Queenz : To Bee or Not to Bee – Des abeilles et des orchidées

Les jeux de l’auteur Bruno Cathala m’ont toujours plu, que ce soit Five Tribes ou 7 Wonders Duel, pour ne nommer que ceux-là. Bruno Cathala est un auteur qui s’associe souvent avec d’autres pour ses nouvelles créations. Ici, il nous présente un jeu avec Johannes Goupy, dont il s’agit du premier jeu. Voici donc ma critique à deux joueurs de Queenz : To Bee or Not to Bee, où vous incarnerez un apiculteur souhaitant produire le meilleur miel grâce à ses abeilles et ses magnifiques orchidées.

  • Auteurs : Bruno Cathala, Johannes Goupy
  • Illustrateur : Vincent Dutrait
  • Éditeur : Mandoo Games (français), Rio Grande Games (anglais)
  • Nombre de joueurs : 2 à 4
  • Durée : 30 minutes
  • Année : 2019
  • Prix : 47$
  • Page officielle du jeu
  • Page BoardGameGeek

Matériel

Voici la liste du matériel présent dans la boite de Queenz :

  • 1 plateau central
  • 1 pion Jardinier
  • 4 jetons Production multicolore
  • 1 piste de score
  • 4 jetons de score
  • 4 plateaux individuels
  • 3 orchidées noires
  • 20 pots de miel (une série de 5 par joueur)
  • 24 tuiles Champ (2 exemplaires de chaque forme)
  • 125 orchidées (25 de chaque couleur)

Soulignons d’abord qu’avant votre première partie, il faudra prévoir, comme dans bien des jeux, de détacher les pièces de cartons. Ici, on parle de 128 orchidées. Point négatif, le carton utilisé pour celles-ci laisse de minuscules débris sur la table lorsque nous détachons les pièces. Aussi, les plateaux individuels sont un peu trop minces.

Bien que le devant de la boite ne m’attire pas particulièrement, je comprends ce choix esthétique justifié par Bruno Cathala par le besoin de se démarquer des autres jeux sur les tablettes. L’arrière de la boite est convaincant, les mécaniques sont indiquées, c’est un point positif.

Côté matériel, il aurait été pratique d’inclure un sac pour mettre les tuiles plutôt que d’avoir à créer une pioche avec 128 tuiles, car on doit parfois au cours de la partie remélanger des tuiles dans la pioche. Nous avons utilisé un sac en tissu d’un autre jeu pour nos parties et cela a été une excellente décision. Aussi, l’organisateur en plastique compris dans la boite n’aide pas à un rangement rapide, car il est plus long d’y ranger les tuiles que de les mettre dans un sac.

Au départ, je trouvais que les abeilles illustrées sur les tuiles de Queenz avaient l’air de mouches. Un petit tour sur le site de Bruno Cathala m’a fait réaliser que les abeilles spécifiques aux orchidées ont cette apparence un peu bleutée.

Sinon, le matériel est mignon, surtout les petits pots de miel de couleur ainsi que les ruches. Aussi, le livret de règles est très clair et cela facilite l’apprentissage du jeu.

Comment jouer

Queenz comporte un plateau central représentant le jardin, où nous trouvons 36 orchidées placées aléatoirement (6×6). Le pion Jardinier en fera le tour au cours de la partie. Chaque joueur débute la partie avec un plateau individuel qui servira de réserve, trois ruches et une série de cinq pots de miel (un de chaque couleur).

À votre tour, vous pouvez effectuer l’une des deux actions suivantes :

  • Cueillir des orchidées pour alimenter votre réserve
  • Remplir un champ avec des orchidées ou des ruches de votre réserve

Pour cueillir des orchidées, il faut avant tout avoir la place pour les stocker dans sa réserve. Voici les trois options :

  • Prendre une seule orchidée (avec ou sans abeilles)
  • Prendre deux orchidées (sans abeilles, de la même couleur ou de couleurs différentes)
  • Prendre trois orchidées (sans abeilles, de couleurs différentes)

Après avoir placé vos orchidées dans votre réserve, vous avancez le jardinier d’autant de pas autour du jardin que le nombre d’orchidées cueillies ce tour-ci.

Pour remplir un champ, il faut être capable d’y poser une orchidée ou une ruche par case. Tous les champs sont composés de cinq cases, disposées différemment, telles des pièces de Tetris. Heureusement, on peut tourner les formes d’un côté ou de l’autre (recto ou verso), ce qui donne plus de possibilités.

Des points seront marqués à chaque fois que deux orchidées de la même couleur ou plus seront posées de façon adjacente sur un champ, à raison d’un point par orchidée. Lors de tours subséquents, une orchidée posée adjacente à des orchidées de cette couleur déjà posées les fera compter à nouveau. Par exemple, vous aviez déjà placé un groupe de trois orchidées rouges et vous en ajoutez une adjacente : vous marquerez quatre points ce tour-ci pour les orchidées rouges. Dès que vous avez marqué des points avec une couleur, vous placez le pot de miel correspondant sur la piste de production de miel de votre plateau individuel. Une fois les cinq pots de miel de couleurs différentes acquis, vous prenez un jeton Production multicolore qui vous fera marquer un bonus de 10 points si vous êtes le premier, 6 points si vous êtes le deuxième (5 points et 4 points pour la troisième et la quatrième personne, s’il y a lieu).

Une fois qu’un joueur a posé cinq champs, cela déclenche la fin de la partie. Le décompte final consiste en l’addition des points marqués au cours de la partie et des bonus sur les jetons Production multicolore. Le bris d’égalité, s’il y a lieu, est le nombre d’abeilles sur les champs de chacun des joueurs.

Mécaniques et thématique

Voici les mécaniques utilisées dans Queenz :

  • Mise en place variable
  • Drafting
  • Placement de tuiles
  • Construction de modèle
  • Collection d’ensemble

J’ai trouvé qu’il était intéressant de combiner le style « puzzle » et le placement de tuiles avec le jardinier qui fait le tour du jardin et qui permet un choix varié d’orchidées.

Quelques aspects du jeu m’ont rappelé d’autres titres populaires :

La thématique est bien présente, bien qu’il s’agisse plus d’un jeu de fleurs que d’un jeu d’abeilles, comme le titre pourrait nous le faire croire. Les illustrations de Vincent Dutrait (Jaipur, Lost Cities : Le duel) sont magnifiques et ajoutent de la vie au thème.

Quelques conseils

Voici quelques observations notées au fil de mes parties :

  • Je recommande d’inclure la variante des orchidées noires dès les premières parties. Cela n’ajoutera pas de complexité au jeu mais une petite touche intéressante qui ne sera utilisée que quelques fois par partie.
  • À trop vouloir prendre ce que l’on veut (seulement une tuile), on peut prendre du retard sur l’adversaire. À l’inverse, essayer de prendre le plus de tuiles n’est pas toujours l’idéal. Il est mieux de se concentrer sur ce que l’on a vraiment besoin.
  • Éviter de trop bâtir notre stratégie autour des abeilles et des ruches seulement. Il y a possibilité de faire beaucoup de points avec celles-ci, mais pas au détriment de scorer des orchidées sur plusieurs tours. Il faut suivre le rythme du jeu et s’adapter en cours de route.
  • Il est important d’aller chercher son bonus de Production multicolore si possible, encore une fois sans oublier de scorer plusieurs fois nos orchidées déjà placées.
  • Il faut surveiller ce que l’adversaire fait et toujours regarder ce qu’on lui laisse.
  • Ne pas oublier de surveiller le nombre de champs posés pour ne pas passer tout droit concernant le déclencheur de la fin de la partie (cinq champs posés).

Durée et difficulté

Nos trois parties de Queenz ont duré en moyenne 1h20. C’est une durée acceptable pour moi en ce qui concerne un jeu de ce niveau de réflexion. Il n’y a pas de situation où on s’est dit « oui mais, si tel truc arrive… ». Les règles sont bien rédigées et ne laissent pas place à interprétation, il n’y a donc pas de perte de temps à vérifier des choses sur BGG au cours des premières parties, comme dans d’autres jeux.

Les actions disponibles dans Queenz en font un jeu accessible, qui serait parfait pour initier de nouveaux joueurs à la mécanique de placement de tuiles. À noter qu’à deux joueurs, nous sommes capables d’anticiper notre tour suivant en devinant ce que l’adversaire compte faire, mais ce ne serait probablement pas le cas à trois ou à quatre joueurs.

On aura une crampe de cerveau au moment de visualiser à l’avance où l’on souhaite placer nos champs et nos orchidées, et on ressentira le besoin de manipuler les formes, annonçant ainsi à l’adversaire quelle pièce nous intéresse. Ce n’est pas grave, car celui-ci ne peut pas nécessairement jouer pour nous bloquer, et chaque forme est disponibles en deux exemplaires. Vous verrez qu’après un premier champ posé, il sera plus facile de choisir nos orchidées en fonction des couleurs déjà présentes dans celui-ci.

Dans Queenz, notre stratégie évolue au fil de la partie, on ne peut pas rester encabané dans une stratégie de départ. Il n’est pas évident de positionner les abeilles et les ruches de façon judicieuse. En effet, ce n’est pas tout de prendre des abeilles, encore faut-il les placer près des ruches.

Plaisir

J’ai beaucoup aimé Queenz, mais je ne peux m’empêcher de me demander s’il peut devenir répétitif à la longue. L’important, c’est que nous nous sommes bien amusés à jouer les architectes du champ d’orchidées. Il y avait dans ces parties un niveau d’interaction et de confrontation supérieur à Beez, un autre jeu d’abeilles bien connu.

Lorsque nous prenons une, deux ou trois tuiles, les conditions sont différentes et cela nous amène un bon niveau de réflexion. Nous pourrons avoir une deuxième chance de choisir certaines tuiles lorsque notre jardinier tournera le coin du plateau, le jeu n’est donc pas trop frustrant.

Petit rappel, nous avons testé le jeu à deux joueurs. Nous avons trouvé l’équilibre parfait à ce nombre de joueurs. Bien que le jeu se joue jusqu’à quatre joueurs, ce nombre ne semble pas recommandé par les joueurs selon BGG.

Si vous cherchez un jeu avec de belles mécaniques et des règles claires, jetez un coup d’oeil à Queenz, il vous surprendra !

J’aime

  • Les couleurs vibrantes
  • La combinaison de mécaniques
  • La facilité d’apprentissage et l’absence d’ambiguïté

J’aime moins

  • Les quelques lacunes du matériel

La copie de Queenz a été fournie par Asmodee Canada.

Queenz : To Bee or Not to Bee

Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir

Limpide et très agréable

Queenz est un jeu simple à apprendre mais qui offre tout de même un beau défi. Ses mécaniques s'harmonisent bien et malgré quelques lacunes au niveau du matériel, il s'agit d'un jeu à découvrir !

À propos de Geneviève Corriveau

Adepte de jeux de société, j’adore apprendre. Mordue d'informatique, de technologie et de gadgets, je suis une geek intense et passionnée qui aime s'informer et s'amuser.

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