aux autres saisons (notre critique du volume 3), l’équipe principale est séparée. Chaque héroïne a des choses à vivre ou des gens à qui parler pour progresser avant de pouvoir continuer son aventure. On assiste ainsi à une courte évolution de personnages. Très courte, car en toute honnêteté, elles n’ont pas changé beaucoup.
Retour sur le volume 4 : quoi de neuf pour nos aventurières ?
L’équipe d’animation est très nombreuse et cela se voit. L’animation est de plus en plus fluide, il n’y a plus de personnages noirs (silhouettes) en arrière-plan. Il n’y a presque plus d’erreurs de mains traversant les surfaces ou autres erreurs du genre. On retrouve quelques faux-raccords, mais cela peut être vu dans des tournages avec de véritables acteurs. Toutefois, l’animation reste sans poids. Malgré les sons et les tentatives de lourdeur, les personnages semblent tous flotter. Ça pourrait être simplement le programme qu’ils utilisent qui cause cela. Quand un personnage marche et qu’il y a un plan sur ses pieds, il y a un malaise avec la gravité. Bien sûr, les batailles n’ayant déjà aucune loi gravitationnelle (c’est simplement le style de combat qui est ainsi), l’absence de poids des personnages n’influence pas négativement les scènes d’action. Ces scènes sont de plus en plus nombreuses avec les saisons, ce qui est agréable.
Le volume 4 effectue un petit retour aux premiers ennemis, c’est-à-dire les créatures du Grim. Ceux-ci ont aussi bien évolué, dans le sens qu’on ne parle plus de gros oiseaux avec une armure osseuse, mais on retrouve des designs plus complexes. On retrouve un dragon qui sort des ailes de son dos (avec une animation franchement organique et intéressante). Tout cela sans parler du vilain de la fin de la saison. C’est un vent de fraîcheur concernant ces créatures qui ne semblent pas si difficiles à battre depuis le début. En avoir des énormes et difficiles à vaincre montre qu’il y a une raison pourquoi ces bêtes sont redoutées partout dans le monde de Remnant.
Le scénario s’est engraissé avec beaucoup d’histoires de personnages, qui sont à la limite clichés. Ils ont tous eu un quelconque traumatisme dans leur enfance ; ce qui est assez courant dans des animes. On croirait presque qu’un personnage avec une vie normale n’est pas intéressant, mais, quand aucun personnage n’a une vie normale, l’histoire dramatique n’est plus captivante. Le volume reste toutefois une saison de repos, si on peut l’appeler ainsi. Après s’être faites battre par l’ennemi, les héroïnes prennent une pause pour remettre leur talent, leur vie et leurs valeurs en perspectives. Ruby, ayant un pouvoir caché qui n’est toujours pas expliqué, ne prend pas de pause et part à l’aventure avec Jaune, Nora et Ren, les anciens coéquipiers de Pyrrha. Cette partie se concentre moins sur Ruby que sur ses compagnons. Cela fait du bien à la série de ne pas simplement se concentrer sur le personnage principal. Weiss est confinée par son père et doit choisir entre le nom de la famille Schnee, ses soirées mondaines, ses gens riches, et sa réputation ou ce qu’elle désire. Ici, on assiste à une petite critique de la société mondaine. Petite, car elle est effleurée et sert surtout d’histoire originelle pour Weiss qui n’était pas le personnage le plus développé du lot. Ensuite, nous avons Blake qui abandonne ses amis et retourne chez elle à Ménagerie. Elle retourne voir ses parents et passe un moment à réfléchir ; ce qui montre beaucoup de maturité pour son personnage. Finalement, on retrouve Yang, un bras en moins, déprimée et qui doit surmonter son syndrome de stress post-traumatique ; syndrome qui n’est pas très bien interprété. C’est quelque chose qui revient très souvent dans les médias plus populaires. Le simple fait d’être déterminé et d’avoir une petite jasette avec une figure d’autorité (dans ce cas-ci son père) permet de surpasser des dommages mentaux importants. C’était un moment de parler de façon réaliste de ce qu’est un traumatisme, et l’opportunité a été effleurée et réglée de façon complètement irréaliste (oui, même si cela revient dans la saison 5). Il y a aussi le fait que perdre un membre dans un anime est une tradition.
Mis à part ces détails, le scénario est en fait bien ficelé. Une énigme pèse sur une créature et on monte tranquillement le suspense pour mener à son dévoilement au dernier épisode. Cela est franchement bien fait. On apprend lentement plus sur les vilains et, chaque saison, on en ajoute de nouveaux. Un d’eux est un stéréotype de méchant cinglé style Joker de Batman. Toutefois, il est plus risible qu’inquiétant, ce qui est dommage, car il y avait matière à travailler avec lui. On nous présente aussi une autre entité surnaturelle en lien avec une pièce de mythologie du monde de Remnant qui se découvre lentement pour les spectateurs.
Bonus DVD/Blu-ray de la saison 4
Pour les bonus du DVD, les petites histoires qui expliquent leur monde sont franchement mes moments préférés. Des petites capsules, narrées par Crow, nous présentent le monde de Remnant et comment il fonctionne. Cette fois, on sort de la mythologie des dieux et on se concentre sur l’histoire du monde en tant que tel. On voit le développement considérable qui a été amené à l’histoire des villes, de la guerre, et de ses habitants. On avait introduit le racisme des Faunas au cours des saisons précédentes, mais maintenant on y voit leurs origines et comment certains endroits ont fait la paix avec eux (ou non). Le parallèle avec notre monde et le racisme n’est pas du tout caché. L’animation est mignonne et stylisée pour ces parties. On retrouve, en plus, une capsule de présentation de l’équipe qui travaille sur RWBY. Appelée CRWBY, l’équipe, qui doit avoir triplé de taille depuis le début, ainsi que son travail sont grossièrement présentés. La capsule se concentre surtout sur les créatures du Grim et le doublage des créatures. Cette capsule est franchement intéressante et donne une infime idée de l’effort qui est déployé pour produire la série.
RWBY volume 5 : retour aux sources ?
Après avoir pris une tangente pour la saison 4 avec un ”retour aux sources”, l’intrigue principale avance beaucoup dans la saison 5. En effet, on en apprend un peu plus sur les motivations des méchants. On rencontre aussi de nouveaux personnages importants. De plus, on découvre aussi beaucoup plus d’informations sur la famille de Yang. La mère de la jeune femme, figure élusive dans la première partie de la série, devient maintenant un personnage important. Si Yang ne faisait que très peu dans la saison précédente, elle est très présente dans cette saison-ci. On reste principalement concentré sur elle et sa rancœur envers sa mère. Cette saison aussi est remplie de batailles. Contrairement à la saison 4, plus tranquille et introspective, les batailles font rage et culminent quand la bataille finale se poursuit pendant 5 ou 6 épisodes. Il y a quelques petits punchs au final qui peuvent surprendre le spectateur (ou pas), mais l’intrigue de cette saison reste très hollywoodienne. Elle évolue dans une constante et en ligne droite.
L’animation est au même niveau stable. Encore une fois, les personnages semblent ne pas être retenus par la gravité, mais le reste est fluide et sans anicroche. Rooster Teeth ayant vraisemblablement atteint son apogée pour ce qui est de l’animation depuis la saison précédente.
Le doublage est aussi très bon. L’équipe de Rooster Teeth s’est donné du mal pour trouver des bons acteurs et cela est perceptible. La chanteuse a toutefois changé, ce qui cause un choc après 4 saisons.
Bonus Blu-ray/DVD de la saison 5
Dans le DVD, on retrouve en exclusivité un extrait du manga officiel de RWBY. Étrange quand on remarque l’évolution psychologique des personnages, de retomber dans leurs débuts avec la bande dessinée. Cela permet d’apprécier l’évolution.
Pour ce qui est des bonus, on retrouve des courts métrages sur les personnages qui avaient été publiés pour précéder la sortie de la saison. On retrouve aussi un résumé de l’évolution de l’équipe depuis les débuts avec un in memoriam pour Mounty Oum le créateur décédé. Ce qui est particulier des bonus de la saison 5 est l’espèce de mini documentaire détaillé de tout le processus d’animation qui est franchement intéressant. On passe par le processus et les difficultés de chaque épisode. La difficulté de faire une foule organique pour une scène dans Ménagerie, par exemple. Cela donne un aperçu du chemin colossal que le petit studio a fait depuis ses débuts.