Comme la majorité des gens de mon âge, c’est-à-dire nés au début des années 1990, je me souviens avoir reçu ma toute première console Nintendo, puis la Super Nintendo à Noël et d’y avoir joué encore et encore avec mon frère. Tous les longs week-ends et congés, nous allions au club vidéo, soufflions dans la cassette et découvrions des jeux. C’était le bon vieux temps. Dans ce temps-là, j’aimais bien les jeux vidéo. Il n’y avait que quelques boutons. Maintenant, je suis totalement perdue, mais je demeure une adepte des trames sonores.
Ce fut un dimanche après-midi de rêve avec l’Orchestre de Jeux Vidéo qui nous avait généreusement invités à leur Concert NES-SNES à la salle Marguerite-Bourgeoys du collège Regina Assumpta à Montréal. Après ma première expérience de Hero of the Past, un concert dédié à The Legend of Zelda auquel j’ai assisté en 2019, je m’y suis rendue dans un contexte totalement autre accompagnée de mon ado-geek de quatorze ans. Non, ce n’est pas parce qu’il est un grand joueur, mais un grand passionné de musique. Multi-instrumentiste, il en est à sa troisième année d’euphonium dans son cours de musique ainsi que l’harmonie en parascolaire. Affamé de connaissances, il s’est mis à apprendre de façon autonome de nombreux instruments dont la clarinette, la flûte traversière et le ukulélé. Comme si ce n’était pas assez, il compose et arrange ses propres pièces qui sonnent comme des trames de jeux vidéo depuis plus d’un an. Aucun mot ne pourrait décrire son enthousiasme.
L’OJV (Orchestre de Jeux Vidéo)
Fondé en 2008 par Catherine Caplette-Bérubé, Jocelyn Leblanc et Sébastien Wall-Lacelle, l’OJV est un organisme à but non-lucratif démocratisant l’accès à la musique orchestrale en se spécialisant dans les bandes sonores de jeux vidéo. Formé de passionnés, il s’agit d’un environnement de choix pour interpréter un répertoire unique dont ils signent les arrangements.
Au fil des ans, sa popularité n’a cessé de croitre et en plus de ses concerts réguliers, l’OJV a eu l’occasion de se produire à la Maison Symphonique de Montréal, au festival G-Anime à Gatineau, au Palais des congrès de Montréal dans le cadre du festival Otakuthon 2019.
Au fil des ans, les univers de Super Mario, Pokémon, Final Fantasy et de nombreux RPG ont été mis en valeur.
Le programme
Disponible selon un lien par code QR, nous avons eu accès aux pièces qui seraient interprétées.
- Ouverture Kid Icarus (Arrangement de Jonathan Dagenais)
- Yoshi’s Island (Arrangement de Francis Morin Leblanc)
- Lavos & Magus (Arrangement de Jérémie Desrosiers)
- Castlevania (Arrangement de Camille Frappier-Fortin)
- Donkey Kong Country I-II (Arrangement de Jérémie Desrosiers)
- ActRaiser (Arrangement de Félix-Antoine Coutu)
- Kirby’s Adventure / Super Star (Arrangement d‘Eleanor Hébert)
- Medley NES / SNES (Arrangement de Rebecca Charland-Nadeau)
- Super Metroid (Arrangement d‘Alexandre Choinière)
- Mega Man X (Arrangement d‘Alexandre Choinière)
Mon expérience
J’ai eu des frissons partout sur le corps seulement en les entendant s’accorder avant le début du concert. À l’écoute, je me suis rendue compte que mes connaissances étaient très limitées, mais j’ai adoré l’atmosphère. Je me suis remémorée de précieux souvenirs des moments où, mon frère et moi, avions joué en cachette pour finir la cassette de Donkey Kong Country avant la fin de la location et j’ai bien ri de leur version de Yoshi’s Island.
Conscients que nous sommes tous esclaves de nos écrans, ils ont intégré un aspect interactif à travers un quiz sur application mobile qui nous invitait à tenter de deviner de quel jeu vidéo étaient tirés les extraits musicaux lors de leur medley. Malgré mon maigre score de trois sur douze, je me suis bien amusée.
J’ai été marquée par les valeurs humaines et l’esprit d’équipe de l’OJV. À la fin de chaque pièce, le directeur musical invitait solistes et arrangeurs à se lever afin de recevoir l’amour du public.
L’incroyable générosité
Ne se prenant nullement au sérieux, l’animation était parsemée de blagues souvent nichées et de nombreux musiciens étaient costumés. Cette fois-ci, j’ai encore été charmée par l’incroyable générosité de toute l’équipe. À l’entracte, la majorité des musiciens sont venus rencontrer les spectateurs à l’entrée et ont généreusement partagé leur passion en participant à une séance photo. Pour l’occasion, mon fils avait apporté sa flûte traversière et sa clarinette. De toute façon, il sort rarement sans ses précieux.
À la fin du spectacle, nous avons eu la chance de discuter à nouveau avec quelques musiciens ainsi que le directeur musical. Une rencontre qui restera marquée très longtemps dans la mémoire et le coeur de mon fils. Il s’agit de celle avec Jérémie Desrosiers, joueur d’euphonium (l’instrument principal de mon fils) et arrangeur, qui a pris le temps de l’encourager et le conseiller dans la poursuite de son rêve. Dans la voiture, il m’a dit :
« Quand je vais être grand, je voudrais être ce monsieur. » – Édouard, mon ado-geek de quatorze ans
Sans rentrer dans les détails, l’adolescence peut devenir une épreuve pour de nombreux jeunes et mon fils n’en fait pas exception. Vivant des moments difficiles, je ne l’avais pas vu sourire à pleine dents depuis des mois et l’expérience du concert et des rencontres lui ont donné un élan d’énergie.
Pour plus d’informations
Nous pouvons suivre l’OJV, très actif sur les réseaux sociaux, sur plusieurs plateformes et même assister à certaines répétitions et représentations de concerts en ligne.
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