J’ai toujours été attirée par les jeux de société à thématique de magie. Peut-être est-ce parce que je suis de la génération Harry Potter (les livres), je ne sais pas. School of Sorcery de Steve Finn est probablement celui qui m’a le plus plu dans cette thématique, ayant été un peu déçue de Res Arcana et Harry Potter : Bataille à Poudlard – Défense contre les forces du mal. J’avais donc hâte de voir si la magie opérait pour SpellBook. Voici ce que j’en ai pensé après quelques parties à deux joueurs.
- Auteur : Phil Walker-Harding
- Illustrateur : Cyrille Bertin
- Éditeur : Space Cowboys
- Nombre de joueurs : 1 à 4
- Durée : 45 minutes
- Année : 2023
- Prix : 56.99$
- Page officielle du jeu
- Page BoardGameGeek
Matériel
Le matériel de SpellBook est l’un de ses points forts, il me fait donc plaisir de vous en parler d’entrée de jeu. Voici ce que la boîte contient :
- 84 cartes Sort
- 105 jetons Materia
- 1 tuile Autel
- 4 plateaux Familier
- 4 aides de jeu
- 1 sac
- 1 jeton Premier Joueur
- 1 boîte de défausse
- 1 livret de règles
Le sac illustré de motifs est vraiment joli, c’est une belle touche. Mon élément préféré du jeu : les jetons Materia. En effet, ceux-ci sont conçus en acrylique. Il est plus intéressant de piocher dans un sac lorsque cela fait du bruit, non ?
Les cartes sont un peu minces, mais c’est un moindre défaut quand on regarde le matériel dans son ensemble. En effet, la boîte ainsi que le livret de règles sont merveilleusement bien illustrés par Cyrille Bertin. Les éléments de carton tels que la boîte pour défausser les jetons ainsi que l’autel sont d’excellente qualité.
Comment jouer
J’adore lorsque les éditeurs font une courte vidéo pour présenter leur jeu. Space Cowboys en a l’habitude, voici donc celle de SpellBook.
Pour résumer en quelques phrases, vous aurez des cartes devant vous qui représentent des sorts. Sur chaque carte Sort, trois actions. À votre tour, trois phases : le matin, le midi et le soir. Certaines cartes sont associées à l’une de ces trois phases. Vous aurez ainsi à votre tour la possibilité d’effectuer une action matin, une action midi et une action soir. Mais pour cela, vous devrez avant tout les avoir activées sur vos cartes Sort, en payant le coût avec des jetons Materia, soit 3, 4 ou 5 d’une même couleur. Évidemment, plus le coût est élevé, plus l’action sera puissante. Si vous n’avez pas activé d’actions sur vos cartes Sort, pas de panique ! Des actions de base vous seront toujours disponibles.
Sur un jeton Materia se retrouve aussi une rune de l’un des cinq types. En tout temps, vous pouvez utiliser trois jetons arborant des runes semblables pour remplacer un jeton d’une autre couleur. Un petit conseil : je vous dirais de ne pas négliger cette option. J’ai joué en mode « économe » lors de ma première partie, et je l’ai regretté. Je me retrouvais sans cesse bloquée. En effet, comme on ne peut posséder que 9 jetons Materia en tout temps, on a tout intérêt à les utiliser.
Chaque joueur possède aussi un familier, soit une créature illustrée sur un plateau en carton, qui permet de stocker des jetons Materia, rapportant ainsi des points de victoire en fin de partie. Malheureusement, outre l’illustration, le choix d’un familier plutôt qu’un autre ne change absolument rien à la partie, car il n’est doté d’aucun pouvoir particulier, ce que j’ai trouvé un peu dommage. En effet, j’aurais aimé que le choix du familier fasse une différence pour les joueurs. Il aurait été facile de lui accorder un effet à utiliser une fois au courant de la partie, par exemple, à la manière du Dragon Compagnon dans Flamecraft.
Les combinaisons de cartes et la rejouabilité
Dans le livret de règles, il est suggéré de jouer quelques parties de SpellBook avec seulement les cartes de niveau 1 pour débuter, puis la suivante avec seulement les cartes de niveau 2, et ensuite une partie avec les cartes de niveau 3. Puis, de passer au jeu classique en mélangeant toutes les cartes, cela dans le but de se familiariser peu à peu avec toutes les cartes du jeu.
De notre côté, nous avons fait une première partie avec seulement les cartes de niveau 1, tel que recommandé. Nous avons trouvé le niveau de difficulté trop bas et les effets des cartes plutôt ennuyants. Ensuite, nous avons essayé une partie avec des cartes de niveau 2 et 3. Nous avons alors trouvé le jeu moins équilibré, on se retrouvait souvent sans action à faire dans l’une des phases et on progressait difficilement.
Notre troisième partie a définitivement été la plus intéressante, avec seulement des cartes de niveau 3. Le tout était plus fluide, plus intéressant. S’agissait-il d’une erreur de « forcer » le choix de cartes de niveau 2 et 3 à notre deuxième partie ? Y avait-il une incompatibilité entre les cartes piochées pour cette partie ? Je l’ignore, mais je vous invite à ne pas tenter l’expérience. Allez-y avec des cartes de niveau 2 ou 3 seulement, ou mélangez-les toutes.
Dans tous les cas, le jeu a une grande rejouabilité avec ses 2187 combinaisons possibles, mais j’ai l’impression que cela vient avec le risque de parties moins intéressantes que d’autres.
En conclusion
SpellBook a définitivement plusieurs aspects positifs. D’abord, son matériel incroyable nous en met plein la vue. Toutefois, après quelques parties, je ne peux pas dire qu’il est un coup de coeur pour moi. Je dois préciser que je ne crois pas être le public cible, étant une joueuse plutôt expérimentée. Je verrais bien SpellBook comme jeu d’introduction pour de nouveaux joueurs afin d’apprivoiser certaines mécaniques telles que la collection d’ensembles et la gestion de main. C’est un jeu avec une mise en place simple, facile à apprendre, et il possède également un mode solo.
Phil Walker-Harding est un auteur de jeu de société que j’apprécie beaucoup. Si c’est aussi votre cas, jetez un oeil à d’autres titres qu’il a créés : Sushi Go !, Bärenpark, Gizmos, Imhotep… Il y en a pour tous les goûts !
Pour en savoir un peu plus sur la conception de SpellBook, je vous invite à consulter le « journal du créateur » de Phil Walker-Harding… vous y apprendrez des détails très intéressants !
J’aime
- Le matériel
- Les superbes illustrations
- Le livret de règles très clair
J’aime moins
- Les mécaniques plutôt limitées
- L’inégalité entre les parties
- Le familier qui ne fait rien de spécial
La copie de SpellBook a été fournie par Asmodee Canada.