Les jeux d’horreur ne sont pas pour tout le monde. Malgré mes années passées sur les bancs de Fantasia et les nombreux films d’horreur que j’ai vus dans ma vie, c’est une catégorie de jeux que j’ai pour ainsi dire complètement ignorée. Jusqu’à maintenant. Pas que je sois peureux pour autant, mais bien parce que je privilégie les jeux qui m’offrent une histoire et une expérience de jeu complète plutôt que des sauts d’épouvantes à répétition (des « cheap scares » comme on dit dans le jargon) pour m’effrayer artificiellement. Disons que j’ai bien été servi avec Outlast Trinity.
Première initiation à l’univers d’Outlast
Outlast Trinity est le fruit du studio indépendant montréalais Red Barrels. Dans cette nouvelle mouture, on nous offre le premier Outlast, Outlast Whistleblower et le tout nouveau Outlast II. C’est parfait pour ceux qui n’avaient pas eu l’occasion de terminer ces jeux ou qui désireraient se replonger dans le bain avant de faire le second.
Avec Outlast, on n’attend pas avant de plonger dans l’action. Dans le premier, vous incarnez un journaliste qui a reçu un courriel d’une information à propos d’expériences hors de l’ordinaire dans un asile psychiatrique de la région. Rapidement, vous serez confronté à des horreurs assez intenses sanglantes et graphiques alors que vous rodez dans les couloirs de l’asile.
Le tout est particulièrement inquiétant et même parfois terrifiant sans pour autant tomber de la facilité. En fait, je ne me rappelle même pas une fois où j’ai vraiment fait le saut à cause d’un événement délibéré. Ça m’est arrivé de tomber face à face avec un adversaire de taille, mais sinon, c’est vraiment bien fait.
L’histoire est surtout expliquée par des dossiers ou des feuilles que vous trouverez un peu partout et sans dévoiler trop de détails, c’est pour le moins dérangeant. Le second épisode raconte les aventures de celui qui vous a envoyé le courriel. Il est un peu moins long que le premier, mais encore plus terrorisant. J’ai dû à quelques fois arrêter le jeu pour reprendre mon souffle.
Visuellement, le jeu est bien sans pour autant épater. Il faut quand même rappeler qu’il est sorti en 2013 et qu’il a été conçu par un petit studio indépendant. Malgré tout, ils ont réussi un tour de force avec les ressources disponibles autant du côté visuel que sonore.
Mécaniques de jeu simples, mais parfois frustrantes
Votre seule amie dans le jeu est votre caméra vidéo. C’est avec elle que vous pourrez documenter ce qui se passe, mais aussi naviguer les couloirs sombres de l’inquiétant édifice. La lumière verdâtre de votre caméra nous amène dans une atmosphère qui rappelle un peu le film « Blair Witch Projet ». Pour ajouter un peu de difficulté, la pile de votre caméra se vide à une vitesse assez folle. Vous devrez donc espérer trouver d’autres piles ou sinon vous ne pourrez plus avancer. Je vous rassure tout de suite, il y en a plus qu’assez et ce n’est jamais devenu un problème. Stressant ? Définitivement ! Mais en aucun cas, ce n’est devenu frustrant.
Non en fait, ce qui est frustrant est que vous ne pouvez pas vous battre. Quand vous rencontrerez un adversaire qui vous veut du mal, votre seule issue est de courir vous cacher. Au début, j’aimais beaucoup cette mécanique parce que c’est innovateur, mais à mesure que je progressais dans le jeu, j’ai commencé à être de plus en plus irrité. C’est que voyez-vous, c’est moins facile à faire qu’à dire. Les chemins qu’on peut emprunter dans l’asile sont très balisés. Il est facile de retourner en arrière, mais le chemin pour progresser n’est pas toujours aussi évident.
Donc, il arrive fréquemment qu’on doive s’enfuir d’un adversaire en courant sans trop savoir où on peut se cacher et la mort nous rattrape souvent. L’intelligence artificielle n’est pas particulièrement éveillée, mais elle arrive quand même à vous retrouver facilement. On donne des chances sauf qu’il m’est arrivé de mourir presque une dizaine de fois à certains endroits. Certains me diront que c’est peut-être intentionnel pour augmenter le niveau de difficulté, mais ça a un peu diminué mon enthousiasme pour le jeu.
Une suite en bonne et due forme
Le plus récent jeu de la trilogie est Outlast II. La bande-annonce m’avait vraiment séduit malgré le fait que le jeu avait l’air épouvantablement effrayant. Ici, on tombe dans une tout autre atmosphère. Terminé les couloirs de la mort et bienvenue à la campagne ! Vous êtes un caméraman pour une chaine de télévision locale et vous accompagnez votre conjointe afin de trouver plus d’informations sur le meurtre d’une jeune femme enceinte. Quelque chose arrive et l’hélicoptère qui vous amène sur place s’écrase en pleine montagne. Vous ne savez pas ce qui s’est passé, mais une chose est sure, rien de tout ceci est une coïncidence.
Visuellement, ce n’est pas du tout au même niveau. Ce jeu est magnifique et on voudrait quasiment avoir la possibilité de pouvoir l’explorer sans les dangers qu’il contient. La lumière et plutôt le manque de lumière sont encore très bien exploités et contribuent énormément à garder le joueur sur ses gardes. Vous aurez aussi l’occasion d’entrer dans un rêve ou des mémoires de votre personnage qui changent beaucoup l’atmosphère du jeu. J’ai énormément apprécié les quelques effets visuels qui nous donnent l’impression qu’on perd la tête un peu comme dans l’excellent jeu Eternal Darkness sur la Nintendo Gamecube.
Mécaniquement, peu de choses ont changé pour le meilleur et pour le pire. Vous aurez donc encore droit à des poursuites de fou furieux « rednecks » à travers des champs de blé qui se solderont par votre mort parce que vous n’avez pas pu naviguer le tout facilement. Au moins l’ajout du microphone à votre caméra peut vous aider à garder l’œil sur vos adversaires même quand vous ne les voyez pas.
Pour ce qui est de l’histoire, c’est tout aussi terrifiant que les autres, mais j’ai bien plus aimé cet opus. Et que dire de la fin ? ! ?
Outlast Trinity : On aime ou on n’aime pas ?
Red Barrels m’a convaincu qu’il est possible de faire un jeu qui nous glace le sang sans pour autant nous faire sursauter à tous les dix minutes. Outlast Trinity offre beaucoup de contenu pour le prix et il saura ravir les amateurs de sensations fortes. Ses quelques défauts ne sont pas assez importants pour diminuer notre plaisir ce qui n’est pas peu dire. Voici une expérience digne d’un grand studio de jeux vidéo fait par des gens bien de chez nous. Il est disponible dès maintenant sur PS4 et Xbox One.
Site officiel du développeur | Amazon
Outlast Trinity
Présentation visuelle
Présentation sonore
Mécaniques de jeu
Rejouabilité
À glacer le sang !
Peu importe qu'on aime les jeux d'horreur ou pas, Outlast Trinity offre une expérience solide avec très peu de faux pas.