J’ai adoré The Suicide Squad. Le film, dont la plus grande qualité était de ne pas se prendre au sérieux, n’avait absolument rien à voir avec son grand frère Suicide Squad, l’horrible déconvenue au scénario catastrophique de 2016. Qui aurait cru que l’ajout d’un simple « The » dans le titre ferait toute la différence ? Sans plaisanter, c’est surtout grâce à la réalisation de James Gunn que la version la plus récente des aventures de la Task force X fut un succès. Gunn étant à nouveau aux commandes de la série dérivée, j’avais donc très hâte de découvrir Peacemaker. Voici ma critique de cette série hilarante, totalement décalée, qui vous fera le plus grand bien à condition de laisser votre raison au placard.
Cette critique a été réalisée suite au visionnement des 5 premiers épisodes de la série.
Peacemaker, critique d’une série hilarante et décalée
- Créateur : James Gunn
- Distribution : John Cena, Danielle Brooks, Freddie Stroma, Chukwudi Iwuji, Jennifer Holland et Steve Agee
- Genre : Superhéros
- Durée : 8 épisodes
- Service de diffusion : HBO Max (Crave au Canada)
- Site web
Rien de moins qu’une nouvelle menace intersidérale pèse sur l’univers. Pour y faire face, une escouade secrète d’A.R.G.U.S n’a d’autre choix que de recruter le Peacemaker, un tueur emprisonné par Amanda Waller. Celui-ci se remet lentement de ses blessures subies durant l’opération Starfish, au côté de la Suicide Squad. L’antihéros au cœur mou comme de la guimauve, ainsi que son aigle de compagnie, rejoignent une équipe bigarrée qui cherche à éradiquer une menace extra-terrestre connue sous le nom de « Papillon ». Notre héros, armé de ses trois cellules grises, réalise rapidement que quelque chose ne tourne pas rond. Et Waller, qui a infiltré sa propre fille dans l’équipe, semble avoir son propre agenda.
Du comique pur jus…
Autant le dire tout de suite, l’humour de la série est vulgaire, caustique et souvent douteux. Et c’est parfait comme ça ! Les blagues s’enchaînent à un rythme effréné, au point où l’on a rarement le temps de reprendre notre souffle entre deux éclats de rire. Il y a tellement de moments d’anthologies dans Peacemaker que je n’arrive pas à choisir lequel mettre de l’avant.
Gunn nous prend souvent par surprise et joue avec nos attentes. Il détruit avec une joie barbare tous nos conditionnements provenant des films et des séries de superhéros. Par exemple, dans une scène géniale qui s’étire et s’étire à la perfection, Chris tente, après une nuit d’amour qui tourne mal, de quitter un bâtiment assiégé par la police. Si nous étions dans un film de Batman, il se lancerait gracieusement dans la cage d’escalier, dégommant ses ennemis à droite et à gauche, avant d’atterrir un genou à terre, sans une égratignure. Ici, il se laisse plutôt tomber de balcon en balcon comme un sac de patates, se fracassant le crâne à chaque palier.
John Cena n’est peut-être pas un grand acteur, mais les qualités physiques de son jeu sont indéniables. Il est le maître du comique de situation. Gunn filme son grand corps baraqué et son visage expressif de chien battu sous tous les angles : l’acteur lui-même, ses mimiques, deviennent une source inépuisable de blagues. Malgré ses frasques, on ne peut s’empêcher de l’aimer et d’avoir envie de le tapoter doucement sur la tête comme un enfant de cinq ans.
… et de gros malaises
Heureusement qu’on aime Chris parce que, soyons honnêtes, ses répliques filtrent très souvent avec le gros malaise. Bien que la transgression soit ce qui fait de la série Peacemaker un plaisir coupable vraiment unique, je dois avouer avoir souvent été laissée bouche bée devant les énormités du personnage. Notre héros est misogyne, vulgaire, totalement inapproprié et raciste (son père, le Dragon blanc, se fait littéralement saluer comme Hitler). Heureusement, les femmes de la série ne le laissent pas souvent s’en tirer avec ses commentaires de mononcle d’un autre âge. Dans une scène qui semble avoir été filmée juste pour sauver la face, Chris, qui fait des avances à Harcourt dans un bar, se fait rabrouer avec panache.
Un scénario qui ne révolutionne pas le genre
Dans Peacemaker, le scénario est secondaire. Il tient sur une demi-feuille de papier brouillon et ne sert qu’à supporter les situations loufoques et les échanges vifs (encore une fois, très drôles) entre les personnages. Une conspiration, un groupe de héros atypiques, des méchants surnaturels à combattre, un revirement qu’on voit venir à des kilomètres à la ronde… on a déjà vu cela dans plusieurs autres productions.
Normalement, l’absence d’une histoire solide m’aurait vraiment dérangée, mais ici, j’ai décidé de laisser mon esprit critique à la porte : on s’assoit devant Peacemaker pour rire et rire encore. Rien d’autre. L’histoire fait son travail et nous amène gentiment d’un épisode à l’autre en nous tenant par la main. C’est tout ce qui est nécessaire quand on rit toutes les 30 secondes.
Par contre, j’aurais aimé en savoir plus sur certains personnages de l’équipe. Harcourt est extrêmement clichée. En savoir plus sur son histoire aurait probablement aidé à ne pas rouler des yeux devant sa caractérisation à la limite de l’acceptable et la performance sans saveur de Jennifer Holland. Même chose pour le personnage d’Economos, peu développé, mais qui est pour sa part heureusement sauvé par le jeu hilarant de Steve Agee. C’était justement lui qui avait prêté sa voix et son jeu à l’hilarant King Shark dans The Suicide Squad.
Une autre trame sonore d’exception pour Gunn
La musique a toujours directement influencé les scénarios de Gunn. Dans Guardians of the Galaxy, la musique de la fameuse cassette d’enfance de Star Lord donnait une saveur des années 70 délicieuse au film. Le créateur de Peacemaker utilise le même procédé dans sa nouvelle série. Il a lui-même choisi les chansons qui font partie de la vie de Chris, grand amateur de glam métal. Ce fut un vrai plaisir de voir ce genre peu exploité à l’écran rythmer les scènes d’action. Vous pouvez d’ailleurs retrouver toute la trame sonore dans une excellente liste de lecture sur Spotify. Je vous la recommande fortement !
Observations variées :
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- Ce générique d’introduction… le plan final… rien d’autre à dire ! Il faut vraiment le voir pour le croire.
- Je veux un Eagly. L’aigle est le meilleur ami de l’homme. Il fait même des câlins.
- Comme Harcourt le dit si bien, parfois, messieurs, une femme veut juste prendre un verre tranquille dans un bar. Et c’est tout !
- Un gorille tué à coup de tronçonneuse… voilà quelque chose que je n’avais jamais vu ! La cruauté animale atteint des sommets dans cette série. Vous êtes avertis !
Peacemaker
Scénario
Réalisation
Bande sonore
Jeux des acteurs
Pour rire et rire encore
À ne pas manquer pour les amateurs de superhéros qui veulent rire un bon coup avec une histoire simple et des personnages attachants !