Vous rentrez de votre dure journée de labeur et levez la tête avec honte. Votre regard se pose sur le seigneur des ténèbres et grand roi du mal. Vous avalez difficilement. Comment lui dire que vous avez complètement raté votre mission ? Vous en perdrez sûrement la vie… À moins que… Vous regardez votre collègue près de vous. Celui ou celle qui vous a aidé et qui a, de ce fait, échoué aussi. Lorsque votre grand lord vous demande pourquoi vous n’avez pas réussi la quête, vous pointez votre allié : « c’est de sa faute, car… ».
Cette drôle de prémisse est celle du jeu Aye, Dark Overlord !. Vous incarnez de petits gobelins qui reviennent d’une mission échouée.
Vous devez alors expliquer à votre seigneur du mal pourquoi il n’aura pas sa fiancée ou les 150 premiers Pokémon ou peu importe ce que le joueur qui l’incarne aura l’audace d’inventer comme mission. En utilisant des cartes de situations, le joueur-gobelin doit inventer des excuses, tout en passant la balle à un autre laquais sans quoi le seigneur lui donnera un regard noir. Après 3 regards désapprobateurs, vous êtes exécuté. Il existe quelques actions différentes pour les gobelins plaidant leur cause. Tout d’abord, un joueur peut interrompre le gobelin qui prend la parole. Il utilise une carte à cet effet, tout en y ajoutant une situation dans sa main. Cela a pour effet de mélanger l’histoire du joueur et peut parfois lui coûter la victoire. Pour passer le tour à un autre, le joueur parlant doit utiliser une carte de blâme et, sans cette carte, il perd automatiquement un point. Le but du jeu est de convaincre le grand Lord que tout est de la faute de l’autre en utilisant le plus de cartes de situations possible. La partie se termine quand le méchant seigneur donne 3 représailles à un joueur.
La qualité du jeu dépend beaucoup des gens avec qui il est joué. Évidemment, puisque Aye, Dark Overlord ! est totalement basé sur l’improvisation, ce n’est pas tout le monde qui peut y trouver son compte. Les gobelins doivent être incarnés par de bons comédiens et le seigneur des ténèbres aussi. C’est lui qui est le moteur principal, car il a le pouvoir sur tout. Il peut interrompre les joueurs, leur demander des précisions et surtout, leur enlever des vies. Il y avait, lors de mes parties, des seigneurs très différents. Certains étaient sévères sur les excuses données et rendaient le jeu doublement difficile pour les gobelins. Les cartes de situations ne concordant pas toujours avec ce que les autres joueurs inventent avant son tour, cela prend une improvisation exemplaire pour y pallier. D’autres seigneurs laissaient passer bien des excuses étranges et complètement bidon sans regard désapprobateur. Cela créait des parties longues et complètement tirées par les cheveux. La force de ce jeu est la totale liberté que les joueurs ont d’inventer ce qu’ils veulent (tout en suivant leurs cartes de situations). Le règlement précise aussi que le seigneur peut donner des avertissements à tous ceux qui lui manquent de respect ce qui, certes, peut mener à l’abus, mais rend les choses terriblement drôles quand un joueur en a marre du seigneur.
En bref, Aye, Dark Overlord ! est particulièrement amusant, mais avec le public approprié. Les possibilités ne sont limitées que par l’imagination des joueurs. Vous voulez connaître la supériorité d’improvisation de vos amis ? Vous voulez rire et avoir du plaisir ? Vous en avez marre de toujours jouer les héros ? Vous avez toujours rêvé de faire souffrir vos amis (et êtes un peu bizarre) ? Ce jeu est fait pour vous.
Allez visiter le site officiel pour plus de détails.