Until Dawn
Until Dawn

Until Dawn | De la tension jusqu’à l’aube

Huit adolescents se réunissent sur une montagne enneigée, où, un an auparavant, les deux sœurs jumelles de l’un d’eux ont disparu dans des circonstances nébuleuses. Espérant trouver du réconfort et tourner la page sur le malheureux événement, ils réaliseront très vite que quelqu’un d’autre traine dans les parages. Et si les rumeurs concernant un maniaque rôdant dans la montagne se révélaient vraies ?

Voilà le scénario dans lequel nous plonge Until Dawn, un drame d’horreur interactif développé par Supermassive Games. Si l’idée te semble tout droit sortie d’un slasher des années 80, c’est tout à fait normal. L’équipe derrière ce jeu splendide ne s’est de toute évidence pas gênée pour s’inspirer de classiques du genre. Tu y sentiras rapidement l’influence de films tels que The Shining, Friday the 13th ou Saw.

Tu évolues dans le jeu en contrôlant l’un des huit personnages, qu’on t’assigne selon les circonstances, et en prenant les décisions qui s’imposent selon la situation. Ces décisions sont variées (choisir entre fermer ta gueule ou faire une crise de jalousie pendant une bonne vieille chicane de couple, t’enfuir ou te cacher quand tu es poursuivi, etc.) et font appel à la mécanique la plus intéressante du jeu : le butterfly effect.

Chaque action entraîne une réaction, disait Newton. Je ne pense pas qu’il faisait référence à Until Dawn, mais cette citation prend tout son sens pendant la dizaine d’heures requises pour compléter l’aventure. Chaque décision entraîne des conséquences différentes, souvent dangereuses pour les protagonistes, quand elles ne sont pas carrément mortelles. Car oui, certains personnages vont crever et je dois l’avouer, certaines morts sont gores à souhait ! J’en suis même venu à poser délibérément des actions qui, je le savais, allaient entraîner la mort d’un personnage dans le simple but d’assouvir ce plaisir sadique (mais tout à fait sain !) de voir un individu détesté se faire égorger. Ça faisait aussi pogner les nerfs à ma femme. Win/win situation s’il en est une ! Tu peux suivre l’évolution de ces effets papillon à travers le menu et ainsi voir quelles décisions pourraient revenir te hanter plus tard. Je dis bien hanter, car une fois une décision prise, tu ne peux pas revenir en arrière. Deal with it.

Tu risques de consulter ce menu assez souvent... | Until Dawn
Tu risques de consulter ce menu assez souvent… | Until Dawn

La partie est divisée en chapitres qui prennent généralement fin à un moment crucial, question de faire monter la tension. Entre chaque chapitre, tu visites le bureau du Dr Hill, un psychiatre bizarroïde. Tu discutes avec lui et réponds à ses questions (butterfly effect ! Hint ! Hint !). Ces rencontres contribuent au mystère compte tenu du fait que, pendant celles-ci, tu campes un personnage maintenu secret pendant la majeure partie du jeu. En plus, le Dr Hill, merveilleusement bien campé par Peter Stormare, contribue, tant par sa façon de s’adresser au personnage que par ses nombreux tics, à augmenter ton niveau d’angoisse. Le  jeu des autres acteurs est tout aussi crédible, si ce n’est qu’à certaines occasions tu ne peux juste pas t’empêcher de te dire qu’à leur place, t’aurais pas mal plus la chienne.

Une rencontre avec le « sympathique » Dr Hill | Until Dawn
Une rencontre avec le « sympathique » Dr Hill | Until Dawn

Et des occasions d’avoir peur, ce n’est pas ça qui manque. La structure du scénario fait en sorte que la tension monte lentement avant d’arriver à une scène-choc où tu cries au meurtre… avant d’avoir honte d’avoir eu peur pour rien.

La musique, composée par Jason Grave (Dead Space), y est évidemment pour quelque chose, cette dernière parvenant très bien à véhiculer l’angoisse ressentie par les personnages. L’environnement, bien rendu graphiquement, est en lui-même oppressant et te fait sentir que le danger te guette en permanence. Il est d’ailleurs très agréable (dans les circonstances !) de s’y aventurer, même si le parcours est somme toute plutôt linéaire, limitant l’exploration. Pendant le périple, tu dois résoudre quelques puzzles et traverser des zones de type quick events, où le temps de réaction pour presser le bouton approprié est assez court. À certains moments, le gyroscope de la manette est mis à profit alors qu’on te demande d’éviter de bouger la manette pour ne pas être repéré par un agresseur potentiel.

Tu trouves plusieurs indices pendant ta progression. Ceux-ci concernent des événements survenus précédemment sur la montagne, la disparition des jumelles et le présumé maniaque. Alors qu’ils me semblaient superflus au départ, je suis rapidement devenu obsédé par ces indices et je me suis surpris à revenir souvent dans le menu pour les consulter, histoire de résoudre l’énigme en cours. Tu déniches également des totems (la montagne est, bien entendu, un lieu sacré pour les Indiens !) qui te montrent une brève prédiction de l’avenir, afin de t’aider ou de te fourrer encore plus. Tu peux y voir un personnage plonger vers une mort atroce ou encore se faire un ami inattendu. Cela dit, ce ne sont que des possibilités. Les prédictions se concrétiseront ou non selon les décisions prises pendant la partie. Ces totems servent aussi à débloquer des parties d’un mystérieux film relatant l’histoire de la montagne…

Un totem noir... la mort rôde dans les parages! | Until Dawn
Un totem noir… la mort rôde dans les parages ! | Until Dawn

Quelques bémols diminuent la qualité de l’expérience. Alors que les décors sont souvent à couper le souffle, se déplacer dans les différents environnements peut parfois devenir frustrant. D’abord parce que tu as le choix entre deux vitesses de marche : lentement ou vraiment lentement. Même si ça fit avec l’ambiance du jeu, un petit jogging de temps en temps ne ferait pas de tort, surtout quand tu décides de rebrousser chemin pour t’assurer de n’avoir rien manqué. La caméra fait aussi des siennes à l’occasion, proposant un angle de vue bizarre au mauvais moment ou laissant un personnage s’aventurer hors de l’écran avant de se repositionner.

La capture d’images et l’animation ont aussi leurs défauts. Alors que les personnages sont habituellement bien rendus (on reconnait la magnifique Hayden Pannetiere au premier coup d’œil), les mimiques qu’ils font frôlent parfois le ridicule et les mouvements sont à l’occasion beaucoup plus rigides qu’ils ne devraient l’être.

Ahhh! la jolie Hayden... Uh, Sam! Je voulais dire Sam! | Until Dawn
Ahhh ! la jolie Hayden… Uh, Sam ! Je voulais dire Sam ! | Until Dawn

Cela dit, ce sont des distractions mineures. Until Dawn demeure un excellent jeu qui parvient à avoir son identité propre, même si l’inspiration est puisée dans des sources aisément reconnaissables. À plusieurs moments, tu croiras avoir tout compris, avant d’être surpris à nouveau. De plus, le butterfly effect t’incite à rejouer plusieurs fois, ne serait-ce que pour observer le personnage que tu détestes le plus mourir encore, encore et encore.

Ouais, Emily m’énerve quelque chose de rare.

Emily, chère Emily... | Until Dawn
Emily, chère Emily… | Until Dawn

Les plus :

  • L’effet papillon engendre des dizaines de possibilités
  • Les personnages sont bien interprétés
  • Les environnements proposés sont carrément effrayants
  • Rejouer le jeu permet de découvrir de nouvelles informations
  • La bande sonore crée une excellente ambiance
  • La tension est palpable durant toute l’aventure

Les moins :

  • La caméra peut s’avérer frustrante
  • La vitesse de déplacement tombe parfois sur les nerfs
  • Le Dr Hill devient soudainement moins important

Until Dawn

Graphisme
Bande sonore
Jouabilité
Scénario
Durée de vie

Intense

Until Dawn est un excellent jeu qui, malgré ses légers défauts, parvient à garder ton intérêt jusqu'à la toute fin. Une addition plus que bienvenue au répertoire des movie games, ce titre vaut la peine d'être joué encore, encore et encore.

À propos de Jonathan Poulin

Ma passion pour les jeux vidéo a commencé à l'âge de 4 ans quand mes parents ont eu la brillante idée d'acheter une console Atari. Titulaire d'un bac en communication, je combine maintenant ma passion pour la rédaction à mon obsession pour le gaming... pour ton plus grand plaisir!

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