L’univers de Ryan Laukat vous dit quelque chose ? C’est possible, car ses jeux à succès sont nombreux. Near and Far, Above and Below, Sleeping Gods, Islebound, pour ne nommer que ceux-là. Aujourd’hui, je vous présente son dernier titre, Périple. Sorti en anglais en 2019 sous la maison d’édition de Ryan Laukat, Red Raven Games, il est cette fois édité en français par Lucky Duck Games. Voici ce que j’en ai pensé.
- Auteur : Ryan Laukat
- Illustrateur : Ryan Laukat
- Éditeur : Lucky Duck Games (français), Red Raven Games (anglais)
- Nombre de joueurs : 2 à 4
- Durée : 40 minutes
- Année : 2021 (français), 2019 (anglais)
- Prix : 39.99$
- Page officielle du jeu
- Page BoardGameGeek
Thématique et mécaniques
Bienvenue à Arzium, terre d’anciennes civilisations, de créatures étranges, de merveilles inexpliquées et de personnages pleins de vie. Une insidieuse maladie du sommeil s’est répandue sur l’ensemble des terres, provoquant l’errance de toutes les créatures. Elles parcourent désormais des centaines de kilomètres de façon chaotique, le regard perdu dans le vide. Il est de votre devoir d’entreprendre un périple pour les retrouver, les extirper de leur sommeil et les rallier à votre cause afin qu’elles vous aident à retrouver d’autres âmes errantes ! L’univers Arzium se retrouve dans d’autres jeux, dont Above and Below, Near and Far, Islebound, et City of Iron.
– Extrait du livret de règles
L’histoire en prémisse de Périple est assez farfelue, tout autant que les textes qui accompagnent les personnages. Cela nous aide au départ à entrer dans la thématique, mais on oublie rapidement ce récit. Si vous êtes amateurs de l’univers de l’auteur, la thématique risque de vous plaire. Autrement, il faudra que les mécaniques vous convainquent.
Dans Périple, nous retrouvons les mécaniques suivantes :
- Récupération d’actions (Century, Raptor)
- Majorité/influence de zone (Arkadia, Scythe, Viscount of the West Kingdom)
- Couverture de grille (Patchwork, L’Île des Chats, Les Petites Bourgades, Paris : Ville Lumière)
- Grille carrée (Patchwork, L’Île des Chats)
La mécanique de couverture de grille est surnommée la mécanique de Tetris, en l’honneur du célèbre jeu. C’est la combinaison de cette mécanique et de celle de récupération d’actions qui nous fera nous creuser les méninges pour essayer de remporter des cartes. L’utilisation de ces deux mécaniques, plus rares, en fait un jeu unique, qui ne donne pas l’impression de reprendre de mêmes combinaisons de mécaniques qu’un autre titre.
Matériel
Tout d’abord, il faut souligner le travail d’illustration sur la boîte de Périple ; elle est magnifique. Autant l’extérieur que l’intérieur est superbement illustré. On reconnaît le coup de crayon de Ryan Laukat si nous avons déjà eu entre les mains l’un de ses jeux.
Voici le matériel fourni dans cette boîte :
- 43 cartes Terrain/Personnage
- 12 cartes de Départ
- 96 marqueurs Exploration
- 24 tuiles Artefact
- 30 pièces de valeur 1, 6 pièces de valeur 5
- 4 cartes Aide de jeu
- 1 carte Avant-poste
- 5 cartes promotionnelles Animal
Les cartes sont de bonne qualité. La peinture des marqueurs Exploration laisse parfois transparaitre le bois dessous mais ce n’est rien de majeur. Le livret de règles est clair et exempt de fautes, on se surprend à atteindre la section « Fin de la partie » après seulement quelques pages.
Comment jouer ?
Chaque joueur débute la partie avec trois cartes Personnage, sur lesquelles se trouve une forme constituée de cases. Celle-ci permet de poser des marqueurs sur le plan constitué de six cartes Terrain de chacune six cases, et conquérir ainsi d’autres cartes Personnage (l’endos des cartes Terrain). Chaque joueur étant placé devant l’un des quatre côtés du plan, tout le monde aura un angle différent au moment de placer ses marqueurs, car les formes ne peuvent être tournées avant de placer ses marqueurs, sauf avec une capacité spéciale d’une tuile Artefact.
L’objectif du jeu est d’amasser le plus de points de victoire grâce aux cartes Personnage et aux tuiles Artefact. La fin de partie se déclenche lorsqu’un joueur a en sa possession dix cartes.
Sur certaines cases, on peut amasser des pièces, qui nous seront utiles entres autres pour poser plus de marqueurs. En effet, certains cartes Personnage affichent des emplacements optionnels (en pointillé) qui coûtent deux pièces chacun.
Une fois tous nos personnages utilisés et donc retournés face cachée, on pourra, au début du prochain tour, les remettre face visible afin de pouvoir les utiliser à nouveau. Si l’on veut devancer ce moment, il faudra alors payer une pièce par carte Personnage toujours face visible, puis nous pourrons retourner toutes les autres face visible.
Deux variantes sont mentionnées dans le livret de règles, celle de l’avant-poste et celle de l’empilement. Nous avons essayé la première, qui consiste essentiellement à entourer le marqueur d’un adversaire avec nos propres marqueurs pour obtenir une carte octroyant trois points de victoire en fin de partie.
Durée et difficulté
Périple est un jeu très accessible, qui s’apprend rapidement. Je le conseillerais plutôt à des novices qu’à des joueurs experts. Idéalement, je recommande d’utiliser les règles complètes, soit de jouer avec les tuiles Artefact, dès le départ. Sinon, il manquerait assurément de piquant à la partie. J’aurais pris un peu plus de capacités spéciales, car chacune est présente plusieurs fois, mais avec un coût et un nombre de points de victoire qui varient.
Nous avons joué nos deux parties en plus d’une heure, alors que la durée mentionnée est de 40 minutes. Après quelques parties, cette durée serait probablement atteignable.
Plaisir
Je n’ai eu l’occasion de jouer à Périple qu’à deux joueurs. Bien qu’intéressant, j’ai trouvé que nous avions tendance à jouer chacun dans notre coin. Cela faisait en sorte que le moment de l’affrontement, c’est-à-dire celui où l’on doit se battre pour une carte, se faisait attendre. Je prédis beaucoup plus de plaisir à trois ou à quatre joueurs. D’ici là, nous revisiterons Périple en duo pour tester la variante de l’empilement.
J’ai beaucoup apprécié le suspense de ne pas savoir qui gagne avant la fin de la partie, puisque les points de victoire ne sont visibles que du côté Personnage des cartes. Ainsi, tous les points ne sont jamais visibles en même temps au cours de la partie.
En conclusion
Périple est un bon jeu d’introduction qui a le potentiel de me surprendre encore au fil des parties. Son côté accessible lui assure une place dans ma bibliothèque ludique en prévision de le présenter à ma famille éventuellement. Il plaira aux joueurs débutants ou intermédiaires, avec des graphismes captivants et une combinaison de mécaniques intéressante.
J’aime
- Accessible pour de nouveaux joueurs
- Simple à apprendre
- Les superbes illustrations
J’aime moins
- Les capacités spéciales pas assez nombreuses
La copie de Périple été fournie par Lucky Duck Games.
Périple
Graphisme
Matériel
Thématique
Mécanique
Plaisir
Un bon jeu d'introduction
Périple est un bon choix de jeu pour introduire de nouveaux joueurs ou des joueurs intermédiaires à certaines mécaniques. Ses graphismes et son matériel ne vous décevront pas.