La franchise cinématographique X-Men célébrera son vingtième anniversaire l’an prochain. Elle aura connu ses hauts (Days of Future Past, Logan) et ses bas (The Last Stand, Origins : Wolverine), mais dans l’ensemble, elle a été bien reçue autant de la part de la critique que du public. Le dernier titre à sortir est Dark Phoenix, une histoire sombre et émotive centrée sur le personnage de Jean Grey. Cependant, malgré une brochette d’acteurs de talent et des effets spéciaux efficaces, la faiblesse du scénario, la trame sonore déficiente et la direction d’acteurs inadéquate viennent sérieusement gâcher la sauce.
- Dark Phoenix
- Studio de production : 20th Century Fox
- Réalisateur : Simon Kinberg
- Distribution : Sophie Turner, James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult
- Genre : Science-fiction
- Durée : 114 minutes
- Date de sortie : 7 juin 2019
- Classement : 13 ans et plus
- Site officiel du film
Le film se déroule en 1992, un peu moins de dix ans après les événements de X-Men : Apocalypse. Le groupe de super-héros, sous la gouverne de Charles Xavier (James McAvoy), bénéficie de l’admiration du public et du gouvernement américain. Lors d’une mission spatiale à bord de la navette Endeavour, les astronautes sont témoins d’un curieux phénomène qu’ils prennent tout d’abord pour une éruption solaire. Cependant, toute communication est perdue avec la navette et le président fait appel aux X-Men pour venir à son secours. Lors du sauvetage, Jean Grey (Sophie Turner) est frappée de plein fouet par la vague d’énergie, ce qui réveille en elle des pouvoirs dévastateurs. Il reviendra à ses coéquipiers de pouvoir contenir cette nouvelle menace, alors qu’un groupe d’extra-terrestres arrive sur Terre pour mettre la main sur ses nouveaux pouvoirs.
La franchise X-Men a presque toujours su épater par la qualité de ses effets spéciaux et Dark Phoenix ne déçoit pas de ce côté. Les séquences d’action, en particulier celle se déroulant dans les rues de New York, sont époustouflantes et utilisent autant les images de synthèse numériques que les effets spéciaux traditionnels devant la caméra. Les mutants laissent libre cours à leurs pouvoirs, ce qui donne des cascades et des combats impressionnants.
Les acteurs offrent presque tous une bonne performance, en particulier James McAvoy et Michael Fassbender qui sont toujours justes dans la peau de Professeur X et Magneto, mais ils ne semblent pas être au sommet de leur forme. Cette faiblesse semble provenir en grande partie de la direction d’acteurs du réalisateur Simon Kinberg, qui signe aussi le scénario du film. Certains acteurs, comme Jessica Chastain qui incarne la mystérieuse entité extra-terrestre, ont donné de bien meilleures performances par le passé, mais ici ils semblent figés. Le scénario n’aide en rien, avec des répliques faibles et clichées (combien de fois avons entendu « Ce que les gens ne comprennent pas les effraient » ?). Cela est particulièrement décevant, car les derniers titres de la franchise brillaient particulièrement par leurs dialogues savoureux. Aussi, Dark Phoenix est le premier titre dans la série à ne pas inclure le personnage de Wolverine, incarné par Hugh Jackman. Son absence est remarquée.
Quant au personnage principal, l’actrice Sophie Turner (Game of Thrones) se débrouille plutôt bien avec le matériel qui lui est fourni, mais ce dernier est si faible que sa performance en souffre. Le personnage de Jean Grey est sensé passer au travers d’une vaste gamme d’émotions dans sa transformation vers le Phénix Noir, mais elle se limite à « paraître effrayée » ou « souriant diaboliquement ». Là encore, le réalisateur a voulu offrir un temps à l’écran égal à trop de personnages (Xavier, Hank McCoy, Magneto), ce qui fait que Jean Grey devient presque un personnage secondaire.
La trame sonore est à souligner et malheureusement, pas de façon positive. La musique, composée par Hans Zimmer, est similaire à presque toutes les autres composées pour des films de super-héros. De plus, son rythme est souvent complètement décalé avec l’action à l’écran, utilisant des mélodies douces lors de séquences d’action et des segments grandioses alors qu’il ne se passe presque rien. À la longue, ces inégalités finissent par tomber sur les nerfs.
La production du film a été secouée par de nombreux problèmes, ce qui pourrait expliquer en partie les faiblesses du film. Par exemple, la distribution a dû revenir en studio pour filmer des scènes supplémentaires après que les premières projections devant des publics tests furent accueillies de façon très négative. Une des scènes finales, une séquence de combat tournant autour d’un train, a été rajoutée à la dernière minute pour donner une dose d’action à une histoire plutôt ennuyante. Malgré qu’elle soit très efficace en elle-même, cette scène tranche avec le fil narratif du film.
En conclusion, Dark Phoenix n’est pas un désastre ni le film le plus faible de la série (cet « honneur » revient à Origins : Wolverine), mais il n’est certainement pas un des moments forts de la franchise. Aussi, il est le dernier film à avoir été produit par le studio 20th Century Fox avant son rachat par Disney, donc le futur de la franchise est présentement en suspens. Est-ce que les nouveaux propriétaires voudront redémarrer la franchise avec une nouvelle distribution ou intégrer les acteurs vétérans à son univers Marvel ? Seul le temps le dira.
Pour ceux qui voudraient rester jusqu’à la fin du générique pour une scène additionnelle, j’ai le regret de vous annoncer que le film n’en contient aucune.
Dark Phoenix
Scénario
Effets spéciaux
Bande sonore
Performance des acteurs
Décevant
Les scènes d'action et les acteurs de talent ne parviennent pas à sauver Dark Phoenix de son faible scénario, de sa trame sonore inadéquate et de sa réalisation inefficace.