Les jeux indépendants ont la cote depuis les dernières années. Il arrive qu’on y retrouve des petits bijoux qui arrivent à rivaliser avec des jeux dits « AAA » au moins au niveau du plaisir et de la jouabilité. Puisque les moyens ne sont pas comparables, les concepteurs doivent user d’ingéniosité pour donner un visuel particulier et attrayant à leurs jeux. C’est exactement ce qui a été fait pour Graceful Explosion Machine qui fait son arrivée sur PS4 et sur Steam après avoir été lancé sur la Switch plus tôt cette année.
Avec ce jeu, c’est un retour à l’âge d’or des jeux vidéo qu’on effectue : bienvenue dans l’univers des « shmups » ! Peut-être que le terme vous est inconnu mais vous êtes probablement plus familier avec les jeux Galaga ou R-Type. Dans ces jeux essentiellement 2D horizontal, vous incarnez un vaisseau spatial qui doit faire son chemin au travers des milliers d’adversaires pour terminer le jeu.
- Studio de production : Vextex Pop
- Éditeur : Vextex Pop
- Plate-forme : Switch, Steam et PS4 (version PS4 essayée)
- Multijoueur : Non
- Site officiel
Une direction artistique hors du commun
Pour qu’un jeu m’intéresse, il doit y avoir un élément déclencheur. Dans certains cas, c’est l’histoire qu’on propose qui m’attire, d’autres fois, c’est le visuel. Ici, Graceful Explosion Machine m’a séduit par une direction artistique unique. On pourrait quasiment croire qu’il s’agit d’un jeu pour enfants tellement les images sont minimalistes et colorées. Les formes des vaisseaux sont extrêmement simplistes mais tout est très conséquent et fort bien animé. Le jeu nous vend bien son univers avec son aspect visuel fort.
Côté sonore, c’est adéquat sans pour autant impressionner. Vos armes font toutes un bruit différent sans pour autant taper sur les nerfs. Important pour ce type de jeu quand on pense qu’on peut tirer des centaines de balles par minute. Toutefois, la musique est minimale et n’a pas tendance à faire une grosse impression. En fait, en écrivant l’article, je me suis même demandé s’il y en avait et je suis allé sur YouTube pour confirmer qu’elle existait.
Toujours à bout de souffle
Les mécaniques de jeu sont bien connues. On commence avec certains types d’armes et à mesure que le jeu avance, on découvre de nouvelles fonctionnalités. Par exemple, peu de temps après le début, vous trouverez une lame qui tournoie autour de vous pour vaincre les ennemis se trouvant le plus près de vous. C’est un item pratique, mais il réduit votre barre d’attaque spéciale alors vous devrez l’utiliser parcimonieusement pour éviter de vous retrouver en manque de puissance quand vous en aurez le plus besoin.
Tout le jeu se déroule à l’horizontale seulement. Quand vous commencez, les seules directions que vous pourrez utiliser sont droite, haut et bas. Le jeu vous expliquera ensuite que vous pouvez vous retourner sur vous-même en appuyant sur un bouton pour vous diriger vers la gauche. Finalement, votre dernier atout dans votre arsenal est un mouvement rapide vers l’avant (dash) qui permet de se sortir de fâcheuses situations.
La vitesse joue pour beaucoup aussi dans le jeu. À plus de 60 images par seconde, tout déboule à la vitesse de la lumière. Contrastant rapidement avec son aspect visuel enfantin, on découvre un jeu passablement difficile. Il n’est pas rare de travailler d’arrache-pied pour terminer un tableau et recevoir la mention D. Ici, il ne s’agit pas simplement de terminer le tableau mais il faut le faire en faisant le plus de points possible.
Au moins, le jeu ne pénalise personne qui voudrait simplement passer d’un tableau à l’autre sans pour autant vouloir son nom au tableau des honneurs. Mais malgré cela, ça travaille de voir toutes ces notes médiocres et on retourne refaire les tableaux pour avoir un meilleur résultat. Ici, on récompense les joueurs qui arrivent à combiner le plus d’adversaires vaincus avec le plus de style possible. Sans surprise, c’est beaucoup moins facile à faire qu’on peut le penser. Si votre but est d’avoir un « A » pour chacune des sections, préparez-vous à refaire les mêmes tableaux plusieurs fois. À moins bien sûr que vous soyez juste bien meilleurs que moi !
On ne peut pas reprocher grand-chose à ce jeu, mais il devient un peu répétitif à la longue. Oui, je sais que c’est le propre de ce genre de jeu, mais pour un peu plus d’une quinzaine de dollars, j’en voulais davantage. Et puis, il n’y a pas de mode multijoueur non plus mais il faut avouer que je ne vois pas comment on aurait pu le faire.
Tout le monde connaît bien le proverbe Ne jugez pas un livre à sa couverture. Celui-ci s’applique également très bien au jeu Graceful Explosion Machine. Sous un air ludique et presque enfantin, se cache un jeu passablement difficile mais amusant. Le désir d’être meilleur arrive à atténuer un peu la répétition du jeu au final sans pour autant aider le jeu à transcender.