À travers les années, la compagnie TT Games et ses sous-divisions, Traveller’s Tales et TT Fusion, ont réussi à remettre les jeux vidéo de LEGO au gout du jour. Chaque jeu, dont la série LEGO Star Wars, a été un succès retentissant, avec un bon nombre de copies vendues.
Mais jamais le développeur ne s’est aventuré dans le domaine des collections classiques telles que City, Pirates ou Castle. Cette perspective change avec le jeu LEGO City : Undercover. Mais est-ce que TT Games a pu garder la même touche d’ingéniosité, d’humour et d’action pour toute la famille avec ce titre ?
Un grand univers comique
Le jeu nous met dans la peau de Chase McCain, un policier de la ville de LEGO City qui, après s’être fait voler le mérite de la capture d’un criminel notoire, s’est fait exiler de la ville et du service de police pour avoir brisé la couverture d’un témoin. Bref, une histoire digne des films policiers des années 70, en omettant le fait que le criminel notoire, dans sa fuite finale, était tout simplement sur une tondeuse…
Bref, dès les premiers instants du jeu, on sent que la touche humoristique qui semble émaner de tous les jeux de TT Games est toujours omniprésente dans Undercover. On nous introduit à une distribution de personnages colorés et plus ridicules les uns que les autres. À certains endroits, il fallait littéralement que j’arrête de penser comme un adulte pendant des conversations pour vraiment pouvoir apprécier le ridicule et le « slapstick » de la situation.
Même si la trame principale de l’histoire est relativement sérieuse, l’essence du jeu reste légère, amusante et remplie de références que seuls les adultes reconnaitront et qu’un enfant trouvera toujours amusantes. Le fait que le jeu ne soit pas pris dans une franchise comme Batman ou un autre film du genre a probablement jouer en faveur des développeurs pour avoir cette liberté comique.
On ne joue plus qu’au LEGO
La base du jeu se veut une espèce de carré de sable dans lequel nous sommes libres d’évoluer de mission en mission tout en suivant une ligne directrice. Malgré le fait que le jeu est extrêmement linéaire sur le plan des missions principales, il y a énormément de choses à faire à LEGO City. Capturer des extra-terrestres, accumuler des briques dorées, reconstruire des structures démolies, et j’en passe. La quantité de missions supplémentaires est tout simplement abasourdissante. On peut s’attendre à une énorme portion des heures du jeu à collectionner tout ce qu’il y a dans la ville.
Le jeu emprunte beaucoup à Grand Theft Auto et à d’autres styles, mais sans nécessairement copier de manière trop évidente, le tout est bien adapté pour être dans cet univers. Ce qui rend l’expérience absolument charmante est que la majorité des véhicules, des objets utilisés, des costumes et des modèles reconstruits font partie des collections actuelles de LEGO. Certains crieront à la publicité imbriquée ; je dirais plutôt que c’est une immersion du collectionneur et du fan. Chaque modèle de plusieurs collections dont City, Space et même Pirate font partie des de ceux présents dans l’environnement. Un bel exemple est un camion-remorque que j’ai acheté il y a de ça quelques années et que j’ai pu retrouver à mon grand plaisir dans le jeu. C’est littéralement un hommage ainsi qu’un bel exemple de ce qui peut être fait avec les LEGO dans un cadre urbain qui allie briques et modèles réalistes.
L’habit ne fait pas le moine
Chase McCain peut compter sur un arsenal de déguisements pour compléter plusieurs tâches dans la ville. Du civil à l’astronaute, en passant par le fermier et le voleur, les costumes donne des pouvoirs uniques qui permettent d’ouvrir de nouveaux espaces restreints ou d’utiliser de nouvelles attaques loufoques pour arrêter les méchants. Mais c’est là que la variété arrête, car la plupart des actions n’offrent que l’option d’enfoncer le bouton A comme un déchaîné ou d’attendre l’endroit opportun pour utiliser les éléments. Outre cela, les costumes sont présents simplement pour influer sur les moments importants ou prévu à cet effet. On ne peut pas réellement changer la donne dans bien des situations avec un costume ou un autre.
On peut aussi aller de bâtiment en bâtiment à travers un système de course libre extrêmement simplifié, tel un Mirror’s Edge ou un Assassin’s Creed pour débutant. Ces parties impliquent souvent des portions de jeu de plateforme qui se soldent souvent par une expérience frustrante, étant donné qu’on peut tomber souvent en bas sur le plancher et être pris à tout recommencer depuis le début. Parfois amusantes, parfois frustrantes, les différentes zones varient dans le dosage de cette mécanique de jeu, mais j’ai remarqué que plus les éléments de “plateforme” était présents, moins le jeu était plaisant.
Un des gros problèmes du jeu est fort probablement les écrans de chargement qui prennent une absolue éternité à arriver. Dès l’ouverture du jeu, nous n’avons pas le plaisir de voir les menus du jeu, mais bien une barre dans l’écran du GamePad et une attente d’une trentaine de secondes… pour un menu ! Une fois la sélection faite, le jeu ne commence pas et on retombe dans une espèce de limbes pour un autre 30 secondes à une minute d’attente. Les temps de chargement dignent des années 90 ne devraient pas se produire en 2012 et c’est littéralement impardonnable pour un jeu d’une console de “prochaine génération”.
Et la GamePad ?
Outre l’utilisation de l’écran de la GamePad dans le câdre d’un indicateur de chargement, l’utilisation des possibilités du nouveau contrôleur de Nintendo reste tout de même minimal à plusieurs égards. L’utilisation d’une espèce de mode caméra en bougeant votre manette par-dessus l’écran est amusant et intuitif et les communications se font à l’écran. Chase peut continuer de bouger dans la ville tout en recevant une transmission animée des multiples personnages, que ce soit des policiers ou des mécréants. Ceci étant dit, il reste un peu décevant que la manette si prometteuse de Nintendo soit si peu utilisée dans le jeu, surtout un jeu publié par la compagnie qui fabrique de la console.