20 ans moins quatre jours après la sortie de son titre précédent au grand écran, les Power Rangers y reviennent en ce vendredi pour le plaisir de ses premiers amateurs de la franchise ayant débuté en 1993. Ce devait être un défi pour les créateurs de mettre en scène des « ados avec de l’attitude » devant plaire autant aux premiers adeptes maintenant âgés de plus ou moins 30 ans qu’aux plus récents (la série télé n’ayant jamais arrêté depuis 1993).
Entre nous, spectateurs de la première déclinaison, avouez qu’à l’annonce du nouveau film, on s’est surtout marré, tout en ne fermant pas la porte à la possibilité de se déplacer en salles pour l’occasion.
N’empêche, une franchise qui effectue un tel retour après tant d’années inspire souvent la crainte. On peut penser aux Ninja Turtles de 2014 et 2016 (passez lire la critique de Kim), pour prendre un exemple très près. En 2015, ce court métrage non officiel avait fait un peu jaser pour sa version pas mal plus obscure et dévergondée des Rangers d’âge plus mature (ou pas).
Le verdict pour les Power Rangers de 2017 ? Dur à dire. Quelques surprises, mais probablement plus de déception. Mais passons sur ce que vous vouliez savoir concrètement. Sans divulgâchis. Remarquez qu’il n’y a pas grand-chose à divulgâcher vraiment.
Billy, Kimberly, Zack, Trini et Jason s’ajoutent sur Facebook
Dans un premier temps, le film n’est pas bourré d’action. Certains apprécieront l’accent mis sur les personnages et l’identité distincte de chacun(e) qui remplissent pas mal plus la bobine du film. Les cinq Rangers venant tout juste de se connaître, on passera un certain temps au développement des protagonistes et à la socialisation de l’un et l’autre. Sur ce, tôt dans le film et plus tard aussi, on notera des clins d’oeil un peu inattendus à The Breakfast Club. Évidemment, il faut aussi prendre le temps de bien se familiariser avec l’art martial et le morphin’ time.
Soyez rassurés. Billy est vraiment Billy, Zack demeure lui-même, et c’est à peu près aussi vrai pour Jason, Trini et Kimberly. On a toutefois bonifié l’histoire de chacun(e) d’éléments plus intéressants, plus intrigants, plus désolants. Ce qui nous donne des personnages alléchants, différents de l’un de l’autre et bien humains, sans être trop stéréotypés, ni trop romancés. On s’est aussi assuré d’être en 2017 en diversifiant le profil des protagonistes afin que plus de spectateurs s’y reconnaissent.
Angel Groove déménage plus au nord
En 1993, Angel Groove, la ville fictive des Power Rangers, était très sud californienne et tout le monde s’habillait en fluo. Il semble que le climat de la ville ait subi des changements climatiques puisqu’il est maintenant plus tempéré, humide et ennuagé. On se croirait maintenant plus dans un coin reculé et montagneux de la côte ouest, plus au nord. En fait, on croit comprendre que les Rangers vivraient bien ailleurs.
Rita Repulsa, passionnée de bijouterie d’or
Rita Repulsa est évidemment de retour et en grande forme. Elle n’a juste pas encore d’amis autour d’elle, faisant cavalière seule. Bien qu’elle ne sera jamais aussi divertissante qu’a pu l’être sa vieille version, on apprécie son sens de l’humour occasionnel et sa nouvelle passion pour la bijouterie d’or. Mais elle est délibérément plus détestable qu’autre chose dans l’ensemble. Chapeau à l’actrice, car son travail sur ce plan est très bien réussi.
Les Zords
Un film des Power Rangers n’en aurait pas été un sans leurs énormes jouets de combat. Le seul problème est qu’ils font davantage penser aux nouveaux Transformers qu’aux Zords tels que nous les connaissions. Nous sommes vraiment ici dans le déjà vu. Bien qu’ils se révèlent fort utiles et amusants pour ceux et celles aux commandes, on aurait aimé qu’ils s’inspirent davantage que ce à quoi ils ressemblaient jadis. De plus, en raison de leur design trop complexe et détaillé, on perd un peu le fil de l’action et de leurs mouvements de combat précis.
Zordon et Alpha
Présents.
La table est mise… peut-être
En bref, ce ne sont probablement pas les scènes d’action qui vous marqueront dans ce film, alors que c’est ce à quoi on s’attendait probablement tous. Mais la table est bien mise pour une suite, qui n’aura aucune excuse pour ne pas être un meilleur film. Pour l’instant, on est loin du désastre cinématographique tant craint, mais on ne peut parler d’une version mémorable des Power Rangers en combat non plus.
Site officiel du film
Saban's Power Rangers
Scénario, récit
Personnages
Visuel, effets spéciaux
Adaptation, mise à jour de la franchise
Ambiance
Mitigé, acceptable
Un film intéressant sur certains aspects, mais ayant peu à voir avec ce qui était attendu de la franchise. Une mise à jour assez intéressante de cette dernière toutefois. Peu de scènes d'action et d'effets spéciaux mémorables. Le départ très doux d'une probable série de quelques films.