Narita Boy : voyage dans un royaume numérique sombre et étrange

Vous êtes-vous déjà imaginés à l’intérieur d’un jeu vidéo ? Ou bien avez-vous imaginé vivre dans les années 1980 ? Vous aurez l’occasion d’expérimenter les deux dans le jeu Narita Boy. Si vous êtes un adepte du style rétro, vous allez être servi. J’ai joué à plusieurs jeux qui ont utilisé ce style autant pour le côté artistique que pour la jouabilité mais aucun ressemble vraiment à Narita Boy. Par contre, on s’inspire clairement des jeux PC de l’époque. Ce jeu avait été financé avec succès sur Kickstarter en 2017. Le studio espagnol Studio Koba a travaillé d’arrache-pied depuis quatre ans et enfin le fruit de ses efforts est arrivé. Tel que décrit sur leur site, leur mission est de « créer des expériences uniques et bizarres avec des visuels époustouflants, des histoires incroyables, de la superbe jouabilité et une trame sonore originale ». Voyons voir si Narita Boy livre la marchandise sur tous ces points.

  • Studio de développement : Studio Koba
  • Éditeur : Team17
  • Plateformes disponibles : Windows PC (Steam), MacOS, Xbox  One, PlayStation 4, Nintendo Switch
  • Plateforme de test : Nintendo Switch
  • Classement : T pour adolescents
  • Prix : 32,99$
  • Site officiel du jeu
  • Page Steam du jeu

Bizarre ? Oui !

Il est normal dès le début de ne pas trop savoir ce qui se passe. Un homme travaille sur son ordinateur et se fait « hacker » par un être démoniaque. Ensuite, on voit qu’un garçon se fait transporter dans son jeu vidéo et tout devient étrange. C’est l’impression que j’ai eue au début. Mais j’ai vite compris que ce type de jeu est le genre où l’on apprend ce qui se passe au fur et à mesure qu’on progresse. Disons que le site web explique mieux pour nous situer dans ce monde virtuel.

On croirait que de se retrouver dans un jeu vidéo doit être fantastique mais dans celui-ci, ça ne l’est pas du tout. Vous allez vous rendre compte assez vite que c’est beaucoup plus tordu et « sombre » que vous ne le pensez. On reconnait certaines inspirations dans ce jeu mais à mon avis, il y a rien qui est vraiment près de ce que Narita Boy raconte comme histoire. Les « choses » que vous allez voir sur votre passage (autant les événements que les créatures) vont vous surprendre. Pour ce qui est de la mission du Studio Koba de livrer une expérience « bizarre et unique », je dirais que c’est réussi !

Narita Boy

Des ennemis pas de ce monde

Aussitôt que vous trouverez la fameuse « techno sword », l’arme dont vous vous servirez dans le jeu pour éliminer vos ennemis, on va vous tester rapidement. Vous obtiendrez toutes sortes de techniques spéciales et le jeu va voir si vous comprenez comment les utiliser efficacement contre les ennemis . Le jeu commence un peu « relax » mais la difficulté monte d’un cran assez rapidement. Les premiers « boss » sont relativement simples mais à un moment donné, assez tôt dans le jeu, les choses changent drastiquement. Bien sûr, les « boss » ont tous des actions qui se répètent mais on va tester vos réflexes et habiletés au maximum.

J’ai plus ou moins aimé la répartition des ennemis dans ce monde. La plupart du temps, vous affronterez des ennemis quand vous atteignez une zone et on vous confronte à plusieurs « vagues » d’ennemis. À vous d’y survivre car vous ne pourrez avancer avant de les avoir tous battus. Après les avoir éliminés, vous reprenez votre chemin. Rarement, il y aura des ennemis éparpillés sur votre parcours. Vous trouverez plus souvent des pièges qui sont assez simples à éviter. Comme je disais, la difficulté monte assez rapidement et j’aurais aimé mieux voir une difficulté plus progressive dans ce jeu. Je comprends qu’on veut reproduire l’expérience des jeux rétro car il est vrai qu’à l’époque rien n’était « facile ». Mais je pense qu’on aurait dû y aller plus graduellement au lieu de vous lancer des ennemis et des « boss » assez intenses. De plus, on aurait dû avoir plus d’ennemis placés sur le chemin et moins de zones avec des vagues d’ennemis.

Je dois admettre que les ennemis et surtout les « boss » ont des designs assez créatifs. On dirait que certains viennent directement d’un cauchemar. Narita Boy « flirte » avec l’horreur bien plus qu’on veut l’admettre, je trouve, pour un jeu qui se dit fantastique et futuriste. Il faut souvent procéder de manières différentes pour éliminer certains ennemis ce qui rend l’action diversifiée. N’ayez pas peur de perdre, en passant. Oui vous avez une barre de points de vie mais vous ne pouvez pas être « game over« . On vous donne des « vies » à l’infini et en plus, si vous mourrez, vous recommencerez assez assez près de l’endroit où vous êtes tombé au combat puisqu’il y a régulièrement des sauvegardes automatiques. Il est dommage par contre qu’on ne puisse augmenter cette barre de points de vie. Il faut donc avoir une approche très conservatrice et esquiver le plus possible pour survivre aux ennemis.

Narita Boy

Plus d’habiletés que vous en avez réellement besoin

La jouabilité de Narita Boy est bonne et fluide. Plus vous avancez dans le jeu, plus vous obtenez des nouveaux mouvements avec l’épée et aussi des pouvoirs. La plupart vont vraiment être pratiques comme pour esquiver vers l’avant ou l’arrière. D’autres sont plutôt des « bonis » à mes yeux comme le « shotgun » ou le grand laser puissant. Ce que je veux dire par « boni » c’est que vous pouvez très bien vous débrouiller avec tout simplement l’épée. Je trouvais ça particulier que pour un jeu qui veut être rétro, on vous donne une surdose de pouvoirs comme dans plusieurs jeux modernes que j’ai en tête… mais il y a aussi des pouvoirs qui vous donneront plus de puissance contre des ennemis d’une certaine couleur. Ils sont certainement pratiques en tenant compte que vous devez économiser vos points de vie le plus possible. Il est donc préférable de faire le plus de dommage possible plus rapidement. Les combats dans ce jeu sont pas mal et vous mettent au défi mais étrangement, ce n’était pas nécessairement mon élément favori, quand pourtant ça devrait être sa plus grande force.

Narita Boy

Un peu « trop » rétro ?

Ceux qui me connaissent sont au courant de mon amour pour les jeux et le style rétro. Par contre, il y a des moments où je me demande si parfois, trop c’est comme pas assez. Tout comme dans Narita Boy. J’adore l’apparence années 80, la musique de cette époque et les références à certains classiques. Mais il y a quelques bémols à ce jeu qui m’agacent un peu.

Premièrement, dans ce jeu, il n’y a aucune carte. Vous devez vous débrouiller vous-même pour vous retrouver dans le jeu car à plusieurs moments, vous devrez revenir à certains endroits. Le jeu est un peu comme certains jeux d’aventure de l’époque : trouve la clé pour déverrouiller la porte pour ensuite trouver une autre clé et ainsi de suite. Donc, il est fort possible que vous allez vous perdre à certains moments. Je comprends très bien qu’à l’époque, la plupart des jeux n’avaient aucune carte visuelle dans le jeu et nous avions quelques options pour y remédier. On pouvait soit se procurer des magazines (tels que Nintendo Power) qui détaillaient les niveaux ou soit tout simplement utiliser notre bonne vieille mémoire. Je crois qu’au moins, il y aurait pu y avoir une carte qui se dévoile progressivement comme dans Castlevania ou Metroid. Mais on a choisi de n’offrir rien de cela. Dommage.

Deuxièmement, l’effet visuel rétro. Ce jeu vous donne l’impression de jouer avec un écran à tube cathodique (CRT) comme à l’époque NES ou SEGA Genesis. Ce qui est particulier, c’est qu’il est vrai que cet effet est optionnel et qu’on peut le retirer. Par contre, même quand vous le désactivez, le jeu garde une apparence « floue » sur les bordures de l’écran. Je comprends que ça fait partie de l’ambiance et du style artistique qu’on a choisi pour ce jeu mais ça dérange, surtout quand vous affrontez des ennemis. J’ai fait le test du jeu sur Nintendo Switch et c’est pire quand vous jouez en mode portable. Non seulement Narita Boy est petit et a l’air d’un moustique sur l’écran, mais le flou est très répandu sur les bordures et ça devient presque injouable. Comprenez que je respecte le choix artistique du studio mais à mon avis, cette apparence rétro devrait être entièrement optionnelle. J’aime les jeux au visuel rétro mais j’aime encore plus quand ils sont 100 % clairs et visibles à l’écran.

Narita Boy

À qui s’adresse ce jeu ?

Malgré tout, je reconnais que le jeu a une belle créativité et ceux qui recherchent quelque chose de différent seront servis avec Narita Boy. Les amateurs de rétro, des années 80 et de l’informatique vont certainement adorer. Oui, l’informatique, parce que beaucoup du jargon utilisé par les personnages comprend des termes que peut-être seuls les vrais experts vont reconnaître. Si vous aimez les jeux qui ont une difficulté assez élevée, vous devriez aimer aussi.

De plus, si vous aimez la musique au goût des années 80 avec les fameux synthétiseurs, vous allez probablement adorer entendre la trame sonore de ce jeu. L’artiste Salvinsky a réalisé toute une chanson thème pour Narita Boy et ça risque de vous rester dans la tête toute la journée !

J’ai testé le jeu sur Nintendo Switch mais dû aux problèmes visuels que j’ai mentionné plus tôt, je ne peux vraiment recommander cette version. Je crois que ce jeu a été conçu pour être joué sur un grand écran. À moins que vous teniez à jouer à Narita Boy sur la route, je recommande plutôt de jouer sur console ou PC.

Narita Boy

J’aime

  • Le style rétro années 80
  • La musique qui marie bien l’ambiance
  • Une jouabilité assez fluide

J’aime moins

  • Le « flou » tout autour de l’écran qui reste permanent, même en enlevant l’effet « CRT »
  • Le placement irrégulier des ennemis dans le monde
  • Aucune carte visuelle pour vous retrouver

La copie numérique de Narita Boy a été fournie par Team17.

Narita Boy

Scénario
Graphismes
Bande sonore
Jouabilité
Durée de vie

Bon

Un jeu au style très rétro qui devrait plaire à ceux qui aiment les défis et qui recherchent une expérience nouvelle et spéciale.

À propos de Yannick Faucher

Quand je ne suis pas en train d'écrire, je joue à des jeux vidéo. Si je ne joue pas, je regarde des dessins animés américains ou japonais. Sinon, je lis des bandes dessinées de super-héros. Vous voyez le genre? Il n'y a pas assez d'heures dans une journée pour satisfaire ma soif de geek. C'est ma passion, c'est dans mes veines.

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