Dans le flot continu de nouveautés, de gros cartons, de kilos plastiques, reste-t-il de place pour les petits jeux de cartes ? Les « entre-jeux », les jeux rapides entre deux gros jeux, auront toujours leur place, mais pour se démarquer, il faut le petit plus qui nous fait oublier les autres. Est-ce que Narabi le possède ?
Narabi : ta roche ne va pas là !
- Auteurs : Daniel Fehr
- Éditeur : Z-Man Games
- Nombre de joueurs : 3 à 5 joueurs
- Durée : 10 à 15 minutes
- Année : 2019
- Prix : 19,99$
- Page BoardGameGeek
Comment jouer ?
Si vous êtes capables de compter jusqu’à neuf, vos bases sont assez solides pour vous et vos coéquipiers pour affronter Narabi. En début de partie, au hasard, on place dans des protecteurs de cartes (fournis dans le jeu), une carte Roche avec une carte Effet. On place alors les cartes devant chaque joueur, de manière à ce que chacun possède trois cartes devant lui.
Le but est simple, à votre tour de jeu, le joueur actif doit échanger une carte avec celle d’un partenaire, en respectant l’effet indiqué au dos de la carte. Une fois fait, on passe au joueur suivant qui effectue cette même action, et ainsi de suite, jusqu’à ce que la partie se termine.
Dans Narabi, la partie se termine lorsque les cartes sur la table font une suite logique de 0 à 9 ou de 9 à 0, et ce, avant que le nombre de tours prédéterminé au début de la partie se termine. Et si je parle de coéquipiers depuis le début, c’est que bien-sûr, vous devez réussir ensemble à faire la suite logique.
Matériel
Le matériel fourni dans Narabi est bien. Les cartes sont d’une bonne qualité. La crainte, ce sont les protège-cartes inclus dans la boîte. Elles sont correctes, mais le problème, c’est que chaque mise en place du jeu fait en sorte qu’on retire les cartes des protège-cartes, qu’on mélange les cartes en mettant de nouvelles combinaisons Roche/Effet et par la suite, on remet le tout dans les protège-cartes. C’est énormément de manipulation qui peut accélérer la dégradation du matériel.
Ce va-et-vient avec les cartes et les protège-cartes ralentit la mise en place du jeu. Pour un jeu qui se veut rapide, où les possibilités de rejouer immédiatement après une partie sont élevées, cette mise en place, qui peut paraître longue pour un jeu de 15 minutes, pourrait décourager certain d’entre vous d’y rejouer plusieurs parties d’affilée.
Visuellement et thématiquement, nous n’avons pas vraiment l’impression d’être dans un jardin japonais qui se veut zen. Nous avons droit ici à un jeu basé sur la mécanique et non sur le thème.
Mes impressions
Oh ! un jeu coopératif où nous devons faire une suite de nombres… Et c’est là tout le malheur de Narabi. Il est arrivé trop tard sur les tablettes. Rapidement comparé à Hanabi ou The Mind, le jeu tombe à plat, on se rappelle rapidement que les deux autres existent, on les ressort pour essayer, pour comparer, et on ne rejoue pas à Narabi. Pas qu’il n’est pas bon, mais il ne dépasse pas les deux autres, tout simplement. De plus, Hanabi et The Mind se jouent facilement et agréablement à deux joueurs. Pour Narabi, il faut être trois joueurs ou plus. À ce nombre minimal requis pour jouer, lorsqu’on réussit à l’obtenir, on préfère sortir un autre jeu.
Si vous aimez ce style de jeu coopératif où il faut faire une suite logique, avec un minimum de communication, ce jeu est fait pour vous. Le défi demeure intéressant. Je vois ce jeu comme un jeu parfait à essayer dans un pub ludique, mais je le considère pas comme une obligation à posséder dans sa collection.
J’aime
- Rejouabilité à l’infini selon la mise-en-place initiale
- Courte durée, parfait pour ce type de jeu
- Facile à apprendre
J’aime moins
- L’impression de déjà-vu que le thème ne comble pas
- Longueur de la mise en place pour ce type de jeu
- Visuellement non accrocheur
La copie du jeu Narabi a été fournie par Asmodee North America pour cette critique.
Narabi
Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir
On s'amuse ? Oui. Est-ce qu'il y a mieux ? Oui.
Impression de déjà-vu avec Narabi, mais on passe un agréable 15 minutes.