À l’affiche depuis vendredi dernier, Downsizing est un film de science-fiction qui nous propose plusieurs pistes de réflexions intéressantes.
Une bonne mise en situation
Des scientifiques qui cherchent à lutter contre la surpopulation, découvrent le moyen de rapetisser les gens, le « downsizing ». Pour motiver les gens à suivre la procédure, un système est mis en place qui leur permet d’augmenter leur niveau de vie. En effet, avec quelques centaines de milliers de dollars, vous pouvez devenir millionnaire si vous acceptez de vous laisser réduire. Paul Safranek et sa femme, Audrey, décident de se lancer dans l’aventure. Commence alors un voyage de découvertes, mais comme souvent on se rend vite compte que plus ça change plus c’est pareil…
La première fois que j’ai vu la bande-annonce, j’ai cru qu’on allait avoir droit à un nouveau Chérie, j’ai réduit les enfants. Heureusement, on se rend rapidement compte que ce n’est pas le cas. Le film commence très bien, la découverte de la technologie par les scientifiques, puis l’annonce publique et la réaction du monde entier à la nouvelle. Bon, le moment où l’on voit tous les différents peuples est un peu trop classique et mièvre à mon goût, mais ça passe. Ensuite, on rencontre les personnages principaux, un couple de classe moyenne qui va prendre la décision de subir le « downsizing » pour essayer d’avoir une meilleure vie. C’est un concept intéressant qui permet de poser plusieurs questions sociales.
Downsizing, la solution parfaite
La science-fiction est un genre très varié, même si elle est généralement réduite aux vaisseaux spatiaux ou aux dystopies post-apocalyptiques. C’est donc toujours agréable de voir un film sortir du lot et nous proposer une histoire différente qui nous fait réfléchir. Si Downsizing nous explique rapidement le pourquoi de la découverte scientifique, ce n’est pas le propos du récit. Le film commence réellement dix ans après que la révélation ait été faite au grand public. La procédure, sans être banale, est devenue courante et il existe des colonies de « petits » un peu partout dans le monde. Il y a peu de problèmes lors de la transformation, c’est donc une solution quasiment parfaite pour refaire sa vie dans un monde nouveau.
La première partie du film nous explique comment notre univers s’est adapté à cette solution quasi magique pour lutter contre la surpopulation. Des gens plus petits, ça veut dire moins de consommation, de déchets et de gaspillage. Tout ça sans effets négatifs ! Du moins au premier abord, en effet le film est une satire sociale et ne s’en cache pas. S’il ne prend pas le temps de répondre aux questions, il les pose. Sous la surface dorée de la solution miracle se cache une autre réalité qui nous est dévoilée petit à petit. Le personnage principal ouvre graduellement les yeux (et nous aussi) lorsqu’il est confronté aux divers changements. Même si les questionnements ne sont pas révolutionnaires, ils restent très ancrés dans notre société et c’est une bonne façon de les amener.
Des acteurs et des personnages émouvants
En plus de l’histoire intéressante, ce sont les acteurs qui font la force de Downsizing. Le casting principal est excellent, Matt Damon, Christoph Waltz, Hong Chau et Kristen Wiig sont tous très crédibles dans leurs rôles. J’ai particulièrement apprécié la performance de Christoph Waltz ; plus besoin de le présenter depuis Django. Bon, d’accord, je ne suis pas complètement objective car je suis une admiratrice, mais son personnage d’abord irritant devient drôle et même touchant à mesure que le film avance. En fait, tous les protagonistes du film sont touchants à leur façon, ils sont tous très réels et semblent près de nous. C’est d’ailleurs une des grandes réussites du film. À certains moments, on oublie la science-fiction pour se laisser emporter dans l’histoire des personnages, puis d’un coup, on se rappelle des enjeux.
Le retour d’une équipe gagnante
À la réalisation, on retrouve Alexander Payne, il est aussi le coscénariste et il partage la tâche avec Jim Taylor. C’est loin d’être la première collaboration du duo puisqu’ils travaillent ensemble depuis plusieurs années. On leur doit entre autres Sideways (2004) et About Schmidt (2002) avec Jack Nicholson. D’ailleurs, ce n’est pas seulement un duo puisque le compositeur fait, lui aussi, partie de l’équipe. En effet, Rolfe Kent s’associe de nouveau avec Payne et Taylor et vient créer une ambiance musicale qui colle parfaitement au film. De premier abord plutôt légère et gaie, on distingue en fond des notes un peu plus inquiétantes. Ce qui, d’après moi, convient très bien à l’histoire. Personnellement, j’ai beaucoup aimé la musique, c’est un petit coup de cœur.
Au final, c’est un bon film qui nous propose un scénario intriguant, mais très dense, peut-être un même un peu trop. À mon avis, il aurait mérité davantage de temps d’écran car on veut en savoir plus. Une mini-série avec des épisodes qui traitent de chaque problématique individuellement aurait été parfaite. Un peu comme une saison entière de Black Mirror sur la même technologie (si jamais quelqu’un écoute….). En fin de compte, je vous le conseille, car il vaut définitivement la peine d’être vu.
À découvrir au cinéma pendant le temps des fêtes.
Si vous avez des envies de débats en sortant de la salle, c’est normal !
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Mon avis
Performance des acteurs
Scénario
Photo, ambiance, effets spéciaux
Musique
Approuvé
Un film qui mérite d'être vu, même si la fin nous laisse malheureusement un peu sur notre faim.
Merci