Batman 1989
@Warner Bros

Tous les films de Batman, classés du pire au meilleur

La sortie récente du film Le Batman de Matt Reeves, avec Robert Pattinson dans le rôle-titre, m’a donné l’envie de revisiter les précédents films de l’un de mes superhéros préférés. Voici mon classement tout personnel de tous les films de Batman, du pire au meilleur. Tous les goûts étant dans la nature, je vous invite à nous faire part de votre propre classement dans les commentaires !

J’ai laissé hors de ce classement le vieux film d’Adam West ainsi que tous les films animés, pour me concentrer uniquement sur ceux plus récents en prise de vue réelle. Cela ne veut pas dire que ces autres films sont moins bons, bien au contraire. Le film LEGO Batman est l’un de mes films familiaux préférés et Mask of the Phantasm, avec Mark Hamill dans le rôle du Joker, est vraiment excellent. Mais bon… la liste était déjà longue !

10 films de Batman, classés du pire au meilleur

10. Batman et Robin (1997)

Batman et Robin
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Impossible de ne pas classer bon dernier ce film horrible, duquel il n’y a rien à sauver. Même George Clooney, qui incarne un Batman monolithique arrivant à peine à tourner la tête, s’est excusé pour sa performance. Pourtant, son casting tombait sous le sens dans les années 90, où son charisme n’était plus à prouver. Le film est d’ailleurs bourré de vedettes qui cartonnaient à l’époque, dont Uma Thurman, Alicia Silverstone et Arnold Schwarzenegger. Ce dernier nous donne une classe de maître dans l’art de surjouer, enchaînant les vannes cultes (« All right everyone… chill ») et contorsionnant son visage de toutes les manières possibles sous un maquillage digne d’Elsa.

Quoi dire de plus ? Chaque réplique est télégraphiée, les décors en papier mâché feraient pâle figure dans un spectacle d’école secondaire, le Batcostume est muni de Batpatin, et les couleurs… j’ai mal à la tête rien que d’y repenser ! Et je n’ai même pas encore abordé les légendaires Batmamelons ! Au suivant !

9. Batman v Superman : L’Aube de la justice (2016)

Batman v Superman
@Warner Bros

Au risque de me faire lancer des tomates par les nombreux admirateurs du film, laissez-moi prendre position : j’ai détesté Batman v Superman. Je n’ai eu aucun plaisir à regarder ce film déprimant qui s’étire et s’étire en longueur, sans pourtant faire le moindre sens, du moins dans sa version cinématographique.

La version longue parvient bien à combler quelques-uns des trous béants, mais elle ne peut rattraper la plus grande horreur scénaristique de l’histoire du cinéma : le fameux « il faut sauver Martha ». Qui aurait cru que la bataille épique attendue depuis des années entre les deux plus grands superhéros de l’histoire des bandes dessinées se résoudrait magiquement après quelques taloches parce que leurs mamans ont le même prénom ! Lors de ma ré-écoute, j’aurais pu lancer ma télécommande à l’écran.

Vous voulez plus de venin ? Lex Luthor est une véritable caricature (et son plan, encore une fois, ne fait AUCUN sens), Wonder Woman est cruellement sous-utilisée, les effets spéciaux sont une honte dans une production aussi dispendieuse, les scènes d’action sont illisibles… Bref, on a l’impression de voir un produit entièrement créé par un comité de producteurs voulant faire de gros sous sans se soucier d’offrir un véritable film à un public préconquis.

Il faut tout de même avouer, puisque c’est Batman qui est à l’honneur dans cet article, que Ben Affleck est excellent dans la peau d’un Bruce Wayne vieillissant, désabusé et paranoïaque, qui se muscle au crossfit avec une haine palpable. Avec l’introduction de Wonder Woman et cette unique scène d’action où Batman massacre des larbins dans un entrepôt, il est la seule chose positive du film.

8. Justice League et Zack Snyder’s Justice League

La Ligue des Justiciers
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Soyons claire : Justice League n’est pas un véritable film. C’est un collage, un patchwork incomplet de scènes assemblées à la hâte par des producteurs en mode panique. La version présentée en salle, réorganisée par Joss Whedon à la suite d’une tragédie ayant frappé la famille de Zack Snyder, peine à transmettre une histoire homogène.

Le ton, le jeu des acteurs et la qualité des effets spéciaux changent de scène en scène. On peut littéralement sentir les moments retournés, coupés ou zigouillés pour ajouter une légèreté malvenue qui détruit la cohérence du film. Les Amazones portent désormais le bikini pour combattre le mal, Wonder Woman est traitée comme la « fille de service » qui soupire après son ancien amoureux, les blagues sont honteuses (« Dostoïevski » ? Franchement !), le grand méchant est vide et stupide, les effets sont bâclés… la liste est longue. Et Batman ? Un Ben Affleck déprimé et déprimant traverse ses scènes avec l’air hagard, se demandant clairement dans quel film il se trouve.

Il s’en sort beaucoup mieux dans la version longue, beaucoup plus digeste. Ici, son Batman est moins psychotique que dans Batman v Superman et se paye même le luxe d’un semblant d’évolution psychologique. Il semble chercher, en regroupant autour de lui les héros de DC, à retrouver son humanité perdue. Cette minisérie, qui peut être décrite comme un étrange objet télévisuel de fanfiction, est la seule raison pour laquelle le film n’est pas classé plus bas.

7. Batman Forever (1995)

Batman Forever
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Batman Forever (je refuse de l’appeler par sa traduction québécoise, Batman à jamais, qui fait vraiment trop roman-savon) est un film qui a bercé mon enfance. J’ai dû le visionner au moins 15 fois. À l’époque, le kitch assumé du film passait très bien pour cette jeune fille qui se régalait des épisodes de la série d’Adam West chaque jour en rentrant de l’école. Pour moi, Batman, c’était ça… jusqu’au jour béni où j’ai finalement eu le droit de louer les cassettes des versions de Tim Burton au club vidéo (… c’était une autre époque !).

Rappelons que Warner Bros., en ressuscitant Batman, ne voulait surtout pas revenir aux chefs-d’œuvre noirs de Burton, mais bien prendre un virage plus familial. Batman Forever, en cela, remplit parfaitement son mandat. L’aventure est amusante, Gotham est colorée, les méchants sont excessifs et Batman est plus mystérieux que jamais. Le film n’est pas exactement bon quand on est adulte, mais il se laisse regarder.

Val Kilmer n’est pas aussi mauvais que dans mon souvenir en Batman. Cet épisode, grâce à la présence du Docteur Chase, jouée par Nicole Kidman, se penche même sur la psyché dérangée du héros. Jim Carrey, de son côté, est en pleine forme. Il nous offre ce qu’il fait de mieux : une performance totalement folle, qui électrise toute la production. Par contre, il faut bien avouer que d’autres performances ont très mal vieilli. Tommy Lee Jones, en particulier, se perd dans un registre de jeu vraiment étrange et Chris O’Donnell est un Robin absolument insupportable.

6. L’Ascension du Chevalier Noir (2012)

The Dark Knight Rises
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En revisitant le dernier pan de la trilogie de Nolan, une chose m’a frappée : le réalisateur voulait faire les choses en grand. Il s’est malheureusement perdu en chemin. Tout, dans ce film audacieux, est surdimensionné, du nombre de personnages introduits aux muscles de Bane, en passant par les scènes d’action et les thèmes philosophiques abordés. Nolan aurait gagné à décider laquelle de nos peurs modernes il voulait vraiment disséquer : il aborde de manière pêle-mêle le réchauffement climatique, l’empreinte numérique indélébile, les dérives de Wall Street, le terrorisme et j’en passe.

Le film est vraiment intéressant, surtout dans sa première moitié, mais se perd dans un troisième acte grandiloquent. Le scénario est inégal. Il peine à trouver un semblant d’équilibre. Par contre, les scènes d’action sont totalement maîtrisées. Par exemple, l’introduction aérienne, tournée en IMAX, est impressionnante et le premier combat entre Bane et Batman, ou ce dernier se fait casser le dos, est haletant et viscéral.

Les performances sont aussi excellentes. Nolan retrouve sa bande d’acteurs préférés dans des rôles secondaires de luxe. Même si plusieurs critiques ont conspué Tom Hardy pour sa voix incompréhensible, sa physicalité est impressionnante et il nous offre un Bane vraiment menaçant. J’ai aussi beaucoup aimé Anne Hathaway en Selina Kyle et Joseph Gordon-Levitt, en futur Robin. À revoir pour un divertissement de grande qualité, bien qu’un peu long.

5. Batman (1989)

Batman (1989)
@Warner Bros

On a beaucoup parlé de ce grand classique, qui a donné ses lettres de noblesse aux films de superhéros. Pourtant, avant sa sortie, les sceptiques étaient nombreux. Tim Burton, qui venait à peine de finir Beetlejuice, n’était pas vraiment vu comme un réalisateur sérieux. Quant à Michael Keaton, sa carrière l’avait plutôt amené à être connu comme un acteur comique. Une pétition circula même pour le faire remplacer (tiens, déjà à cette époque…) !

Contre toutes attentes, le duo réussit à faire revivre le genre et à créer un monde fascinant pour faire évoluer une toute nouvelle version de Batman, noir et gothique. Malheureusement, le film semble justement plus intéressé par son univers, par Gotham et par la faune bigarrée de criminels qui y sévit, que par son propre héros. Le Joker, vilain iconique, adversaire de taille, prend toute la place. Il est joué avec un maniaque assumé par un Jack Nicholson en pleine forme. La caméra le suit partout, jusqu’à jeter Batman dans son ombre.

Malgré tout, le film reste emblématique et a permis aux admirateurs de longue date comme à un nouveau public d’apprécier Batman dans un film adulte, bien qu’excentrique au possible, noir et artistique à la fois.

4. Batman : Le Commencement (2005)

Batman Begins
@Warner Bros

On oublie souvent l’état dans lequel se trouvait la franchise Batman avant l’arrivée de Christopher Nolan à la barre. La pression était grande pour faire revivre le Chevalier noir, enterré depuis les dérapages kitsch de Schumacher. Prenant l’excellente décision de faire exactement l’inverse de son prédécesseur, Nolan décida de nous offrir, avec le premier film de sa trilogie, une version ultra réaliste de l’univers de Batman. Gotham, ici, ressemble plus à Chicago qu’à une copie de Dark City, et la Batmobile est un tank démilitarisé.

Christian Bale fait un excellent Bruce Wayne. Toujours en quête de vengeance, le personnage est ici beaucoup plus lumineux que dans les autres versions. Il prend toute la place dans ce film sur les origines. Son alter ego, Batman, apparaît sur le tard, et c’est tant mieux. Le scénario prend le temps de s’intéresser à la quête intérieure d’un héros tourmenté, qui grandit et se développe du début à la fin du film. Pour une fois, on comprend comment un homme peut réalistement glisser vers le vigilantisme et finir par parcourir les ruelles sombres dans un costume de chauve-souris.

Les scènes d’action sont moins grandioses que dans les deux suites de Nolan, mais toujours aussi efficaces. Les effets spéciaux sont utilisés au minimum, remplacés par des effets pratiques judicieux qui soulignent encore une fois le réalisme du film. Finalement, la musique est vraiment grandiose et donne une texture riche à une cinématographie magistrale.

3. Batman : Le Défi (1992)

Batman returns
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Si son premier film en 1989 posait les jalons du monde et des personnages que Burton souhaitait explorer, Batman : Le Défi constitue l’apogée du style et des thématiques chères au réalisateur. L’identité et la vengeance nouent les personnages ensemble, qu’ils soient bons, vilains, ou entre les deux, donnant au scénario une cohérence et une profondeur exemplaire.

Le film est extrêmement bien équilibré entre le divertissement pur et dur et la véritable oeuvre d’art. On sent que Burton est en pleine maîtrise de son sujet et, surtout, qu’il a eu les coudées franches pour prendre des risques payants. À l’origine, il ne souhaitait d’ailleurs pas revenir dans l’univers de Batman, mais les producteurs réussirent à l’appâter avec une plus grande liberté artistique. Cela paraît à l’écran.

Burton pousse jusqu’à la limite du burlesque sans jamais perdre la noirceur du sujet de vue. Le scénario et les performances sont absolument disjonctés, mais tout fonctionne parfaitement, en grande synergie. Danny DeVito est un Pingouin grotesque parfait et que dire de Michelle Pfeiffer, l’ultime Femme-chat, captivante et charismatique. Leurs histoires sont mêmes plus intéressantes que celle de Batman, qui, encore une fois, traverse le film plus comme un personnage secondaire que comme un véritable héros.

Finalement, que dire des visuels ! Batman : Le Défi est une merveille, du design des personnages à la créature gothique, presque vivante, que constitue la ville de Gotham. Bo Welch, un habituel collaborateur de Burton et chef décorateur de génie, est ici au sommet de son art.

2. Le Batman (2022)

Le Batman
@Warner Bros

Le plus récent film mettant en vedette Batman s’est immédiatement frayé une place dans mon panthéon des meilleurs films de superhéros. Le Batman a tous les atouts : un scénario intelligent et incisif, des personnages bien joués et intéressants à voir évoluer, une cinématographie noire et texturée et, surtout, une véritable personnalité qui lui permet de s’élever au-dessus des productions similaires.

On retrouve dans le film de Matt Reeves la « vraie » Gotham, sale, glauque, désespérée. Les mêmes adjectifs peuvent être accolés à Batman, qui se roule dans la fange avec une soif de vengeance dévastatrice. On revient à l’essence même du Batman des bédés : un homme brutal, d’une intelligence pointue. Enfin, il a la chance d’utiliser son intellect en se mesurant à un méchant d’autant plus terrifiant qu’il nous rappelle des événements terroristes proches de notre réalité.

Contrairement à plusieurs admirateurs, j’étais persuadée que Pattinson ferait un excellent Batman. Je ne m’étais pas trompée : il ne se laisse jamais enterrer par son costume, d’ailleurs très bien assemblé pour laisser une plus grande part du visage libre. On sent les émotions de Batman, ses questionnements, ses tiraillements. Heureusement, parce qu’il est presque tout le temps à l’écran. Bruce Wayne est relégué au second plan. Ici présenté comme un ermite incapable de séparer son identité secrète de sa vie normale, le personnage est plus réaliste que jamais et, surtout, bien plus intéressant que lorsqu’il adopte sa personae traditionnelle de riche playboy. Bref… presque mon préféré !

1. Le Chevalier Noir (2008)

The Dark Knight
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Impossible de ne pas mettre en premier sur cette liste le chef d’œuvre qui constitue le point tournant de la trilogie de Nolan. Il n’y a pas grande chose à redire concernant cette œuvre magistrale. Elle tient autant des grands films classiques de gangsters des années 70, de la superproduction que du pur film artistique.

La scène d’ouverture spectaculaire et maîtrisée donne le ton du film : on assistera à un film haletant, avec de nombreux rebondissements. Le Joker, ici dans sa plus pure forme inspirée de The Killing Joke, est un vilain digne de Batman. Il est parfaitement interprété par le regretté Heath Ledger.

Pour un film qui porte sur le chaos, celui que le Joker manie avec art, le scénario est extrêmement organisé. Aucun des dialogues n’est superflu et chacun des plans à son importance. Chaque scène battit sur la précédente, créant un momentum qui nous tient sur le bout de notre siège jusqu’à la finale intense et profonde. À voir et revoir !

À propos de Maude Bégin-Robitaille

Spécialiste en communication numérique de jour, auteure professionnelle les soirs et les weekends, maman à temps plein et warpriest les mardis soir. Surtout, geek depuis l'enfance !

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