Le studio transmédias Reflector Entertainment a annoncé l’arrivée de quatre nouveaux joueurs clés au sein de son équipe. Parmi eux se trouvent :
- Marc-Olivier Paquet, ancien chef des finances du studio qui a été promu au poste de directeur général
- Jeremy Leith occupe le poste de stratège médias sociaux
- Noémie de Rothschild est nommée responsable des relations publiques
- Matthieu Bagna, chevronné de l’industrie du jeu vidéo qui est maintenant chef de marque
J’ai donc eu l’opportunité d’avoir été accueillie et accompagnée pendant ma venue dans le studio par Noémie de Rothschild. Suite à cela, nous nous sommes tranquillement installées avec Matthieu Bagna pour entamer l’entrevue. Et nous avons terminé en beauté avec un tour de visite du studio qui est très joliment décoré et convivial.
Détails sur la carrière de Matthieu Bagna
En effet, son background très solide s’est fait grâce à 11 ans de travail chez Ubisoft EMEA, premièrement en France. Il était chargé du développement des produits dérivés des marques Assassin’s Creed, Watch Dogs, Far Cry et Les Lapins Crétins. Ensuite, il est venu au Québec tout en poursuivant chez Ubisoft en se chargeant des produits comme des romans et des bandes dessinées. Et finalement avant d’entrer chez Reflector, il a été chef de produit marketing dans l’équipe d’Assassin’s Creed Origins, le Discovery Tour : Égypte Ancienne et Assassin’s Creed Odyssey. À présent, il est le chef de marque pour la franchise Unknown 9 chez Reflector Entertainment et supervise l’élaboration de la stratégie de commercialisation tout en veillant à maintenir la cohérence et l’identité visuelle de tous les produits de la marque.
(Geekbecois) Que t’apporte comme expérience le fait de travailler d’abord chez Ubisoft puis de te diriger vers Reflector ?
(Matthieu Bagna) Ubisoft, c’est l’entreprise dans laquelle j’ai commencé à travailler, en jeu vidéo. Ça a été un premier galon dans l’industrie de l’entertainment, ce que j’ai trouvé très formateur. J’ai pu faire différents postes qui m’ont amené à faire ce que je fais maintenant. J’ai travaillé à la fois dans les ventes, les produits dérivés, les dérivés avec une approche transmedia puis le marketing. Tout cela m’a amené à prendre ce poste de chef de marque ici chez Reflector.
Savais-tu que le métier de chef de marque existait avant d’entrer dans le milieu de l’industrie ?
Oui, j’avais des amis ou des connaissances qui occupaient déjà cette fonction-là. La grande différence de l’approche de ce métier par rapport à chez Reflector, c’est qu’on ne traite pas uniquement d’un produit. Ici on traite d’une marque qui s’étale sur différents produits qui sont conçus en même temps. Toute la stratégie, c’est vraiment d’arriver avec quelque chose de construit et de cohérent pour vendre, communiquer sur différents produits tout en s’adressant à des cibles qui sont très différentes. Il ne faut pas le même marketing pour un podcast ou pour un jeu vidéo. Tout cela est extrêmement compliqué mais c’est également très gratifiant. Puisque nous le traitons différemment étant donné que peu de gens travaillent dans cette industrie. Cela apporte de la variété.
Peux-tu nous expliquer comment se déroule la journée d’un chef de marque ?
Tout d’abord, je n’ai pas de journée type. Elle va énormément varier par rapport à l’étape du processus de création de la campagne marketing. Premièrement, il y a un volet stratégique durant lequel on travaille avec l’équipe, les créateurs des différents produits en interne pour définir quels sont les produits et à quelle cible ça va s’adresser. Une fois que la cible est déterminée, nous allons travailler les différents messages, les différents canaux par lesquels nous allons nous adresser aux personnes. Et donc après, il y a tout le volet que j’appelle « l’opérationnel » dans lequel nous allons mettre en production les différents composants de la campagne. Par exemple des images promotionnelles, des affiches publicitaires, des vidéos qu’on va trouver sur internet ou à la télévision.
Quelles sont les difficultés que tu rencontres souvent ? Arrive-t-il d’atteindre un public qui n’était pas prévu dans la stratégie marketing ?
Toujours. C’est une surprise avec laquelle on doit composer, et puis, ce n’est pas vraiment gênant. Ce qui est complexe dans le traitement de Unknown 9 et de Reflector en général, c’est que nous partons part de zéro. Notre marque n’est pas encore connue. Nous avons fait une annonce l’an dernier. Mais pour le moment le grand public ne connait pas encore Unknown 9. Donc ce n’est pas comme lorsque l’on travaille sur une marque qui a déjà 5 ans ou plus d’existence car on a déjà une idée moins précise de qui sont nos consommateurs. C’est vraiment partir de zéro, et c’est ce que je trouve intéressant. Notre but est d’aller extraire ce qui compose les forces du produit et savoir à qui il va s’adresser. De plus, un des plus grand défis c’est que l’on doive s’adresser à différentes cibles, mais comme on développe différents produits, il faut toujours penser aux éventualités par rapport à ces produits. Et puis nous sommes sur plusieurs marchés, donc cela duplique le travail.
Quels sont les différents produits que vous vendez globalement ?
Unknown 9 va se décliner sur plusieurs médias : un livre en préparation, des podcasts, un jeu vidéo AAA et d’autres produits qu’on ne peut pas encore dévoiler.
Quelles sont les qualités que tu trouve pertinentes pour exercer ton métier ?
Il faut être organisé et rigoureux car on a beaucoup de produits, des cibles différentes et cela demande une planification importante. C’est une des qualités premières. Puis de ça, il est indispensable en marketing d’avoir un sens créatif pour proposer des idées nouvelles et aussi pour mieux lire les produits tels qu’ils sont conçus. Car notre travail, c’est de s’assurer qu’un maximum de gens soient au courant de ce que l’on fait.
Donc tu vas régulièrement entrer en contact avec des personnes qui occupent des postes différents du tien ?
Effectivement, mon travail en terme d’équipe m’amène à travailler de manière très proche avec l’équipe marketing, l’équipe IP, créée pour concevoir les produits à venir, puis l’équipe jeux vidéo avec qui il est important de discuter au quotidien. Tout cela a pour but de bien comprendre le produit. Selon moi, on ne peut pas faire ce métier si on ne comprend pas ce que l’on montre. Je suis également le point de contact avec des partis prenants extérieurs comme des éditeurs qui vont venir se greffer au projet. De plus, nous sommes une équipe à taille réduite par rapport à d’autres entreprises qui ont plus d’ancienneté. Nous devons gérer ça en plus petit comité. Donc c’est plus difficile, mais c’est aussi plus stimulant.
Au sein de l’équipe, je me vois comme un chef d’orchestre. L’idée n’étant pas de jouer de tout les instruments moi-même, mais vraiment de pouvoir faire en sorte que tout le monde joue comme il faut pour qu’à la fin on ait un bon morceau de musique (rires).
Est-ce que tu as des préférences concernant tes inspirations ? Des sites favoris ?
Je suis féru de divertissement de manière assez large. Je regarde beaucoup de contenus télévisuels, filmiques, vidéo-ludiques. Donc j’ai du choix par toutes ces inspirations dont je me suis imprégné. Après cela je vais agrémenter le tout de documentation, de lecture, de résultats sur les réseaux sociaux. Instagram est une grande source d’inspiration et Twitter aussi.
Penses-tu qu’Instagram et Twitter soient de bonnes plateformes pour communiquer en tant qu’entreprise ?
La plupart des plateformes/réseaux sociaux sont de bonnes plateformes. Apres tout dépend de la frange de consommateurs que l’on veut cibler et de comment on veut s’y adresser. Par exemple, Instagram permet de communiquer sur des images ou plus récemment sur des histoires. Alors que sur Twitter, nous sommes dans l’instantanéité, la communication d’une information rapide qui va toucher un maximum de monde. Ça nous permet aussi d’être plus en contact avec les fans. Donc, ce sont deux plateformes qui vont être complémentaires.
Il y aussi une vaste quantité de plateformes un peu moins connues du grand public comme Discord, Tik Tok… Nous avions fait une annonce en octobre 2018 au New York Comic Con et avions amené les fans à cette expérience à travers un jeu ARG. Ce qui était intéressant, c’est que la discussion s’était faite sur Discord, et ça a permis de créer une communauté forte de gens qui nous suivent encore aujourd’hui.
Une des beautés de travailler dans une compagnie comme Reflector c’est que nous sommes d’une taille humaine. Cela permet de toucher un peu à tout et c’est pour cela que nous n’avons pas de journée type. Quand tu travailles chez Reflector, tu as un corps de métier mais tu n’es pas assigné à une tache répétitive tout les jours. Ici nous avons beaucoup de possibilités créatives. On a tous un mot à dire sur les produits qu’on va construire.
En bref
J’espère que vous en aurez appris plus sur cette charmante compagnie transmédias et que vous aurez envie de les encourager dans la création de la marque Unknown 9.
Un énorme merci à Matthieu Bagna et à Noémie de Rothschild d’avoir pris de leur temps pour répondre à ces questions et de m’avoir fait visiter les locaux de Reflector. Vous pouvez les suivre sur les réseaux sociaux.
De plus, une campagne de recrutement s’en vient pour agrandir leur équipe ! Restez à l’affût ! C’est juste ici.
Voir aussi : Un grand pas en avant pour Reflector, nommée pour un Shorty Award !