The Elder Scrolls IV Oblivion Remastered : une belle couche de peinture neuve pour un classique du jeu de rôle

En 2026, le classique des jeux de rôles The Elder Scrolls IV Oblivion célébrera son vingtième anniversaire. Pour souligner l’événement un peu à l’avance, Bethesda et Virtuos ont causé la surprise en annonçant la sortie immédiate d’une version retouchée pour une nouvelle génération. Il ne s’agit pas d’une nouvelle version, mais une édition qui respecte l’expérience originale, mais avec une toute nouvelle apparence. Est-ce que ces changements méritent de réinvestir dans un classique ?

• Studios de développement : Virtuos et Bethesda Game Studios
• Éditeur : Bethesda Softworks
• Plateformes disponibles : PS5, Xbox Series X/S et PC
• Classement ESRB : M
• Prix : 66,99$ (inclus dans Game Pass)
• Site officiel
• Page Steam

Se déroulant 200 ans avant les événements du célèbre The Elder Scrolls V Skyrim, Oblivion prend place dans la province de Cyrodiil, la capitale de l’Empire. L’Empereur et ses fils viennent tout juste d’être assassinés par un étrange culte. Au même moment, des portails vers l’univers de Oblivion, similaire à notre enfer, s’ouvrent un peu partout dans la province. Le dernier espoir de l’Empire et ses habitants est le fils illégitime de l’Empereur, le seul qui est en mesure de redresser les barrières entre le monde des vivants et Oblivion. Ce sera à un héros (ou héroïne) solitaire de retrouver la trace du fils et l’assister dans cette quête apocalyptique.

La version originale du jeu utilisait l’engin graphismes Embryo, le même derrière des jeux comme Fallout 3 et New Vegas. Cette fois-ci, c’est le Unreal Engin 5 qui a été choisi pour améliorer les effets visuels du jeu. Ces changements sont majeurs. Chaque parcelle du monde de Oblivion a été retouchée et le résultat est à couper le souffle. Les joueurs qui ont connu la version originale seront ravis de retrouver les mêmes donjons, ennemis et villes, mais avec un rafraîchissement visuel. Le niveau de détails a été massivement augmenté, ce qui a éliminé un des défauts de l’original : la répétition dans les modèles pour les personnages non joueurs.

Ce n’est pas que les graphismes qui ont connu une cure de jouvence, la jouabilité a également reçu des améliorations. La plus importante est au niveau du système de l’expérience et du gain de niveaux. Auparavant, le jeu prenait en cause l’utilisation des habiletés majeures pour gérer le gain d’un niveau supérieur. Cela faisait en sorte que les habiletés mineures étaient souvent mises de côté, ce qui laissait le joueur vulnérable rapidement. Maintenant, toutes les habiletés sont prises en compte pour le gain d’expérience. Monter d’un niveau donne droit à douze points pour augmenter les attributs de base, comme la force, l’intelligence et la dextérité, ce qui vient améliorer toutes les habiletés.

Les habitués de Skyrim devront s’attendre à des différences majeures dans Oblivion. Afin de recréer l’expérience de jeu originale, les développeurs ont conservé la majorité des mécaniques. Par exemple, alors que l’équipement est indestructible dans Skyrim, celui de Oblivion a une valeur qui se dégrade au fur et à mesure que l’on s’en sert. Après un certain temps, il peut briser, ce qui demande au joueur de visiter un forgeron ou investir dans l’habileté d’armurier qui permet de le faire soi-même. Monter de niveau demande que le joueur dorme dans un lit plutôt que de se faire instantanément. Enfin, Oblivion utilise un système de classe de personnage comme guerrier ou magicien, plutôt que de laisser le joueur développer son avatar comme il le souhaite.

Malgré les nouveaux graphismes, l’expérience du jeu peut parfois devenir monotone, car presque tous les donjons, que ce soit un fort en ruines ou un système de cavernes, finissent par se ressembler. Seules quelques missions dans la quête principale vous font visiter des lieux plus originaux. Mais cela est un petit désagrément, car la quantité de contenu dans le jeu est énorme. On a droit à une quête principale épique sur fond de fin du monde, mais aussi la possibilité de se joindre à une des nombreuses guildes. Ces dernières ont toutes une série de quêtes secondaires à accomplir et leur histoire à découvrir. De plus, bavarder avec certains personnages donne accès à d’autres missions.

Ce qui a fait de la franchise un succès est ce sentiment de liberté qu’offre le jeu. Oui, il y a une histoire principale à suivre, mais il est possible de simplement l’ignorer et d’aller à sa guise. Cependant, une mise en garde est nécessaire. Oblivion utilise un système qui fait que les ennemis du jeu gagnent en puissance en même temps que le joueur principal. Ce groupe de bandits armés d’épées en fer et vêtus d’armures de cuir devient une troupe experte, équipée des meilleures armes du jeu lorsque l’on atteint un certain niveau. Cela peut rendre certaines quêtes beaucoup plus difficiles, surtout celles de l’histoire principale.

Ce ne serait pas un jeu de Bethesda sans une solide quantité de bogues et Oblivion Remastered ne fait pas exception à la règle. En conservant l’expérience originale, les développeurs ont conservé certains problèmes techniques du jeu, comme des cadavres qui tournoient sur eux-mêmes si on a terrassé un ennemi d’une certaine manière. Il n’est pas rare de voir des personnages avec des parties de leur corps qui passent à travers des éléments du décor, ou de voir un morceau de vêtement dans une position impossible. Très peu de bogues vont jusqu’à affecter l’expérience de jeu, mais il est arrivé à quelques reprises que le jeu a planté, ou un élément d’une quête refusait d’apparaître.

La trame sonore de Oblivion est une des plus mémorables de l’histoire des jeux vidéo et cette dernière n’a pas été retouchée par cette nouvelle édition. Par contre, la faible quantité d’acteurs de voix du jeu original a été étoffée avec des centaines de nouvelles lignes. En particulier, les personnages de race Kajjit et Argonian ont de toutes nouvelles voix qui les rapprochent de celles dans Skyrim et Elder Scrolls Online.

En conclusion, Oblivion Remastered est une belle expérience, autant pour les vétérans que pour une nouvelle génération de joueurs. Bien que les graphismes font penser à un jeu récent, la jouabilité demeure celle d’un titre sorti il y a vingt ans, pour le meilleur ou pour le pire.

La copie de The Elder Scrolls IV Oblivion Remastered utilisée pour cette critique a été utilisée avec l’abonnement Game Pass de l’auteur.