One More Island : un jeu de gestion pour débutants

Il y a eu un moment dans ma vie où j’ai eu l’impression que tout le monde jouait à des jeux de colonisation. En particulier, mon Steam me semblait envahi par des gens rivés sur RimWorld, un jeu dans un univers de science-fiction où l’on devait créer une base spatiale de A à Z. Je l’ai évidemment testé, mais j’ai rapidement demandé un remboursement. J’étais confus et je ne voyais pas vraiment l’intérêt. Malgré tout, une partie de moi a toujours été un peu titillée.

J’aime les jeux de gestion. Puis, je me suis dit que le monde de RimWorld n’était peut-être pas pour moi. Même si j’adore la science-fiction en littérature et au cinéma, j’ai souvent eu plus de difficulté à jouer à des jeux dont c’est la principale thématique (hormis La Guerre des étoiles, bien sûr !). Puis, j’ai vu passer One More Island, un jeu de colonie se déroulant au Moyen Âge. Là, c’était plus dans mes cordes… ! J’y ai découvert une petite simulation sympathique, me permettant de replonger dans le genre.

One More Island : ma réconciliation avec les jeux de colonies

Pour la reine !

La base du jeu est simple : vous devez coloniser une île pour la reine. Gérez une multitude de biens tels que la nourriture, le bois et les ouvriers, afin de pouvoir créer plus de zones commerciales. Chacun des bâtiments vous permettra d’obtenir une nouvelle ressource, parfois en utilisant des denrées déjà existantes. Par exemple, des pépites de fer et du charbon vous donneront la chance de forger des lingots de fer. De ce côté, le jeu n’est pas original. Ce qui le rend intéressant, selon moi, provient surtout de la thématique abordée. Curieusement, je n’ai pas tant trouvé de jeu de ce genre étant basé sur le Moyen Âge, hormis une panoplie de jeux en accès anticipé.

Au niveau de l’histoire, celle-ci « évolue » avec la découverte de nouvelles technologies. Ces technologies vous permettront de vous rendre la vie plus simple, mais aussi de pouvoir explorer plus d’îles, possédant des ressources différentes et, finalement, déclarer votre indépendance. Car voyez-vous, un jeu de colonie devrait toujours avoir une option afin de s’affranchir de la monarchie.

Malheureusement, il n’y a pas de campagne à proprement parler et il s’agit surtout d’un bac à sable. Bref, il n’y a pas de scénario extraordinaire qui nous fait en demander plus.

Premières zones de la colonie.
Au début, nous devons nous assurer d’obtenir les ressources de base.

Mécaniques et difficulté

Curieusement, j’ai été satisfait que le jeu fût pour moi particulièrement facile à la difficulté « normale ». J’ai cru un moment que ça allait m’embêter, mais au contraire : j’ai réapprivoisé le genre. Un jeu de colonies est souvent un jeu où l’on doit créer une chaîne de production sans faille. Je n’ai commencé à avoir de la misère qu’au moment où je me suis mis à gérer plusieurs îles. Je me suis d’ailleurs rendu compte assez rapidement que cela provenait du fait que certaines mécaniques sont mal implantées. Par exemple, les chaînes d’approvisionnement par bateau ne fonctionnent pas très bien. Je croyais être le seul confus, mais je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un sujet fréquent dans les discussions Steam de One More Island.

J’ai réussi à rattraper mon retard et réparer la plupart de mes problèmes au moment où je me suis mis à gérer manuellement les divers échanges de ressources entre mes îles. Il y a aussi une certaine facilité à s’occuper des travailleurs. Il y a quatre niveaux d’ouvriers et, hormis le premier niveau, ils nécessitent chacun quatre biens différents. Par exemple, un prolétaire de niveau 1 n’a besoin que de poisson alors que celui du second niveau requiert un pain, une bouteille de cidre, des vêtements et du poisson. Nous n’avons donc pas vraiment à gérer du divertissement ou un toit pour chacun d’entre eux. Selon moi, c’est une des grandes failles du jeu, mais cela permet sans doute un apprentissage plus facile du genre.

Afin de fabriquer des saucisses, on doit créer un boucher.
Avec les niveaux technologiques, on débloque de nouveaux emplois comme le boucher.

Un esthétisme qui n’est pas nécessairement digne d’un empire

Du point de vue artistique, le jeu n’est pas extraordinaire. Les graphismes rappellent ceux du jeu Prison Architect (qui est un bon jeu d’ailleurs), ce qui n’a pas empêché la communauté d’aimer ce dernier. Je trouve, par ailleurs, que le visuel bon enfant fait un lien intéressant avec la simplicité du jeu. On nous rappelle donc, en quelque sorte, que ce n’est pas quelque chose à prendre au sérieux. Que c’est un divertissement. Sans être laids, certains points pourraient être améliorés. Par exemple, lorsqu’un mur est commun à deux commerces, ceux-ci pourraient être mieux séparés ou sembler être un mur mitoyen plutôt qu’un amalgame étrange de texture.

Au niveau sonore, la musique n’est pas particulièrement marquante, sans être désagréable non plus. On finit par rapidement l’ignorer sans en être trop agacé.

J’devrais-tu ?

Je sais, je me répète, mais le jeu est idéal pour une personne débutante. On y apprend les rouages et ça m’a particulièrement donné envie de renouer avec le genre. Malgré ses défauts, il s’agit d’un petit jeu qui en vaut la peine et qui ne coûte pas très cher. Le jeu propose cinq gouverneurs différents, permettant donc d’aborder notre gestion de façon unique à chaque partie. Le fait que chaque nouvelle partie génère une île distincte augmente également la durée du plaisir.

Mon gros bémol est surtout au niveau de la personnalisation. J’aurais aimé que l’on puisse changer certains éléments tels que le nom des îles, la couleur des uniformes et des drapeaux ou tout autre aspect qui aurait permis de m’approprier un peu plus ma colonie. Malheureusement, on ne peut changer que le nom des ouvriers et des bateaux. Inutile de vous dire que le pouvoir de changer le nom d’un travailleur, quand on en gère au-dessus de 150, n’est pas particulièrement utile surtout s’ils ne changent qu’en fonction de leur métier.

Je le conseille donc aux curieux qui hésitent depuis longtemps à se lancer dans ce genre de jeu et qui voudraient se tremper un petit orteil dans l’océan des jeux de gestion de colonie.

Ma colonie vue de haut.
Mon village s’est agrandit, une partie de moi est tout de même triste qu’il n’y ait pas de maisons.

J’aime

  • La courbe de difficulté
  • L’apprentissage rapide
  • La carte du monde est générée aléatoirement à chaque partie

J’aime moins

  • Le manque de bâtiments
  • Le fonctionnement du « plaisir »
  • Le manque de personnalisation

La copie de One More Island a été fournie par Freedom Games.

One More Island

Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie

Pour joueurs débutants

One More Island est un jeu de colonie pour ceux et celles qui cherchent à découvrir le genre.

À propos de David Charbonneau

Geek à temps plein, je suis passionné de jeux vidéo, de cinéma et de culture populaire. Ce que je préfère par-dessus tout est généralement un bon scénario, car l'histoire est pour moi plus importante que tout. Je DM beaucoup trop de parties de D&D pour ma propre santé mentale.

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