Gran Turismo 7 célèbre les 25 années d’existence de la franchise de jeux de simulation de course. Les célébrations ne sont pas avec des ballons et des clowns, mais avec un jeu magnifique, plaisant et en droite ligne avec l’héritage de la série. Voici notre critique de la plus récente livrée de l’écurie des Gran Turismo.
- Studio de développement : Polyphony Digital
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Plateformes disponibles : PlayStation 4, PlayStation 5
- Plateforme de test : PlayStation 5
- Classement : E
- Prix : 89,99$
- Site officiel du jeu
Le précieux héritage de Gran Turismo
La toute nouvelle production de Polyphony Digital mise beaucoup sur la célébration des 40 années d’existence de la série. C’est tout à fait sensé. J’ai connu, pour ma part, les débuts de Gran Turismo sur la PlayStation (il n’y avait pas de chiffre en suffixe à l’époque). C’était profondément révolutionnaire à l’époque : les graphismes, le rendu réaliste et l’aspect punitif du jeu. On devait véritablement devenir bon à ce jeu afin de progresser. Tout ça pour dire que j’ai un attachement sentimental avec les Gran Turismo. Je crois bien avoir joué à chacun. Je garde de vivants souvenirs des saints que j’ai rebaptisés en tentant d’enfin obtenir un résultat escompté pour débloquer telle ou telle voiture.
C’est directement ce que célèbre l’éditeur (pas la frustration mais son héritage, bien entendu). Il ne tente pas de se réinventer ou de se travestir pour devenir plus spectaculaire ou flamboyant. Non, il peaufine sa formule en misant toujours plus les forces et les distinctions du jeu : le visuel et le plaisir de conduire.
Les développeurs profitent de leur célébration pour aussi souligner l’histoire de l’automobile au sens large. J’y reviendrai.
La prise en main
Les habitués de la franchise comme les néophytes ne seront pas déboussolés par leurs premiers instants dans le jeu. Les premiers reconnaîtront l’interface avec les différentes possibilités : courses, garage, marchand de voitures usagées, modifications, etc. Ceux qui n’ont jamais joué à un Gran Turismo ne sont pas laissés dans le néant. En effet, le jeu prend le temps de tout bien expliquer et la progression permet d’assimiler les nouvelles informations assez aisément.
Il n’est toutefois pas possible de sauter directement dans une « minoune » ou un bolide et commencer à user du caoutchouc. Gran Turismo ne permet pas non plus d’aller modifier des pièces des véhicules dès le départ.
On doit, avant tout, aller voir Luca, notre nouveau meilleur ami.
Le mode histoire
Gran Turismo compte sur un mode histoire qui est plutôt un très long didacticiel. En plus de permettre de découvrir différentes voitures et des types de courses, cette progression a aussi l’avantage de garnir votre garage personnel.
Luca vous attend au Café. Il vous donne des objectifs et des défis sous la forme de menus de restaurant. Oui, on est vraiment dans un jeu Gran Turismo avec son ambiance jazz, feutrée et sophistiquée. Vous aurez à aller voir Luca pas moins de 40 fois avant qu’il ne vous fasse assez confiance pour voler de vos propres ailes.
Somme toute, ses défis sont répétitifs : débloque ces trois voitures dans trois courses, va poser un aileron sur ta voiture et complète ce championnat pour passer à la prochaine phase.
Je le disais, cette façon de procéder permet d’accumuler des dizaines de voitures. Le hic, c’est que vous en conduirez probablement 5 ou 6 sur le lot. Je peux toutefois comprendre la motivation de Polyphony avec ce fonctionnement. Gran Turismo 7 compte sur la possibilité de microtransactions. Le joueur peut en effet acheter des « crédits » Gran Turismo pour faciliter sa progression en se procurant des voitures et des pièces de performance. À mon sens, la progression qui vise à remplir le garage est une précaution du développeur. À tous ceux qui pourraient se plaindre qu’ils cherchent à se remplir les poches avec les microtransactions, les développeurs pourront répondre : « Mais non. C’est absolument optionnel. Regardez combien on vous donne de voitures gratuites ! ».
Revenons à Luca. C’est aussi lui qui vous oblige, dans le cadre de ses défis, à réussir les défis pour obtenir les premiers permis de conduire de Gran Turismo. Encore ici, les habitués ne seront pas surpris de leur existence. On peut toutefois réussir le mode histoire avec seulement les permis les plus faciles à obtenir. C’est intéressant en termes d’accessibilité.
Luca est, d’autre part, un historien de l’automobile. C’est grâce à lui que les développeurs célèbrent le passé des grands constructeurs automobiles ou encore des époques de la course. On apprend véritablement des choses puisque son historique remonte au tout début de l’invention de la charrette à moteur. C’est un agréable clin d’œil et c’est réellement bien fait.
Les accessoires
En marge du mode histoire, Gran Turismo offre une série de modes pour agrémenter le plaisir de jouer. On retrouve ainsi la section « Missions » où le joueur peut se lancer dans des défis fort précis pour débloquer des voitures toujours plus uniques.
Il est aussi possible d’obtenir les permis de conduire internationaux afin de débloquer d’autres défis sur la trentaine de pistes contenues dans le jeu.
Gran Turismo ne pourrait pas exister sans l’une des caractéristiques qui a fait sa renommée : la modification des voitures ! Les amateurs et les débutants ne seront pas déçus. Il est toujours possible de prendre une voiture en apparence ordinaire et la transformer en terreur des pistes.
À vrai dire, c’est là un de mes principaux plaisirs dans les jeux de la série Gran Turismo. J’ai toujours adoré pousser au maximum une voiture que l’on peut voir sur les routes dans la « vraie vie ». Les fanatiques de modèles de prestige et historiques ne sont pas en reste : vous pourrez vous glisser au volant d’une Ferrari ou d’une rutilante Porsche aussi.
Si le jeu ne vous permet pas d’obtenir la voiture de vos rêves par le biais d’une mission, ne soyez pas inquiet ! Vous pourrez vous rendre dans la salle de montre de votre constructeur préféré pour y découvrir le modèle qui vous fait rêver. Gran Turismo 7 a aussi ajouté une section « voitures de légende ». Les voitures y sont spectaculaires, tout comme leur prix.
Finalement, que vous soyez au volant d’un bolide ou d’une petite cylindrée, vous pourrez vous rendre chez les responsables de l’esthétique. On y ajoute les ailerons, on y change les jantes (oui, c’est le mot français) avant de faire la vidange du moteur et, pourquoi pas, un petit cirage de la carrosserie.
Jouabilité
Si Gran Turismo 7 reprend en tout point l’élément de simulation qui explique le succès de la franchise depuis un quart de siècle, les développeurs n’ont pas eu peur d’innover. D’abord, il est à préciser que la prise en main de vos bolides ne décontenance pas les habitués de la franchise. On doit pousser avec délicatesse les mécaniques pour ne pas se ramasser dans le pré ou dans une clôture. Les débutants n’ont pas à s’inquiéter : on comprend rapidement ce que l’on peut et ne peut pas faire avec une voiture donnée.
Il est toujours possible de laisser le jeu aider le conducteur en affichant directement sur la piste les zones de freinage. C’est d’une grande aide pour ceux et celles qui n’ont pas le temps ou l’intention d’apprendre toutes les pistes par cœur.
Encore ici, les développeurs s’en tiennent à la recette de leur succès. Cependant, il y a des nouveautés. Pour les deux versions du jeu (PlayStation 4 et 5), un nouveau réglage permet d’aplanir les erreurs de pilotage. En effet, le « contrôle de la traction » permet d’éviter qu’une voiture trop puissante ou mal équilibrée finisse par faire des tête-à-queue dans un virage. Il est aussi possible de le retirer ou de le rendre moins présent. Le pilote expérimenté qui voudra sauver quelques secondes à chaque tour le réduira fort probablement.
D’un autre côté, la version PlayStation 5, avec la manette DualSense de la plus récente console Sony, offre une toute nouvelle dimension à l’expérience de conduite. Plus précisément, le dispositif haptique permet, plus que jamais, de ne faire qu’un avec la bête. À travers ses mains, il est possible de sentir les changements de vitesse et, mieux encore, les pertes de traction. Cette fonctionnalité permet d’amender son pilotage dans une courbe, par exemple, pour éviter de déraper.
C’est franchement impressionnant et apprécié.
Graphismes
Je ne peux parler ici que de la version PlayStation 5. C’est celle que j’ai testée. Pour le dire simplement, j’ai été soufflé. La franchise Gran Turismo a toujours été reconnue pour ses graphismes exemplaires. La PlayStation 5 avec sa fréquence poussée, sa très haute définition et les effets réalistes de lumière est un cadeau du ciel pour la populaire série de jeux.
Les performances graphiques du jeu permettent encore de bonifier l’expérience de conduite. Par exemple, sur une piste détrempée, le joueur voit avec une précision nouvelle les accumulations d’eau et les parties de la piste qui ont été plus épargnées. On fait donc un choix plus éclairé dans sa ligne de course.
Je ne vois pas ce que je peux dire de plus que Gran Turismo 7 est visuellement épatant.
Petits accrocs
Je tenais à compléter le mode histoire avant d’écrire cette critique afin d’avoir un portrait global du jeu. Cette décision m’a permis de constater que, dans l’état actuel des choses, il y a peu d’incitatif à continuer de jouer après avoir terminé les missions de Luca. Il est possible de terminer les différents défis et de compléter les permis de conduire, mais je ne sais pas si ce sera assez pour convaincre un joueur avec un temps limité alloué aux jeux vidéo de jouer plus. Espérons que des mises à jour viendront augmenter la rejouabilité.
Parlant de mise à jour, la situation a été catastrophique dans les premiers jours de vie du jeu. Je m’explique. Comme il est permis de s’y attendre, le jeu initial présentait quelques bogues. Un d’entre eux empêchait le joueur d’utiliser les pneus de rallye dans un défi de rallye. Disons que ce n’était pas optimal. Les développeurs ont lancé une mise à jour qui… a rendu impossible de jouer. Effectivement, il est à noter que l’on doit être constamment connecté à un serveur pour que le jeu fonctionne. La fameuse mise à jour empêchait cette connexion. La situation a duré plus de 24h. Pas idéal en termes de marketing.
Pour finir, j’ai confiance qu’un amateur de la série y trouvera son compte. C’est un jeu fantastique après tout.
Gran Turismo 7
Scénario - 7.7
Graphisme - 9.5
Impression générale - 9.5
8.9
Une célébration d'une franchise et de l'automobile.
La série Gran Turismo effectue son grand retour. Elle en profite pour célébrer ses 25 ans d'existence avec jeu magnifique qui sait tirer profit des innovations dans le monde du jeu vidéo.