Un bon vendredi soir, j’écoutais mon album préféré de Ginette Reno lorsque la chanson Un peu plus haut, un peu plus loin résonnait dans mes haut-parleurs. Flûte de champagne à la main, je regardais ma bibliothèque remplie de grands classiques. Sim City, Might And Magic, Prince of Persia, Ultima… Pour une raison quelconque, mes yeux s’arrêtèrent sur Flight Simulator. Ça m’a fait penser que le nouveau titre allait bientôt être disponible pour le téléchargement. Par un heureux hasard, un code apparu magiquement dans ma boîte de courriels au même moment. Surprise, surprise, c’était un code pour Microsoft Flight Simulator ! Bien que cette introduction soit un mensonge de qualité supérieure, la vérité est que j’ai eu beaucoup de plaisir lors de mon test du jeu. Existant depuis 1982, ce titre de Microsoft n’a cessé d’innover techniquement. Cependant, étant un jeu de patience et de jargon d’aviation avant tout, ce n’est pas la pop des jeux vidéo. Ayant déjà ma carte de membre de Supra Geek en poche, je crois être le public cible tout à fait assigné. Malgré cela, le ciel n’est pas toujours bleu dans Flight Simulator.
- Studio de développement : Asobo Studio
- Éditeur : Xbox Game Studios
- Date de sortie : 17 août 2020
- Plateformes disponibles : PC, Xbox One
- Plateforme de test : PC
- Prix : 79.99$ (version de base), 119.99$ (Deluxe), 159.99$ (Premium)
- Site officiel du jeu
- Page Steam du jeu
Microsoft Flight Simulator est un chef d’oeuvre technique
Tout d’abord, Flight Simulator est visuellement superbe. Analysons tout d’abord les différents modèles d’avions s’offrant à nous. Lorsque nous les comparons aux modèles réels, la ressemblance est frappante. Prenons, par exemple, le modèle Diamond DA62 (les deux images plus bas). Voyons si vous êtes capable de discerner celui du jeu de celui dans le monde réel.
Si vous avez dit que celui de gauche est le vrai de vrai Diamond DA62, j’ai une surprise pour vous. Ajustez vos lunettes, car vous avez tort ! Vu de l’extérieur, il est vraiment facile de s’y m’éprendre. Chaque boulon, chaque bouton dans le cockpit, et même la sueur froide de votre front lorsque vous tombez en piqué vers une mort certaine, sont d’un réalisme déconcertant. Puisque nous sommes dans le sujet de vos choix d’avions, je suis un peu inconfortable face à la décision de Xbox Game Studios de limiter notre choix derrière les trois différentes versions de Microsoft Flight Simulator. Avec la version de base, vous avez un choix de 30 avions, 35 pour la version Deluxe et 40 pour la version Premium. Or, si les avions sont déjà intégrés dans le jeu, pourquoi faire payer plus au consommateur pour un produit déjà présent ? Ça me donne juste envie de changer mon disque de Ginette Reno par du Éric Lapointe, dans un élan de colère.
Une fois ma montée de lait passée, il est maintenant temps de parler de la qualité des environnements. Mes attentes étaient très élevées, car c’était un gros joueur dans le marketing du jeu. De prime abord, je suis plutôt déçu de la qualité des textures. Je ne joue pas en 4K, mais quand même. J’ai toutes les options graphiques à ultra et je n’ai pas eu le souffle coupé comme je m’attendais à l’avoir. La qualité des effets atmosphériques est de très grand calibre, comme la pluie, le brouillard et la formation des nuages. Par contre, en volant près de la cime des arbres, on retrouve les bons vieux modèles en carton 2D et une texture pixelisée à souhait. Je sais parfaitement que la plupart des environnements (sauf quelques aéroports) ont été générés automatiquement à partir de cartes GPS. Par contre, ça gâche un peu l’immersion pour moi. On se rend rapidement compte que les sections qui nous sont montrées dans les extraits du jeu ont été créés afin que le jeu ait l’air impressionnant. Par exemple, ils nous montrent que l’on peut voir des animaux lors de nos vols. Je n’ai pourtant jamais croisé une seule trace d’oiseau lors de mes dizaines d’heures de jeu. Après avoir lu plusieurs articles sur le sujet, j’ai compris que Microsoft serait en train de travailler sur l’intelligence artificielle du jeu afin que la qualité des environnements soit plus consistante d’un endroit à l’autre. Croisons les doigts ! Même si j’ai l’air plutôt négatif, il faut souligner qu’en volant en altitude, la qualité visuelle est tout de même impressionnante.
Un jeu en temps réel
La plus grande qualité de Flight Simulator réside dans son expérience en temps réel. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Vous pouvez choisir n’importe quel emplacement autour du monde et votre heure de départ. La météo ainsi que le trafic aérien seront exactement semblables comme si vous décolliez de la piste dans le monde réel. Disons qu’en ce moment à Québec, il y a un orage et c’est en milieu d’après-midi, vous retrouverez les mêmes conditions dans le jeu. Rien ne se rapproche plus d’une expérience que vous pourriez ressentir en pilotant réellement un avion. À cela, s’ajoute un petit bémol. Vous devrez vous armer de patience pour vous rendre à destination. Si vous choisissez une route entre deux villes de trois heures, préparez-vous à jouer vraiment ces trois heures. Après avoir fait l’étape difficile du décollage, le reste peut être un jeu de patience, mais aussi, de découvertes ! Rien ne vous empêche de prendre amplement votre temps, de mettre votre album de musique favorite et de voler en basse altitude pour découvrir des endroits célèbres dans le monde.
Plusieurs joueurs non-initiés à Flight Simulator peuvent avoir peur que ce soit trop complexe pour eux. Détrompez-vous ! Xbox Game Studios ont tout fait pour rendre l’expérience la plus accessible possible. Vous pouvez être complètement immortel, ce qui crée des situations plutôt cocasses. Par exemple, descendre à toute allure dans l’océan va vous faire rebondir et redécoller immédiatement. Pas que j’ai essayé de le faire, bon, peut-être que oui. Ça détruit un peu le côté simulation du jeu, mais ça permet d’apprendre à votre rythme l’art délicat du pilotage. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de faire des manoeuvres qui auraient sans doute donné des maux de coeur intenses à mes passagers. Si vous êtes un joueur expert, vous avez également une panoplie d’options pour rendre votre travail nettement plus réaliste.
Est-ce que Flight Simulator est un jeu pour moi ?
Même si le jeu ne demande pas un machine de guerre pour avoir de bonnes performances, il est plutôt gourmand. Vous devez avoir environ 150 Go libres sur votre disque dur et puisque l’environnement est généré progressivement selon des données en temps réel, votre processeur et votre carte graphique vont toujours rouler à plein régime. Sincèrement, j’avais mis les graphiques à élevés au départ parce que j’avais peur que mon ordinateur ait de la difficulté (j’ai un Ryzen 2700x, RTX 2070 Super et 32 Go de RAM). Finalement, tout allait bien et j’étais pas mal toujours à 60 FPS. J’ai donc eu l’audace d’aller en ultra (1080p par contre) et je dirais que c’est limite. Le nombre d’images par seconde descend énormément lorsqu’on est dans un aéroport. Donc, si vous n’avez pas un ordinateur de dernière génération, préparez-vous à devoir mettre vos graphismes à un niveau plutôt décevant. Aussi, si votre processeur n’a pas un nombre de coeurs élevé, les textures vont prendre beaucoup de temps à charger et ça risque de ruiner un peu votre expérience. À noter que si vous n’avez pas de manette de type avion, le jeu se joue facilement avec clavier, souris et manette de Xbox One.
Maintenant, la question de la mort qui tue : Antoine, est-ce que Flight Simulator est fait pour moi ? Je vous dirais que c’est un jeu très niche. Bien que le jeu offre quelques défis comme d’atterrir à des endroits historiquement difficiles, le coeur du jeu réside dans le mode bac à sable. Si vous êtes amateurs de jeux de simulation comme Euro Truck Simulator et Farming Simulator, alors vous avez déjà une chance d’aimer le titre. Cependant, Flight Simulator demande la patience d’un moine tibétain comparé aux jeux précédents. Aussi, la difficulté est plutôt élevée si vous n’avez pas d’expérience en la matière et le nombre de touches pour tous les contrôles de l’avion peut être très intimidant au premier coup d’oeil. Payer plus de 150 $ pour avoir l’expérience complète d’un jeu donne plusieurs maux de tête et un peu mal au coeur. Si une version d’essai avait été disponible, je vous aurais dit de sauter sur l’occasion. Mon meilleur conseil et de l’acheter sur la plateforme Steam et de prendre un deux heures d’essai. Comme ça, vous pourrez vous faire rembourser si ce n’est finalement pas votre tasse de thé.
Comme une balade en voiture
Finalement, je crois que vous pouvez avoir du plaisir avec Microsoft Flight Simulator, à condition de savoir à quoi vous attendre. Il faut le prendre comme une douce (ou mouvementée) balade en voiture un beau dimanche du mois de juillet. Assoyez-vous, tranquillement, préparez nourriture et boissons nécessaires pour un long voyage et transpercez les nuages au travers du monde. C’est avant tout un jeu méditatif et relaxant qui va tout de suite vous faire oublier une journée de durs labeurs. Par contre, puisque le jeu vient tout juste d’être lancé, il manque encore beaucoup de contenu lorsque comparé à Flight Simulator X, mais ce n’est qu’une question de temps. Bien que j’ai aimé l’expérience, je suis plutôt mitigé. Microsoft Flight Simulator demande beaucoup de temps et puisqu’on est souvent au-dessus des nuages pour faire de longs trajets, on ne voit pas grand chose. Il manque un petit je ne sais quoi qui rendrait l’aventure nettement plus plaisante. Conseillé surtout pour les adeptes invétérés d’aviation.
J’aime
- Le choix diversifié de modèles d’avions
- La qualité des effets atmosphériques
- Le nombre d’options pour gérer le niveau de difficulté
- Le progrès technique de pouvoir jouer en temps réel
- Est-ce que j’ai dit qu’il y a des avions ?
J’aime moins
- La musique presque inexistante
- Le prix exorbitant pour avoir l’expérience complète
- Quelques bugs graphiques douteux
- L’absence de planeurs et d’hélicoptères
- Un mode histoire ou avec des quêtes serait sympathique
La copie numérique de Microsoft Flight Simulator a été fournie par Xbox Game Studios.
Flight Simulator
Graphismes
Bande sonore (presque inexistante)
Jouabilité
Durée de vie
Pas si mal, mais a besoin de plus d'amour
Bien que j'ai aimé l'expérience, je suis plutôt mitigé. Flight Simulator demande beaucoup de temps et puisqu'on est souvent au dessus des nuages pour faire de longs trajets, on ne voit pas grand chose. Il manque un petit je ne sais quoi qui rendrait l'aventure nettement plus plaisante. Conseillé surtout pour les adeptes invétérés d'aviation.