Motorola est une compagnie reconnue pour produire des appareils de qualité, et avec un peu de chance, qui ne brisent pas pendant leur vie utile, qui peut se prolonger des années durant ; on n’a qu’à penser aux RAZR, une série de téléphones dont tout le monde se rappelle, et qui survivent encore après des années d’abus. Lorsque Motorola ont investi le monde d’Android, ils ont emmené avec eux cette expertise de la durabilité et de la fiabilité, malheureusement avec une certaine maladresse quant au logiciel interne. Un appareil simple pour constater la durabilité est tout simplement le Motorola Milestone chez TELUS, qui encore et toujours semble survivre chez quelques-uns de mes amis, même si ce téléphone à clavier QWERTY coulissant a déjà au-delà de deux ans d’âge. Nous savons donc ici qu’au niveau du haut-de-gamme, et du moyen-de-gamme avec le RAZR V, Motorola n’a plus à faire ses preuves.
Évidemment, comme toute compagnie qui se respecte, Motorola doit maximiser ses parts de marché et toujours aller chercher de nouveaux revenus, ne serait-ce que pour garder leur image dans la tête des utilisateurs de téléphones mobiles intelligents. Une bonne manière de réaliser cela réside dans le bas-de-gamme, où les coins sont généralement tournés ronds, certains aspects sont un peu survolés sans vraiment leur accorder une quelconque importance, et où le produit au final est acheté pour son prix et non sa qualité. Avec le MotoLUXE, Motorola semble vouloir entrer dans ce marché, et l’effort en lui-même est nécessaire. Mais est-il souhaitable, et au-delà de tout, est-il bien exécuté ?
Malheureusement, le MotoLUXE ne réussit pas à s’imposer comme une alternative bas-de-gamme acceptable.
L’appareil
Le Motorola MotoLUXE, disponible chez Bell gratuitement sur un plan sur 3 ans de plus de 50$ avec données ou au prix de 300$ hors-contrat, est un téléphone intelligent Android tout ce qu’il y a de plus modeste. Il est mû par un processeur central Qualcomm SnapDragon S1 cadencé à 800mHz, avec 512mo de mémoire vive, 300mo de mémoire d’applications utilisable, et une puce vidéo Adreno200. L’ensemble de base est complimenté par l’usuel chez les petits téléphones intelligents, soit le WiFi, Bluetooth 3.0, caméras avant et arrière [8mPix] (l’un des rares à ce niveau de qualité), et un port pour carte microSD, permettant d’accroître grandement le stockage possible sur le petit appareil.
Toute cette technologie réside dans un boîtier qui exsude la signature typique de Motorola. On a droit à un petit boîtier à l’apparence minimaliste mais bien dessinée, avec une diode luminescente de notification à l’emplacement où vous pouvez attacher une dragonne, et la présence en main du téléphone, sans être trop lourde, est solide, marquée et confortable. Motorola ont vraiment réussi à faire un petit téléphone solide et portable. Mais ce n’est pas assez pour faire pardonner le reste.
À l’utilisation
Autant ce petit appareil bien dessiné et au logiciel interne décent a une bonne présence en main et une bonne solidité, lui conférant une mince assurance anti-chocs, autant le reste du téléphone reste… Honnêtement, sous-performant et extrêmement décevant. Le logiciel interne, tout de même bien conçu et doté de fonctionnalités additionnelles extrêmement utiles, vient avec le nouvel ensemble de base d’applications Google, qui emmène avec lui l’ensemble multimédia ainsi que Google+, mais l’exécution reste malheureusement lente. Les graphismes sont lents à se rafraîchir et à changer d’écran, les applications chargent trop lentement, le changement d’application est lent… Bref, ce petit bijou de solidité ne surprend vraiment pas par sa vitesse. Même le cas d’utilisation le plus basique, à savoir le téléphone lui-même, est lent à charger et à s’exécuter : j’ai même eu de la difficulté à composer un numéro de téléphone.
Et tout ça s’explique malheureusement trop facilement par un simple aspect : Motorola a, dans une totale absence d’esprit, dessiné un téléphone moderne avec un système-puce SnapDragon S1 de première génération. Utiliser cette ancienne version, la MSM7227A pour les intimes, est une grossière erreur, car non seulement est-elle sous-alimentée de toutes parts et possède-t-elle une puce vidéo très lente, mais elle est carrément d’un design technologique antérieur au Nexus One. Je ne peux pas vraiment croire qu’aller avec un SnapDragon S2, une technologie pourtant assez vieille pour être utilisée à bas coût dans un téléphone mobile bas-de-gamme, aurait coûté si cher que ça. Et, à la même fréquence d’horloge, le Desire Z a un bien meilleur rendu graphique que le MotoLUXE. C’est très décevant de voir un nouveau téléphone être si loin dans la course.
Au final
Bien que l’appareil remplisse ses fonctions de télécommunication, de navigation internet et de point d’accès Wi-Fi sans erreur et avec fiabilité, le MotoLUXE représente malheureusement le bas-de-gamme de Motorola, et en aucun cas n’est-il recommandable pour les utilisateurs en quête de puissance et de fiabilité en même temps. Ce téléphone vous survivra, mais il a carrément besoin d’une chaise roulante.