A Plague Tale: Innocence
Couverture du jeu A Plague Tale

A Plague Tale : Innocence – Le quotidien maculé du Moyen Âge

Si vous avez lu le dernier article sur les jeux indépendants à surveiller, vous savez que A Plague Tale : Innocence est un jeu que j’attendais. Tout d’abord par le visuel très impressionnant qui représente une époque médiévale plutôt fidèle, mais surtout par l’histoire qui est bien entendu l’un des points forts du jeu. La compagnie française Asobo Studio, reconnue pour des productions associées avec Pixar, nous livre enfin un jeu original et mature.

  • Studio de développement : Asobo Studio
  • Éditeur : Focus Home Interactive
  • Plateformes disponibles : PS4, Xbox One, PC
  • Plateforme de test : PS4
  • Classement : M17+
  • Prix : 64.99$
  • Site officiel du jeu

L’histoire se déroule en France où on incarne Amicia de Rune, fille d’une noble famille. Sa mère, une alchimiste, s’occupe de son petit frère touché par une mystérieuse maladie. Le pays, déjà déchiré par la guerre avec les Anglais, sera par la suite très vite infesté par des hordes de rats. Alors que l’Inquisition les recherche, Amicia et son frère Hugo doivent s’enfuir et découvrir le secret derrière le fléau qui ravage la contrée. Au cour de l’aventure, ils croiseront quelques alliés victimes des mêmes malheurs qu’eux. Ensemble, notre héroïne et son frère devront survivre pour trouver leur rôle à jouer dans ce monde impitoyable.

Faites attention aux rats
L’avènement des rats est l’élément déclencheur dans A Plague Tale

Une fois que l’infestation commence au début du jeu, Amicia est tâchée de trouver Laurentius, le confrère de sa mère. Le joueur doit donc naviguer dans différents lieux tels que des villages, des monastères et des châteaux pour faire progresser l’histoire. Même si le jeu n’est pas un « monde ouvert », il paraît beaucoup plus vaste grâce aux superbes décors. Le design des niveaux est si bien pensé que c’est aisé de se déplacer. Les personnages discutant de la prochaine destination ainsi que les alentours réalistes facilitent évidemment le périple.

Une jouabilité appropriée

Ce jeu d’aventure à la troisième personne opte plutôt sur une approche furtive, les actions directes sont à proscrire. Amicia est une jeune femme de 15 ans qui n’a que sa fronde pour se défendre. Elle peut alors diriger des pierres pour briser des barrières, catapulter des roches brûlantes pour repousser les bêtes affamées ou même éteindre des sources de lumière. Malgré ses options, l’héroïne est mieux de passer inaperçu la majorité du temps si elle veut survivre.

Amicia doit aussi protéger son petit frère qui peut tantôt nous aider, tantôt nous nuire. Elle est mieux de le tenir par la main car il pourrait paniquer et alerter des ennemis. Hugo peut tout de même nous aider à ouvrir des portes ou opérer des mécanismes à certains moments du jeu. Cette dynamique rappelle assurément The Last of Us, une grande référence vidéoludique. La jouabilité ne révolutionne pas l’industrie, mais elle est plus que satisfaisante.

Un équipement adapté

Le jeu est parsemé de casse-têtes pour s’échapper aux ennemis et aux rats, ce qui permet de continuer l’aventure. Ces puzzles sont plutôt faciles mais aussi très instinctifs. Les rongeurs craignent la lumière et cette mécanique est très bien utilisée. S’il y a une torche, on pourra se déplacer à travers ces petits monstres. Sinon, il faudra trouver un moyen de faire du feu. L’un des alliés qu’Amicia rencontrera est un apprenti alchimiste. Il lui apprendra à concocter quelques items spéciaux pour manoeuvrer les rats dans des conditions précises. Le meilleur exemple est d’envoyer les rongeurs aux trousses de patrouilleurs ennemis une fois leurs lanternes éteintes.

Des améliorations à l’arsenal du personnage permettront d’ajouter un peu de variété dans la jouabilité. Les développeurs auraient pu malheureusement élaborer d’avantage car la complexité des défis n’arrive que vers la fin. Allumer ou éteindre des torches, lancer des pierres et déplacer des obstacles sont les actions les plus utilisées. Il arrivera aussi à quelques reprises qu’Amicia doive attaquer un poursuivant, une pierre bien décochée suffira pour l’abattre. Du même coup, la partie se termine si le joueur se fait attaquer par un ennemi ou par les rats. Le jeu peut sembler relativement facile pour des joueurs plus habiles.

Les ressources servent à améliorer ses armesUtiliser l’atelier pour améliorer son équipement

Une immersion impressionnante

L’atmosphère du jeu paraît authentique à l’époque visée. Une fois les terres dévastées par les rongeurs, le monde devient aussitôt sale, sombre et dégueulasse. On nous rappelle constamment les répercussions de l’épidémie en voyant tous ces cadavres gisant dans la boue. La scène du champ de dépouilles est particulièrement saisissante. Sans oublier les animaux morts qui sont entassés en murailles pour se protéger des rats. Les quelques survivants restent cachés. Amicia et son frère progressent dans ce monde puant, évitant autant les rats que les gardes de l’Inquisition.

Il est clair que les points positifs du jeu se situent au niveau du visuel et des relations entre personnages. J’ai trouvé le graphisme sublime en jouant sur une PlayStation 4 standard et une télévision HD. Le jeu propose également de prendre avantage de la PS4 Pro en 4K, si possible. Il y a tout de même quelques détails qui évoquent encore la génération précédente. Le feuillage trop mince et quelques expressions faciales manquant d’émotions en sont des exemples. Le jeu reste au moins très immersif, ce qui ne gâche pas la qualité du divertissement. D’ailleurs les voix (autant françaises qu’anglaises) ainsi que les pistes sonores sont bien intégrées. La musique, souvent stressante, enrichit l’atmosphère morbide. J’ai été rapidement plongé dans cet univers réaliste.

Le Moyen Âge est une époque bien sombre
Le Moyen Âge est une époque bien sombre

Une expérience éphémère

Le gros problème de A Plague Tale : Innocence est plutôt sa durée de vie. Il y a 17 chapitres, et le tout prendra environ une douzaine d’heures de jeu. Une fois l’histoire complétée, le joueur n’a pas particulièrement de bonnes raisons de continuer à jouer. Des objets à trouver pour en savoir plus sur la vie d’antan ne sont selon moi pas suffisants pour garder les joueurs. Je vois aussi le peu de variété d’ennemis comme un handicap. Je pense qu’un mode de jeu à débloquer (des puzzles supplémentaires, par exemple) aurait été bien apprécié. Si ça peut vous réjouir, ce jeu est honnêtement moins cher que ce qui se fait présentement sur le marché.

J’ai néanmoins apprécié l’expérience que ce jeu m’a procuré. Il y a de bonnes idées qui auraient pu être mieux exploitées, mais le studio peut être fier de ce qu’il a accompli. D’ailleurs, une suite ne serait que bénéfique. Je conseille fortement de l’essayer à tout amateur d’aventures viscérales.

À propos de Michael Beaulieu

Geek depuis le siècle dernier, j’ai toujours été passionné de jeux vidéo et de cinéma. J’aime discuter pendant des jours de tout ce qui peut stimuler mon imaginaire. Je me vois autant un Saiyan qu’un Jedi, car tout est possible lorsqu’on est habité par cette force qui nous unit.

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