Cette semaine, j’ai envie de faire un petit billet différent. La pandémie a chamboulé nos vies et a changé notre façon de fonctionner en société. Depuis quelque temps, j’essaie de réfléchir à l’impact que ce virus aura sur le cinéma. Quel sera l’héritage laissé par la COVID-19 en fin de compte ?
Des recettes peu enviables
C’est en jetant un coup d’oeil à la page web de Box Office Mojo l’autre jour que m’est venue l’idée d’écrire cet article. En voyant les recettes que certains films ont fait depuis quelques semaines, il est naturel de se poser quelques questions. Au moment où j’écris ces lignes, le film le plus rentable de l’année est Bad Boys for Life avec des recettes de 204 millions de dollars. À cette pareille date l’an dernier, Avengers : Endgame avait déjà amassé plus de quatre fois cette somme.
Les superproductions sont donc repoussées de plusieurs mois pour éviter le désastre. C’est le cas de Black Widow, le tout dernier de la compagnie Marvel, qui devait sortir en mai dernier. Les amateurs pourront revoir le personnage incarné par Scarlett Johansson au mois de novembre seulement. Même scénario pour James Bond, No Time to Die, mettant en vedette Daniel Craig, est repoussé jusqu’en novembre. Une stratégie qui pourrait porter ses fruits en fin du compte, mais vu la situation présente aux États-Unis, je doute que la pandémie soit sous contrôle à cette date. Les studios ont beau attendre et repousser, le virus est toujours présent et les spectateurs ne sont tout simplement pas au rendez-vous.
Vers une diffusion en ligne ?
D’autres stratégies sont donc mises de l’avant pour essayer de maximiser les profits. Certaines superproductions sautent carrément la distribution en salle et se dirigent directement vers une sortie en ligne. C’est le cas de Mulan justement, la nouvelle addition dans l’interminable tourbillon de reprises signées Disney.
Originalement dédié pour les salles de cinéma, le studio abandonne finalement l’idée et opte plutôt pour une sortie en ligne. Moyennant la somme de 34,99$ ici au Canada, les abonnés de la plateforme Disney+ ont accès au film autant de fois qu’ils le veulent. Une option moins chère pour les familles qu’une soirée au cinéma, mais tout le contraire pour l’utilisateur singulier. Un pari de taille pour la compagnie américaine qui pourrait faire face à un échec commercial si le client n’embarque pas dans l’engouement. Une possibilité bien envisageable, puisque le film est disponible gratuitement pour les abonnés de la plateforme à compter du 4 décembre. Avec un budget de 200 millions de dollars, gageons que Disney préfère l’option payante.
Quelle sera la suite des choses ?
Les effets de la pandémie ne sont pas sur le point de disparaître alors que nous pourrions faire face à d’autres confinements. Quelles stratégies les studios choisiront-ils afin de surmonter leurs déficits ? Et quel impact auront-elles sur l’avenir du cinéma ? Certainement, les studios les plus riches survivront à la pandémie. Devront-ils réévaluer la facture de leurs productions et se diriger vers de plus petits films moins coûteux ? Faire des films axés davantage sur un scénario réfléchi plutôt que des effets spéciaux à n’en plus finir. Ça ne pourrait pas faire de mal, à mon avis.
Par contre, qu’adviendra-t-il des studios indépendants ? Mon article sur The Green Knight et A24 en juillet parlait un peu de tout cela. Des mois plus tard, toujours rien. Il était la grosse sortie du studio, l’impact financier doit sûrement être ressenti. Même combat pour les établissements des cinémas qui ne cessent de perdre de l’argent depuis le mois de mars. Jumelé à la pandémie, la venue des Netflix, Disney+ et autres services de diffusion en ligne, assisterons-nous bientôt à la mort des films en salle ? J’espère bien que non.
Et vous, comment vos habitudes de visionnement ont-elles été changées ? Êtes-vous retourné au cinéma depuis la réouverture des salles ?