Nous voilà de retour, avec beaucoup de plaisir, dans l’univers de Starship Troopers alors que nous avons cette fois droit à un jeu de tir à la première personne (FPS) où le joueur incarne un valeureux membre de l’avant-garde de l’infanterie mobile qui fait sa part dans l’éradication des insectes sur la planète Valaka. Mais comment est ce nouveau venu dans la série de jeux ayant l’oeuvre originale de Robert A. Heinlein telle que reprise dans le film à succès de 1997 ? Dans Starship Troopers : Extermination, aurons-nous le panache d’un vrai héros de la Fédération citoyenne unie ?
- Studio de développement : Offworld Industries
- Éditeur : Offworld Industries
- Plateformes disponibles : PC
- Plateforme de test : PC
- Date de sortie : en accès anticipé le 17 mai 2023
- Classement : non disponible
- Prix : 32,50$ sur Steam
- Page Steam du jeu
Comme noté ci-dessus, le jeu est encore en accès anticipé. Certaines fonctionnalités et certains éléments ne sont donc toujours pas disponibles. Les développeurs ont l’avantage d’avoir publié une feuille de route assez transparente sur les prochaines étapes qui devrait répondre à plusieurs interrogations. Cette critique tiendra donc compte du développement à venir tout en constatant l’état actuel du jeu.
« J’ai ce qu’il faut pour devenir citoyen ! » – Rico
Je vais me faire plaisir et peupler cette nouvelle critique de répliques du film de 1997 prisé par les amateurs. Si ça vous dit quelque chose, c’est que j’avais fait la même chose lors de la critique d’un jeu de stratégie en temps réel (RTS) dans cet univers que j’ai rédigée l’année dernière. Je vous invite d’ailleurs à prendre quelques minutes pour la consulter puisque l’arrière-plan de Starship Troopers : Extermination est pratiquement le même que cet autre jeu et, par souci de concision, je ne vais pas tout répéter. Si vous n’êtes pas familiers avec la série Starship Troopers et sa philosophie politique, ne désespérez pas, ce sont des éléments que j’ai largement couverts dans la critique précédente.
Mais pour faire court, nous sommes au 23e siècle, alors que les humains et les nations de la planète Terre sont unis au sein de la Fédération citoyenne unie. Ayant maîtrisé le voyage intersidéral, les Humains ont entrepris de coloniser l’univers, mais, ce faisant, sont entrés en conflit avec une espèce d’extraterrestres insectoïdes sanguinaires. Le film de 1997 suit les péripéties de Johnny Rico, qui s’enrôle dans l’infanterie mobile, l’armée « de terre » de la Fédération.
Dans le processus, on flirtera avec les thèmes de la démocratie, de la citoyenneté, du fascisme et de la propagande tout en fusillant des hordes d’insectes extraterrestres aux apparences rebutantes qui s’apparentent à celles d’araignées ou de scarabées. Donc, voilà pour les films et la prémisse pour Starship Troopers : Extermination. Évidemment, le contexte aura un bon impact sur l’environnement du jeu, bien que ce soit moins le cas que dans la version RTS de l’année dernière en raison du caractère davantage multijoueur de la proposition. Ceci dit, si en entrant dans une partie, vous entendez un de vos camarades clamer, sur la messagerie vocale : « Vous voulez vivre pour toujours, bande de singes ? » en vous ordonnant de passer à l’assaut, vous saurez d’où ça vient.
« La violence brute a réglé plus de conflit dans l’Histoire que n’importe quel autre facteur » – Rasczak
Revenons donc au jeu en soi. D’abord, il faudra choisir une classe parmi les trois choix : des chasseurs qui bénéficient d’un propulseur personnel (jetpack), les bastions qui peuvent déployer des boucliers défensifs et finalement, les opérateurs qui peuvent soigner les coéquipiers. Au fur et à mesure qu’un joueur joue une de ces classes, il gagne de l’expérience dans cette classe, ce qui lui permet d’obtenir des habiletés et des armes supplémentaires. Attention par contre, dans la version testée, il faut beaucoup d’heures de jeu pour progresser dans une classe, donc l’accès à un arsenal personnalisé prendra du temps.
Une fois la classe et son inventaire choisis, on doit prendre une décision sur le type de mission que l’on veut faire. Au moment d’écrire ces lignes, il y avait deux choix. Le mode “attaquer et sécuriser”, qui est le principal mode de jeu et est accessible aux joueurs de tous les niveaux. Dans ce mode, il faudra rapidement enchaîner les objectifs (tels que d’alimenter un réacteur, contrôler une zone, etc.) jusqu’à la phase finale où les joueurs doivent construire puis défendre une base contre une attaque d’insectes. Car il y a une composante « construction » un peu dans le style de Fortnite dans ce jeu. Tous les joueurs peuvent le faire, donc si vous n’aimez pas trop cela, laissez l’un de vos 15 coéquipiers (les cartes sont peuplées par 16 joueurs en coop) faire la construction. De toute manière, vous réaliserez assez rapidement qu’il y a un placement optimal pour les murs et les bunkers et donc, qu’il n’y a pas une grande marge de manoeuvre sur la construction.
Au fur et à mesure que vous atteignez les objectifs, une jauge vous illustre le degré de dangerosité des insectes sur la planète, qui augmente au fur et à mesure que vous progressez, si bien qu’à la fin, il y a un flux continu d’ennemis qui viennent s’en prendre à vous et votre base. La dernière portion de la mission est d’ailleurs particulièrement digne de mention alors qu’après avoir défendu votre bunker contre une marée d’arachnides, vous passez en mode retraite en ayant quelques minutes au compteur pour sprinter à travers la carte et vous installer à bord d’un vaisseau venu vous rapatrier en urgence.
Durant cette dernière portion de la mission, il n’y a plus de résurrection, si vous tombez au combat, un coéquipier devra vous aider, faute de quoi vous resterez coincé sur cette planète hostile. Inévitablement, cette retraite devient le théâtre d’un chaos désorganisé alors que c’est désormais chacun pour soi. Dans cette course folle, tout un chacun tente d’alterner le tir sur les adversaires et le sprint vers le vaisseau avec l’occasionnel moment d’altruisme pour relever un camarade tombé au combat. Vraiment une explosion d’adrénaline à la fin, c’est extrêmement amusant.
L’autre mode de jeu garde l’objectif au centre de la carte (plutôt que d’avancer sur celle-ci) et ce sont les joueurs qui doivent se déplacer d’un bout à l’autre pour collecter des ressources et alimenter la base. Ce mode n’est accessible qu’aux personnages de niveau 5 (ce qui représente environ deux heures de jeu sur une seule classe) et requiert davantage de coordination. La feuille de route prévoit par ailleurs d’autres modes dans le futur.
Notons qu’au travers de ces missions, les joueurs affronteront cinq types d’insectes différents, des drones arachnides, le plus faiblard, des guerriers arachnides, le plus commun de la horde, des fusiliers arachnides, qui peuvent tirer à distance, les grenadiers plasma, des genre de scarabées artillerie lourde et finalement, des guerriers tigres, une version surpuissante des guerriers. À peu près tous ces ennemis peuvent être vus dans le film 1997, ce qui assurera une bonne immersion aux joueurs.
« Nous sommes en guerre pour la survie de notre espèce ! » – Carl
Il faut l’admettre, Starship Troopers : Extermination procure un sentiment un peu rétro de l’époque des grands FPS chaotiques. Il a la grande force d’être dans l’univers du film 1997, bien qu’il ne réussisse pas à bien l’exploiter, contrairement au RTS de l’année dernière. On reconnaît l’iconographie et les références au long métrage, mais nous n’allons pas vraiment dans les détails et il n’y a aucune trame philosophique ou matière à réflexion dans ce qui est présenté. Si vous êtes à la recherche d’un défi intellectuel qui va au-delà de l’esthétisme de la franchise, vous avez peut-être intérêt à passer votre tour.
Ceci dit, si l’envie de flinguer à qui mieux mieux des monstres repoussants avec un rythme similaire aux vieux FPS dans un environnement peuplé par de nombreux joueurs vous chatouille, Starship Troopers : Extermination saura sans doute vous offrir de quoi vous mettre sous la dent. Il faut admettre toutefois que la progression des classes plutôt lente et les modes de jeu restrictifs peuvent être rébarbatifs. Les plus prudents garderont le jeu dans leur liste de souhaits pour un moment où il y aura davantage de contenu.
Au final, j’ai passé plusieurs heures bien plaisantes à faire les missions et à progresser avant d’avoir l’impression de me faire servir du réchauffé. Pour le prix actuel, l’achat du jeu en mode « accès anticipé » peut être perçu comme un vote de confiance pour une proposition avec beaucoup de potentiel.
J’aime
- L’univers rappelant le film Starship Troopers de 1997
- La collaboration entre les joueurs
- Les différentes classes et leur potentiel
- La phase de fuite vers le vaisseau à la fin de la mission
- Faire mon devoir de citoyen et flinguer des insectes
J’aime moins
- Le narratif relativement superficiel du jeu
- La progression lente des classes
- L’offre de missions actuellement trop limitée
La copie de Starship Troopers : Extermination a été fournie par Offworld Industries.
Starship Troopers : Extermination
Scénario
Graphisme
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie
L'infanterie mobile va de l'avant !
Starship Troopers : Extermination permet de vous mettre dans les souliers des héros de la Fédération au sein de l’infanterie mobile qui doivent affronter les insectes sur leurs planètes hostiles. Il s’agit d’une prise de vue singulière sur la franchise qui est bondée d’action et d’adrénaline dans les parties, même si les modes de jeu sont actuellement limités et la progression des classes est plutôt lente. Heureusement, les développeurs ont une feuille de route détaillée pleine de potentiel.