Blood Bowl 2 | Si seulement la NFL ressemblait à ça !

« Verox the Blade, l’énorme blitzer orque des Badland’s Skullcleavers, éclate la tête de son adversaire et traverse la zone d’en-but dans un geyser de sang ! Touchdown ! »

Voilà à quoi ressemble une partie de Blood Bowl, le dernier jeu lancé par Cyanide, adaptation du jeu de table du même nom. Le jeu est en fait une version simplifiée, mais bien plus brutale, du football américain, où les Tom Brady de ce monde sont remplacés par des orques, des elfes, des trolls et une foule d’autres créatures fantastiques tirées du monde de Warhammer.

Les Badland's Skullcleavers font la fierté de leur coach...
Les Badland’s Skullcleavers font la fierté de leur coach…

La mécanique derrière ce joyeux chaos

Si tu ne connais pas Blood Bowl, je te le dis tout de suite : ça n’a rien à voir avec une simulation sportive, telle que le serait un titre d’EA Sports ou de 2K. Ici, chaque coach (ça, c’est pas mal toi) dirige l’ensemble de son équipe pendant son tour. Tu as 16 tours, répartis en deux demies, où trois minutes te sont allouées pour décider des actions à prendre. Tout comme au véritable football, tu peux passer et attraper le ballon, esquiver un adversaire, le bloquer et même faire une course pour un mémorable sac du quart, le tout en te déplaçant d’une case à l’autre sur la grille de jeu. Pratiquement chaque action requiert un jet de dés qui déterminera son succès ou son échec. Les résultats, tout comme dans le board game, sont déterminés par des dés standards à six faces, à l’exception des blocages qui nécessitent des dés spéciaux. Tu es mieux de savoir où tu t’en vas au risque de te river le nez : une action ratée entraîne un turnover, ce qui peut être catastrophique pour la suite du match. Yup, ramasser un ballon, c’est pas mal compliqué apparemment.

Chaque joueur possède des attributs (mouvement, force, agilité et armure), et à l’occasion des compétences, qui peuvent modifier le résultat d’un jet de dés, voir permettre de les jeter à nouveau. Par exemple, là où un joueur serait habituellement plaqué, un petit vite avec la compétence « esquive » pourrait n’être que repoussé et ainsi éviter une blessure potentielle.

Et ces blessures, tu es mieux de t’y préparer. Le Blood Bowl, tout comme l’univers où il est situé, est extrêmement brutal. Mettons que ce n’est pas du soccer ! La violence n’y est pas proscrite, elle y est encouragée. Les blocages et plusieurs autres actions peuvent sérieusement handicaper les joueurs, voire les tuer. À voir la taille gargantuesque de certaines créatures impliquées sur le terrain, il n’y a rien de surprenant là-dedans.

Chaque coach peut créer de toutes pièces une équipe après avoir choisi l’une des huit races disponibles, à savoir les Humains, les Orques, les Nains, les Skavens (des hommes-rats !), les Elfes Noirs, les Bretonniens, les Hauts Elfes et les équipes du Chaos. Chacune des races propose de 3 à 6 types de joueurs différents, possédant chacun leurs attributs et compétences propres. Ces équipes, avec leurs forces et leurs faiblesses caractéristiques, se distinguent suffisamment des autres pour exiger des changements de stratégie majeurs et modifier totalement l’expérience du coach. Diriger les sauvages joueurs du chaos ou les rapides, mais fragiles, skavens n’engendre ni les mêmes joies, ni le même stress.

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Agrog Man Eater, bloqueur étoile des Skullcleavers

La facture visuelle représente assez bien le chaos du sport grâce aux différentes animations ponctuant le jeu. Elles véhiculent bien les différentes actions. Les séquences de blocages sont particulièrement agréables à regarder (ouais, je suis un sadique). Je ne me lasse tout simplement pas de voir mon bloqueur orque ramasser tout le monde avec sa face de demeuré. Les joueurs sur le terrain sont aussi suffisamment détaillés pour être reconnus au premier coup d’œil. Un système d’icônes, simple mais efficace, te renseigne rapidement sur les actions survenues pendant un tour et la caméra fait tout à fait son travail. L’interface est également très intuitive, ce qui facilite la jouabilité de Blood Bowl au sein des différents modes de jeu. Tu ne peux pas accorder autant de mérite aux effets sonores. Sérieusement, chaque fois qu’un orque se relève, tu croirais entendre une vache et à écouter le joueurs bretonniens, tu as vraiment l’impression qu’il se passe quelque chose dans leur froc. Tu sais, down below

Une interface simple et une caméra efficace facilite la lecture du jeu
Une interface simple et une caméra efficace facilite la lecture du jeu

Modes de jeux

Le mode « Campagne » te place dans la peau du nouveau dirigeant des Reikland Reavers, la plus fameuse équipe humaine, désormais sur le déclin. Ce mode sert avant tout de tutoriel. Les premiers matchs utilisent des règles simplifiées et de nouveaux concepts de jeux s’ajoutent à chaque nouvelle partie, jusqu’à ce que l’intégralité des règles soit utilisée. Le mode fait vraiment une bon job pour expliquer les principes du jeu aux néophytes. Cela dit, au départ la campagne risque d’être ennuyeuse pour les joueurs aguerris, les matchs étant excessivement faciles. Des objectifs à atteindre commencent à apparaître pendant la progression.

Reikland Reavers
Ramener les Reavers sur la map ne sera pas chose facile…

Le challenge supplémentaire serait plus que bienvenu, si ce n’était qu’il s’agit d’objectifs obligatoires. Tu ne réussis pas l’objectif ? Tu n’avances pas dans la campagne. That’s it. Ça peut devenir assez frustrant quand ça fait trois fois que tu recommences la même game et que tu as l’impression que les dés « roulent juste pas de ton bord ». Ça demeure néanmoins intéressant de suivre les péripéties de l’équipe, bien commentée par les « célèbres » commentateurs Bob et Jim, ne serait-ce qu’au moins une fois.

Outre la campagne, un mode éclair est aussi disponible, où tu n’as qu’à choisir une équipe et te lancer directement dans la mêlée. C’est ça, ni plus, ni moins. Je n’écrirai pas une thèse là-dessus.

C’est avec ses ligues que Blood Bowl shine vraiment. Tu crées une équipe et te lances dans une compétition de ton choix, en mode solo ou multijoueurs. Au fil des parties, tes joueurs acquièrent de l’expérience, apprennent de nouvelles compétences, sont blessés, voire handicapés ou tués de façon permanente. La tension est excessivement plus élevée et je me suis surpris plusieurs fois à retenir mon souffle pendant des moments cruciaux. Je vais te le dire, voir un de tes gobelins se faire ramasser par un minotaure, c’est toujours bad.

Ces trois modes de jeu ont leur mérite, surtout les ligues, mais ils font tous trois face au même problème : une intelligence artificielle souvent déficiente. Sérieux, on est vraiment loin de Skynet.

Il faut que tu t’attendes à ce que la « machine » prenne des décisions au mieux surprenantes, au pire carrément stupides. Comme si ce n’était pas suffisant, l’I.A. prend souvent un temps anormalement long avant de prendre une décision, aussi futile soit-elle. Attention, c’est tout à fait possible de te faire surprendre et les équipes coriaces comme les nains peuvent te donner du fil à retordre, mais tu risques quand même de te lasser assez vite.

Les sympathiques commentateurs, Bob et Jim pour les intimes!
Les sympathiques commentateurs, Bob et Jim pour les intimes !

Les commentateurs ont aussi leurs lacunes. Brillants dans leur façon de détailler les événements en mode campagne, ils deviennent rapidement aussi plates que Guy Mongrain, dû l’usage excessif des mêmes phrases.

Le vrai trip se trouve en mode multijoueur. Écraser un « véritable » adversaire est une expérience beaucoup plus satisfaisante. Je peux seulement imaginer la face du dude (ou de la dudette ?) qui a vu son ogre crever sous les assauts répétés de mes gobelins, alors que je gagnais déjà le match par deux touchdowns au dernier tour. Exquis. De plus, le temps alloué pour jouer son tour est réduit à deux minutes. Sérieusement, c’est très court. Ça te force à prendre des décisions rapides et peut facilement te faire commettre des erreurs, mais ça ajoute beaucoup au plaisir ! Il est possible de joindre plusieurs ligues et de trouver rapidement un adversaire. Pour les fans de Blood Bowl, c’est assez addictif merci.

En somme, Blood Bowl 2 est un excellent titre, avant tout parce qu’il est une adaptation très fidèle du jeu d’origine. Les amateurs du Board Games y trouveront leur compte et plusieurs nouveaux venus seront conquis. Cependant, c’est un jeu qui prend tout son sens en mode multijoueur, le mode solo devenant rapidement lassant en raison de la mauvaise I.A.

Les plus :

  • Adaptation réussie du jeu de table du même nom
  • Les animations traduisent bien la brutalité du sport
  • L’interface rend la lecture du jeu et le contrôle des joueurs facile
  • Gérer une équipe dans un ligue devient rapidement addictif, particulièrement en mode multijoueurs

Les moins :

  • L’intelligence artificielle est déficiente
  • Le début de la campagne manque d’intérêt pour les joueurs aguerris
  • Le jeu stagne rapidement en mode solo

À propos de Jonathan Poulin

Ma passion pour les jeux vidéo a commencé à l'âge de 4 ans quand mes parents ont eu la brillante idée d'acheter une console Atari. Titulaire d'un bac en communication, je combine maintenant ma passion pour la rédaction à mon obsession pour le gaming... pour ton plus grand plaisir!

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3 commentaires

  1. Jean-Sébastien Labrecque

    L’intelligence artificielle était déficiente dans le premier… ils auraient dûent corriger ça au lieu de sortir une version 2 !

    • J’ai essayé le premier Blood Bowl beaucoup trop brièvement pour en juger, mais si je me fie à mon expérience avec le 2, je te crois sur parole!

  2. Wow, L’article suite aux mille et une fois que j’ai entendu parler de ton enfance avec le jeu de société! Tu devais en avoir une bien dure lors de cette écriture! :P lolll

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