Wintermoor Tactics Club : un jeu tactique sorti des années 80

C’est par l’entremise du fil de nouvelle de Geekbecois que j’ai vu un communiqué de presse sur Wintermoor Tactics Club. Étant un admirateur de ce genre de jeu, je me suis mis à fouiner un peu. Avec ses graphismes aux airs d’une série animée des années 90, j’ai été rapidement séduit. Aussi, peut-être que de voir de la neige en pleine canicule venait saisir rapidement mon imaginaire…

Wintermoor Tactics Club : un jeu pour les nostalgiques

  • Studio de développement : EVC
  • Éditeur : Versus Evil
  • Plateformes disponibles : PC (mais éventuellement sur les diverses consoles)
  • Plateforme de test : PC
  • Classement : Pour tous
  • Prix : 18,99$
  • Site officiel du jeu
  • Page Steam du jeu

Un hommage aux années 80

Quand l’on regarde Wintermoor Tactics Clubs, l’on se dit rapidement que les créateurs sont de grands nostalgiques. L’action se déroule dans les années 80 et les graphismes rappellent étrangement de vieux dessins animés. En plus, la situation initiale fait très légèrement penser à Stranger Things. Vous incarnez Alicia, une jeune étudiante du collège de Wintermoor qui fait partie du « Tactics Club« . Dans ce club, on y joue essentiellement à un pastiche de Donjons et Dragons : Curses & Catacombs. Alors que les trois protagonistes aux personnalités distinctes vaquent à leurs occupations habituelles, ils sont convoqués à l’auditorium de l’école. C’est alors que le directeur Enfield explique aux élèves que les divers clubs devront s’affronter dans plusieurs batailles de boules de neige afin de décréter le club étudiant ultime…

Évidemment, c’est la panique chez les geeks. Les membres du club sont persuadés qu’ils se feront terrasser par les clubs plus sportifs… Ceux qui ont toujours été les rejets de leur école devront trouver une façon de triompher. C’est alors que l’un des membres du groupe à une idée géniale ! Pourquoi ne pas utiliser les tactiques de leur jeu préféré afin de mettre en place un plan d’action pour affronter les divers clubs… Bien que la prémisse rappelle celle de Final Fantasy Tactics Advance, un événement, qui n’implique pas un changement d’univers, viendra chambouler la vie des adolescents qui décideront de percer le mystère qui se cache derrière leur école… Plus vous avancerez dans l’histoire, plus celle-ci deviendra étrange et mystérieuse…

Le directeur de l'école annonce aux divers clubs qu'ils devront s'affronter afin de pouvoir garder leurs privilèges.
Le directeur de l’école annonce aux divers clubs qu’ils devront s’affronter afin de pouvoir garder leurs privilèges.

Curses & Catacombs : les combats de Wintermoor

La référence à Donjons et Dragons n’est pas banale ! L’interface des combats nous laisse imaginer un jeu de société sans pour autant en être une copie conforme. Chacun des joueurs est représenté par une figurine à l’image de son personnage et se déplace comme dans la majorité des jeux de combats tactiques. Détrompez-vous, vous n’aurez (malheureusement) pas de dés à lancer ! Les attaques font un nombre de dégâts fixe qui ne peut changer que selon les diverses défenses que vous appliquerez sur vos personnages.

Ce qui est original, ce sont les ennemis que nous pouvons affronter… Comme il s’agit d’étudiants n’ayant pas énormément d’argent, la majorité des monstres sont représentés par les mêmes figurines… Seuls leurs statistiques et leurs noms changent. Généralement, il faut donc être à l’affût afin de comprendre comment un combat peut se régler. Les ennemis plus dangereux sont d’ailleurs représentés par des salières… Bien que cela puisse sembler comme étant de la paresse de la part des graphistes, ça m’a plutôt semblé être une bonne idée. Plusieurs objets ont représenté les personnages et les monstres des campagnes auxquelles j’ai participé lorsque j’étais plus jeune.

La personnalisation est malheureusement assez pauvre. Les personnages ne gagnent pas de niveaux, seulement des habiletés qui font office d’équipement. De plus, certaines des meilleures habiletés sont obtenues très rapidement.

Bien que le fonctionnement soit simple, la courbe de difficulté change drastiquement au cours de l’aventure. À première vue, j’aurais suggéré ce jeu pour les débutants du genre afin qu’ils apprennent le fonctionnement des jeux tactiques. Cependant, après quelques chapitres, il m’est arrivé de recommencer à plusieurs reprises les mêmes combats dans le but d’avoir le meilleur résultat possible. Et que dire du combat final ? Sans explication, il nous faut réessayer plusieurs fois afin de comprendre la meilleure stratégie pour gagner. Vous n’êtes pas patient et vous êtes du genre à abandonner rapidement ? Ce n’est pas grave ! Après quelques défaites, le jeu vous offre un mode « sans échec » où vous ne pouvez pas perdre.

Les personnages jouent à un pastiche de Donjons et Dragons.
Les personnages jouent à un pastiche de Donjons et Dragons.

Un jeu de rôle tactique ou une nouvelle visuelle ?

Bien qu’une grande partie du jeu soit constituée de combats tactiques, on pourrait presque le qualifier de nouvelle visuelle. À plusieurs moments, l’action se déroule essentiellement dans les dialogues des personnages. Hélas, ce n’est pas nécessairement la force du jeu. La plupart des quêtes secondaires impliquent seulement de parler à un étudiant se trouvant dans un lieu précis avant de reparler à celui qui nous a donné la quête.

Ces quêtes secondaires servent généralement à donner de nouvelles habiletés. Plus vous aurez de personnages, plus vous aurez à faire des allers-retours afin de les rendre plus forts… En terminant le jeu, j’ai cru comprendre que ces quêtes secondaires étaient une façon de donner une vie aux étudiants de l’école. Malheureusement, ce n’est pas très bien livré. Bien que de donner vie aux personnages secondaires soit louable, cette option n’était pas nécessaire. J’ai trouvé la plupart des histoires secondaires anecdotiques et sans saveur.

Le problème, c’est que j’aurais dû porter plus attention ; le jeu nous fait passer des examens sur le texte que nous aurions dû lire. L’exemple (fictif) que je pourrais donner est le suivant : on apprend que Steve préfère la gomme aux fraises. Ensuite, on nous apprend la sorte de gomme favorite d’une dizaine d’élèves. Puis, plusieurs heures après, on nous demande d’identifier le personnage qui aime la gomme aux fraises. Je comprends l’exercice, je n’en vois pas la nécessité. Ces éléments rendent par moment l’expérience du jeu désagréable puisque l’information apportée sur Steve n’est pas nécessaire. On nous donne presque l’impression que le scénariste veut prouver qu’il a travaillé sur l’histoire des figurants…

Durant les combats, chaque personnage est représenté selon sa classe de Curses & Catacombs.
Durant les combats, chaque personnage est représenté selon sa classe de Curses & Catacombs.

Un bon divertissement

Wintermoor Tactics Club a une durée de vie d’une dizaine d’heures si l’on fait l’entièreté des quêtes secondaires. Malheureusement, la carte des combats et les ennemis seront toujours les mêmes. Comme il n’y a pas énormément de combats dans le jeu, la rejouabilité est presque nulle. Il s’agit d’un jeu qui met énormément d’importance sur le scénario alors que ce n’est pas nécessairement le point fort de celui-ci. Cependant, ne croyez pas qu’il ne s’agit pas d’un bon jeu ! Wintermoor Tactics Club est un excellent divertissement et peut s’avérer un défi pour les admirateurs de jeux tactiques. Le manque d’options peut rendre les combats intéressants, poussant généralement le joueur à réfléchir à chacun de ses mouvements.

J’aime

  • Les graphismes
  • La bande sonore
  • L’originalité

J’aime moins

  • La durée de vie
  • La courbe de difficulté
  • La redondance

La copie de Wintermoor Tactics Club a été fournie par Versus Evil.

Wintermoor Tactics Club

Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie

Un bon divertissement !

Malgré ses imperfections, ce jeu nous démontre que la compagnie indépendante a beaucoup de potentiel. Cette fusion entre le jeu de rôle tactique et la nouvelle visuelle est intéressante et apporte un divertissement intéressant.

À propos de David Charbonneau

Geek à temps plein, je suis passionné de jeux vidéo, de cinéma et de culture populaire. Ce que je préfère par-dessus tout est généralement un bon scénario, car l'histoire est pour moi plus importante que tout. Je DM beaucoup trop de parties de D&D pour ma propre santé mentale.

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