La deuxième semaine est déjà finie (et la troisième bien entamée) pour le festival Fantasia et cette semaine encore nous avons découvert plein de films. Hasard, ou pas, beaucoup des films que nous sommes allés voir étaient des adaptations. Il faut dire que le cinéma de genre va souvent puiser dans les livres, mangas, bandes dessinées et autres. La chance nous a de nouveau souri puisque les films étaient tous intéressants et la plupart étaient très bon. Sans plus attendre…
Lôi Bào : 3/5
Film de super-héros vietnamien, Lôi Bào, est une histoire d’origine réalisée par Victor Vu (Yellow Flowers on the Green Grass,2015). Victor Vu est aussi scénariste sur le projet avec Nam Doan Nhat et Kay-Tilo Nguyen.
L’histoire :
Tam (Cuong Seven) est un artiste de bande dessinée reconnu, depuis quelques temps il travaille sur la création d’un nouvel album : Lôi Bào, le premier super-héros vietnamien. Malheureusement, il apprend qu’il a un cancer du poumon et qu’il ne lui reste que quelques semaines à vivre. Il n’aura donc pas le temps de finir son livre. S’éloignant de sa famille, il réfléchit à des solutions mais n’en voit pas. À bout, il essaye de se suicider pour en finir mais son ami, un vieux professeur de biologie, va le sauver. Dans la forêt, il découvre un homme qui vient juste de mourir. Et si Tam pouvait utiliser son corps…
Notre avis :
Le scénario très classique pour un film de super-héros. Un homme normal qui après un incident hors de son contrôle se transforme et découvre des pouvoirs. Un vieux scientifique, des méchants et une famille à protéger. Tous les éléments sont présents. Malheureusement le scénario ne prend pas, les personnages manquent de profondeur et les péripéties sont évidentes. Il y aussi des petites incohérences dans les pouvoirs que reçoit Tam, je comprends la mémoire musculaire, mais les souvenirs ? C’est un peu trop.
Par contre, les scènes d’actions sont excellentes et les effets spéciaux très réussis. Les combats sont ce qui nous marque le plus, ils sont époustouflants ! Ce qui fait que malgré l’histoire très basique, on passe un bon moment. C’est un de mes coups de coeur dans les films d’action de cette année.
Parallel : 4/5
Troisième long métrage du réalisateur Isaac Ezban (The Incident, 2014), Parallel est un film de science-fiction assez classique. Production canadienne, le scénario a été écrit par Scott Blaszak.
L’histoire :
Quatre amis, Josh (Marc O’Brien), Lena (Georgia King), Devin (Aml Ameen) et Noel (Martin Wallström), travaillent et habitent ensemble. Ils possèdent une jeune start-up et essaient de développer une application de stationnement payant. Lorsqu’ils pensent avoir perdu le contrat, ils décident de profiter de ce qui pourrait être leur dernière soirée ensemble. En rentrant dans leur maison, ils découvrent par hasard un escalier inconnu qui leur donne accès au grenier. C’est là qu’ils vont trouver un miroir magique. Bon, d’accord, pas magique mais presque. Ils vont vite se rendre compte que le miroir leur permet d’aller dans des mondes parallèles. Mais peut-on voyager aussi loin et rester soi-même ?
Notre avis :
Si l’intrigue de base est ordinaire, le film sort du lot. Ce sont surtout les personnages qui sont très bien écrits et les différentes relations mises en place sont crédibles. Sous l’amitié qui les unit tous, on découvre au fur et à mesure la complexité de leur dynamique. C’est un bon thriller qui utilise une science-fiction intelligente pour développer son scénario. La photographie est vraiment bien réussie et donne une ambiance particulière au film. La seule chose qui m’a dérangé est le cliffhanger final. J’avais l’impression qu’il est là juste pour finir sur un suspense, mais qu’il ne s’intègre pas bien dans l’histoire et la mythologie créée. Ça reste un très bon film à regarder si vous aimez la science-fiction et la bonne nouvelle, c’est que les deux premiers films de Isaac Ezban sont sur Netflix.
I Am a Hero : 4.5/5
Adapté du manga éponyme, I Am a Hero est sorti en 2015. Et finalement, après de longues négociations et beaucoup de travail, il est enfin projeté au festival Fantasia. Le film, japonais, a été réalisé par le grand Shinsuke Sato (Bleach, 2018) et écrit par Akiko Nogi.
L’histoire :
Rien ne va dans la vie de Hideo Suzuki (Yô Ôizumi). Il rêve d’être un grand artiste manga, mais ses histoires n’ont pas de succès car les héros sont trop normaux. Il travaille donc un atelier pour le compte de quelqu’un d’autre. Sa relation avec sa petite amie est triste et sur le point de finir. Tout va changer lorsque une épidémie étrange se déclenche, transformant les gens en ZQN. Il va s’enfuir et essayer de protéger une lycéenne rencontrée en chemin. Heureusement il est armé d’un fusil (un fait rare au Japon).
Notre avis :
Je n’ai pas lu le manga dont le film est tiré, je n’ai donc pas pu comparer. Et je ne sais pas si je me lancerais dans la série, mais j’ai beaucoup aimé l’adaptation. C’est un film de zombies assez classique. On assiste au début de l’épidémie et le héros essaie de survivre et de sortir de la ville. Ce qui le différencie des autres, c’est justement le héros qui est loin d’en être un. Du moins, c’est ce qu’il pense. Les effets spéciaux étaient excellents et les zombies dégoûtants à souhait. La transformation de Tekko, la petite amie d’Hideo, est vraiment dérangeante.
La musique, de Nima Fakhrara, et les bruitages sont magiques. Ils nous transportent complètement ailleurs. Mais c’est surtout l’humour qui rend I Am a Hero mémorable. Il est extrêmement bien dosé et tombe juste. Le résultat final donne un film d’action avec une vraie tension dramatique et des personnages profondément humains.
Inuyashiki : 3/5
Deuxième film de Shinsuke Sato présenté au festival cette année, Inuyashiji est aussi une adaptation de manga. Cette fois-ci, le scénario est écrit par Hiroshi Hashimoto (Flying Colors, 2015).
L’histoire :
Un père de famille un peu misérable, Ichiro Inuyashiki (Noritake Kinashi) a une vie tranquille mais triste. À la maison comme au travail, il se fait marcher sur les pieds par tout le monde. Lors d’une promenade nocturne, sa vie va basculer. Il se fait transformer en robot par des aliens (on suppose) et se retrouve du jour au lendemain avec plein de pouvoirs. Mais il n’est pas le seul, Hiro Shishigami (Takeru Satoh), un jeune homme solitaire qui était aussi présent au parc, subit la même transformation. Alors qu’Ichiro découvre ses habiletés en aidant les autres, Hiro s’en sert pour détruire.
Notre avis :
On sent un thème commun avec I Am a Hero, une personne ordinaire qui devient finalement un héros. Mais pour ce film, on l’explore dans l’univers des super-héros. On voit comment deux hommes complètement différents mais « normaux » réagissent à une situation extraordinaire. Et si ils sont différents, ils ont quand même plusieurs points en communs, le premier étant leur solitude. On sent bien qu’ils sont tous les deux dépassés par les événements.
Encore une fois, le son et les bruitages sont excellents. Je ne sais pas si c’est parce que je n’y prêtais pas attention avant, mais je les ai trouvés percutants. Par contre, les effets spéciaux sont dans l’ensemble un peu moins bien réussis. Il y a des scènes très bien faites, mais malheureusement on décroche à certains moments. Et puis les pouvoirs qu’ils possèdent ne sont pas clairs, on n’arrive pas à comprendre les règles établies. Ça me dérange toujours et quand je l’ai remarqué, je n’arrive plus à l’oublier. Au final, Inuyashiki est divertissant, mais on sent qu’il y a trop de choses. Une série aurait été peut-être plus appropriée.
Searching : 5/5
Après avoir remporté un franc succès à Sundance, Searching était présenté chez nous en première canadienne. Produit aux États-Unis, le film est réalisé par Aneesh Chaganty. Ce thriller est son premier long-métrage, Chaganty signe aussi le scénario en collaboration avec Sev Ohanian.
L’histoire :
C’est une histoire d’une famille de trois avec David Kim (John Cho), père de famille, Pamela Nam Kim (Sara Sohn), la mère et Margot Kim (Michelle La), leur fille. À 16 ans, Margot est portée disparue. Une enquête locale est ouverte, mais malheureusement, après les deux premiers jours de recherche, les personnes impliquées dans l’enquête n’arrivent toujours pas à trouver une piste potentielle. C’est alors que David décide de prendre part aux recherches par lui-même.
Raconté par le biais des appareils technologiques que nous utilisons au quotidien, ce thriller ultramoderne met en scène un père désespéré devant suivre les traces numériques laissées par sa fille avant que celle-ci disparaisse pour toujours.
Notre avis :
J’ai été surprise par comment l’histoire est très bien raconté par le biais des appareils technologiques d’aujourd’hui. Il y a plusieurs films que nous avons pu voir auparavant qui avaient ce concept mais qui ont eu du mal à bien faire passer l’histoire. Contrairement à ceux-ci, ce film vous emmène dans une montagne russe d’émotions du début jusqu’à la fin. Pour vous donner une idée, j’ai souri, j’ai stressé et j’ai pleuré à plusieurs reprises dans le film.
Le réalisateur Aneesh Changaty a trouvé une façon originale et immersive de raconter son histoire et cette approche traduit formibablement bien la manière dont nous interagissons en ligne. Tout peut être retrouvé dans des messages texte, discussions vidéo, médias sociaux, nouvelles en ligne, etc.
Je suis sorti du film avec une bonne remise en question à propos de notre utilisation abusive de toutes technologies et mon coeur battait encore de toute cette aventure que j’ai passée aux côtés de l’incroyable performance de John Cho. Si vous êtes de grands admirateurs de suspense et d’émotions, je vous recommande fortement le film.
Par Claudia
A Rough Draft : 3/5
Récit de science-fiction adapté d’un livre à succès, A Rough Draft est une production russe réalisée par Sergey Mokritskiy (Battle for Sevastopol 2015).
L’histoire :
En moins d’une journée, la vie de Kirill (Nikita Volkov), un designer de jeux vidéo génial, est complètement chamboulée. Son appartement est occupé par quelqu’un d’autre, il n’a plus d’emploi et plus personne ne se souvient de lui. Sur le bord de la folie, il retourne à son appartement pour confronter la nouvelle locataire, puisque c’est là que tout a commencé. Une dispute éclate, un accident arrive et il se réveille quelques heures plus tard avec une adresse. Arrivé sur place, il découvre une tour. Il est maintenant un functionnal, gardien et douanier de mondes parallèles. Et ce n’est que le début…
Notre avis :
J’étais impatiente de découvrir ce film qui mélange science-fiction et fantaisie. Malheureusement, j’ai été un peu déçue. Si l’histoire est intéressante, le traitement n’est pas à la hauteur. J’ai réussi à suivre l’intrigue mais difficilement et en sortant j’ai entendu beaucoup de personnes qui étaient complètement perdues. L’univers créé est complexe, en plus des mondes parallèles, il y a toute une société qui les gère. Je comprends que ce n’est pas facile à raconter, surtout en moins de deux heures, mais ils auraient peut-être dû en enlever un peu pour rendre le film plus fluide.
De plus, les effets spéciaux ne sont pas très bon, ce qui n’aide pas à entrer dans l’histoire. Le film reste bon, mais il faut s’accrocher. C’est vraiment dommage, car l’idée est excellente. Personnellement, ça m’a donné envie de lire les livres de Sergei Lukyanenko.