Le festival Fantasia a fini sa première semaine (déjà !) et après avoir fait des choix déchirants pour choisir quels films voir, voici notre liste ! C’est la première fois que je participe vraiment à Fantasia (que je vais voir plus que deux films). Et je comprends l’engouement pour le festival, il y a tellement de films complètement différents. Comme on ne peut pas faire un article pour chaque film, nous vous proposons des courtes critiques des films que nous avons vu. Et pour le moment, nous avons eu de la chance dans notre sélection, puisque tous les films étaient intéressants. Allez, c’est parti pour Fantasia 2018 !
Dans la brume : 4.5/5
Film d’ouverture de Fantasia 2018, Dans la brume est une production franco-canadienne. Réalisé par Daniel Roby (Louis Cyr, 2013), ce film catastrophe met en vedette Romain Duris et Olga Kurylenko. Il a été écrit par Guillaume Lemans, Jimmy Bemon et Mathieu Delozier.
L’histoire :
Mathieu (Romain Duris) et Anna (Olga Kurylenko), sont les parents de Sarah (Fantine Harduin), une adolescente atteinte d’une maladie génétique qui l’oblige à vivre dans une bulle. On ne sait pas exactement en quelle année se passe l’histoire, mais c’est un futur assez proche. La seule indication de temps est le développement de la technologie pour les « bulles » qui permettent aux enfants de vivre chez eux. On apprend aussi que cette maladie, qui était orpheline, est devenue courante.
Mathieu vient tout juste de rentrer à Paris lorsqu’un tremblement de terre survient et libère une brume toxique sur la ville. En quelques instants elle a englouti presque tout Paris et semble se stabiliser. Mathieu et Anna sont obligés de se réfugier au dernier étage de l’immeuble, laissant Anna seule dans sa bulle au deuxième. S’ensuit une course contre la montre pour essayer de la sauver.
Notre avis :
On ne voit pas beaucoup de films catastrophe français ou québécois, probablement à cause des budgets considérables qu’ils demandent. On ne sait donc pas à quoi s’attendre. Eh bien, Dans la brume a été une très bonne surprise. Le scénario, quoique simple, est intelligent et les personnages attachants. Personnellement, j’avais un peu peur de Romain Duris, avec lequel j’ai du mal à accrocher. Finalement, il s’en sort très bien et j’ai vite oublié mon appréhension. On se laisse complètement prendre dans l’histoire et l’action. Côté effets spéciaux, il n’y a pas beaucoup de scènes de destructions avec plein de CGI. Et c’est une bonne chose, car pour ce genre de films, lorsque ce n’est pas bien fait, tout s’écroule. Au contraire, Daniel Roby se concentre sur la famille et quelques personnages clés, et les effets utilisés sont efficaces.
La musique, composée par Michel Corriveau, soutient bien le film et nous plonge dans l’ambiance étouffante. Oui, j’ai retenu mon souffle plusieurs fois. La fin, sans être surprenante, est intéressante et bien amenée. Je serai curieuse d’avoir un film ou une série trois ans plus tard, genre post-apocalyptique pour voir comment la situation à évolué. Vous l’avez compris, je vous le conseille. Dans la brume sort le 10 août prochain !
Summer of ’84 : 5/5
Présenté en première internationale, Summer of ’84 est un thriller nostalgique réalisé par le trio montréalais RKSS (Turbo Kid, 2015). C’est une coproduction Canada et États-Unis, scénarisée par Matt Leslie et Stephen J. Smith.
L’histoire :
L’été vient d’arriver dans la banlieue de Ipswich et Davey (Graham Verchere) compte bien profiter avec ses trois meilleurs amis Eats (Judah Lewis), Woody (Caleb Emery) et Curtis (Cory Gruter-Andrew). Au programme, livrer les journaux, trainer au bowling, se retrouver dans la cabane pour parler de tout et de rien et jouer à la « chasse à l’homme » à laquelle tous les enfants du quartier participent. Tout bascule quand Davey se met en tête que le voisin, officier de police, est en fait le tueur en série Cape May Slayer. Il va donc convaincre ses amis de l’aider à démasquer Wayne Mackey (Rich Sommer). C’est le début d’une nouvelle chasse à l’homme pour le quatuor. Mais ce n’est pas toujours une bonne idée de s’attaquer à un criminel…
Notre avis :
Avec la vague de nostalgie des années 80, on voit beaucoup de films et de séries qui se passent dans cette décennie sortir. Summer of ’84 surfe sur la vague, mais arrive à se distinguer. Loin d’être parodique ou trop romancé, on est emporté dans cet été du début des années 80. Des décors aux habits, en passant par la musique, encore une fois signée par Le Matos, tout est bien choisi et équilibré. On s’attache tout de suite à Davey et ses amis. Et on a autant envie de les voir réussir que l’on espère qu’ils se trompent.
Mélange de comédie et d’horreur, on rigole autant presque que l’on sursaute. Et même si on voit les jump scares arriver, on se laisse prendre au jeu. Je ne veux pas divulgâcher donc je vais m’arrêter là, mais la fin est excellente. Complètement différent de Turbo Kid, le trio composé de Francois Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell signe de nouveau un grand film. Summer of ’84 sera à l’affiche à partir du 10 août, mais une projection avec les réalisateurs est prévue le 3 août au Cinéma du Parc.
I Have a Date with Spring : 4/5
Deuxième long-métrage du réalisateur coréen Seung-bin Baek (Members of the Funeral 2008), I Have a Date with Spring est un drame fantastique très contemporain. Seung-bin Baek signe aussi le scénario.
L’histoire :
Un réalisateur de film s’exile dans la nature lors de son anniversaire pour terminer son scénario sur lequel il travaille depuis dix ans. Il vient juste de souffler ses bougies lorsqu’il entend une explosion. Arrivent alors quatre personnes mystérieuses qui sortent un peu de nulle part. S’ensuit un dialogue étrange où une de ces personnes lui avoue être une adepte de ses films. Elle lui propose un échange, un cadeau si le réalisateur lui lit son script. On découvre ainsi l’anniversaire de trois personnages désespérément seuls, une écolière, un vieux professeur et une mère au foyer.
Notre avis :
Conte moderne sur la solitude et la fin du monde, I Have a Date with Spring est un film résolument optimiste. Chaque personnage que l’on découvre est isolé d’une façon toute particulière. Ils font alors une rencontre étrange et leur souhait se retrouve exaucé, mais peut-être pas de la façon espérée. Minimaliste dans les personnages et les décors, le film nous oblige à entrer dans la tête du protagoniste présenté. La bande sonore très douce est signée Ja wan Koo. I Have a Date with Spring était une belle découverte qui m’a donné envie de plonger un peu plus dans l’univers de Seung-bin Baek.
The Vanished : 4/5
Thriller coréen, The Vanished était présenté en première nord-américaine. Il est écrit et réalisé par Lee Chang-hee, c’est son premier long-métrage.
L’histoire :
Le corps d’une riche présidente de compagnie, Yoon, disparaît de la morgue en pleine nuit. Les policiers arrivent rapidement sur place et convoquent le mari en urgence pour essayer d’élucider le mystère. Jouant le rôle du veuf éploré, celui-ci cache (plus ou moins bien) une maîtresse enceinte. Il faut dire que Yoon était loin d’être agréable avec lui et le dominait complètement. Est-ce qu’il aurait décidé de s’en débarrasser ? Les policiers semblent tous incompétents et on se demande comment ils vont réussir à résoudre l’enquête.
Notre avis :
Pour un premier film, Lee Chang-hee fait fort. Le scénario est très bien écrit et intelligent. On croit souvent avoir trouvé la solution et à chaque fois, on est agréablement surpris. Le rythme est particulièrement entraînant. Bien qu’il soit assez soutenu, les petites doses d’humour, apportées par les policiers, permettent de prendre une pause et de souffler. C’est d’ailleurs ce qui rend le film si accessible, les personnages sont très humains. Chacun a son défaut et sa personnalité propre. Et puis la fin nous surprend, ce qui est toujours agréable pour un thriller. Lee Chang-hee est un réalisateur à surveiller.
Scythian, The : 3.5/5
Scythian, The est une aventure fantastique russe réalisée par Rustam Mosafir (Begletsy 2014). Rustam Mosafir est aussi co-scénariste avec Vadim Golovanov.
L’histoire :
Le monde est entre deux âges dans les plaines de l’Eurasie. Les tribus païennes sont en train de disparaître alors que les Russes chrétiens prennent le pouvoir. Lutobor (Aleksey Faddeev) homme de confiance du prince russe, a tout ce qu’il pourrait vouloir : une maison, une femme, des serviteurs et maintenant un fils. Mais tout bascule lorsque sa femme et son fils sont enlevés et qu’il doit tuer son prince s’il veut les revoir. En cours de route il n’aura pas le choix de s’associer avec Marten (Aleksandr Kuznetsov), un guerrier de la tribu Scythe. C’est eux qui sont responsabled de l’enlèvement. La quête commence et les emmènera à la découverte des vestiges d’un monde qui est sur le point de basculer.
Notre avis :
Bon récit d’aventure, Scythian, The se laisse regarder avec plaisir. L’histoire n’est pas surprenante, mais elle est sympathique. Les différentes péripéties qui arrivent aux héros nous entraînent dans un rythme effréné. On a pas le temps de souffler et les scènes de combats sont impressionnantes. Même si parfois les effets spéciaux ne sont pas tout à fait au point, on se laisse prendre dans l’action. Et puis comme c’est un film russe, on découvre une mythologie et des peuples nouveaux. Cela rajoute une touche unique à l’histoire.
Les acteurs sont excellents dans leur rôle respectif, même si les personnages sont très typés. On retrouve le guerrier, le prince, le prêtre, le voleur au grand coeur… Heureusement Scythian, The arrive à nous surprendre à quelques reprises. Si vous êtes amateur du genre, je vous le conseille. Vous passerez un bon moment.
The Fortress : 4/5
Drame historique écrit et réalisé par Hwang Dong-hyuk (Miss Granny 2014), The Fortress revisite un événement important de la Corée.
L’histoire :
Alors que la Chine est déchirée entre les dynasties Ming et Qing, le roi Injo Joseon est obligé de faire un choix. Ayant juré allégeance aux Ming, il se retrouve obligé de fuir devant l’armée du Khan. Le roi et sa cour se réfugient dans la forteresse Namhan au Nord du pays et espèrent éviter le conflit. Mais la dissension règne à l’intérieur de la forteresse. Les ministres ne sont pas d’accord sur la conduite à suivre, le froid sévit et la nourriture se fait rare…
Notre avis :
Assez lent, The Fortress prend le temps de poser ses personnages et son environnement. Et malgré ses 2h20, il n’est pas long. Il faut dire que la photographie est magnifique et fait honneur aux paysages hivernaux de la Corée. La musique, composée par Ryuichi Sakamoto, finit de nous plonger dans l’atmosphère particulière de la forteresse assiégée. De plus, les personnages sont très bien écrits et on comprend le dilemme du roi. Les deux ministres qui s’affrontent ont tous les deux raisons et on voudrait trouver un moyen pour que tout le monde soit content. J’ai particulièrement aimé ce film car j’ai pu découvrir une culture et une histoire que je connais peu.
Hanagatami : 2.5/5
Présenté en première québécoise, ce drame fantastique japonais est réalisé par le chevronné Nobuhiko Obayashi. Hanagatami a été co-écrit par Chiho Katsura et Nobuhiko Obayashi.
L’histoire :
À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Toshihiko part d’Amsterdam pour retourner au Japon, à Karatsu. Renouant avec sa tante et sa cousine, Mina, il va découvrir une culture et des personnages étonnants. Dans son nouveau collège, il se liera d’amitié avec Ukai et Kira, deux écoliers très différents pourtant très similaires. Amour, découverte, jalousie, guerre, tout se mélange dans ce récit d’apprentissage homérique.
Notre avis :
Je dois dire que c’est celui avec lequel j’ai eu le plus de mal. Très expérimental, Hanagatami est une fresque épique sur fond de guerre qui nous plonge dans un univers particulier. Bon, c’est aussi le troisième que je voyais dans la journée, donc j’étais sûrement un peu fatiguée. Mais il y a des choix que j’ai eu du mal à comprendre. Par exemple les rôles principaux masculins, qui sont des adolescents, joués par des acteurs de 30 ans et plus. C’est vraiment déstabilisant. À cela se rajoute le montage visuel qui nous donne l’impression d’être toujours dans un rêve étrange et les dialogues qui sont parfois fois durs à suivre. Il y a beaucoup de choses intéressantes dans Hanagatami, peut-être un peu trop. De plus le film dure presque 3h, ce qui n’aide pas à rester concentré.
The Man Who Killed Hitler and Then The Bigfoot : 5/5
Premier film du réalisateur, et scénariste, Robert Krzykowski, ce drame fantastique était présenté en première mondiale vendredi dernier. The Man Who Killed Hitler and Then The Bigfoot a été produit aux États-Unis.
L’histoire :
Calvin Barr (Sam Elliott) est un vieil homme. Tranquille, vivant avec son chien, il mène une vie calme dans une petite ville. Ce que les gens ne savent pas, c’est qu’il a tué Hitler. Ce secret le ronge depuis longtemps. N’étant pas violent de nature, il n’a jamais vraiment fait la paix avec lui-même. Il sent la fin approcher et essaie de renouer avec son frère Ed (Larry Miller). C’est alors que deux agents (Ron Livingston et Rizwan Manji) viennent le chercher pour une nouvelle mission…
Notre avis :
Pour un premier film, The Man Who Killed Hitler and Then The Bigfoot est particulièrement bien fini. Robert Krzykowski est allé chercher plusieurs codes des genres qu’il aime pour nous offrir une oeuvre unique. Tout est réussi, le scénario, les personnages, les effets spéciaux, la photographie et la musique. Chaque élément est utile. La seule chose qui m’a dérangé, le maquillage de Larry Miller est un peu trop intense. Mais bon, ce n’est pas ça qui gâche le film. La distribution aussi est impressionnante, surtout pour un premier film, tous les acteurs sont magistraux dans leur performance. Et les scènes d’actions sont incroyables. Très efficaces, on y croit complètement.
Mais pas seulement un film d’action avec un Bigfoot, c’est surtout une réflexion sur la vieillesse, les regrets et l’acceptation de soi. Poétique et même doux dans son traitement, The Man Who Killed Hitler and Then The Bigfoot raconte une histoire merveilleuse et divertissante. On a hâte de découvrir le prochain film de Robert Krzykowski et on espère que The Man Who Killed Hitler and Then The Bigfoot va sortir bientôt au cinéma pour que tout le monde puisse en profiter !